Pas si seul que ça finalement... {{ Lui & les autres

Une vie ne se construit jamais seul. Il y a toujours d’autres vies qui vous construisent, que vous le vouliez ou non. Certaines vous apportent le bonheur, d’autres vous le prennent. Parfois, une seule vie fais les deux, vous donne la joie et vous l’arrache, vous la vole après vous l’avoir donnée. Certains se contentent d’effleurer votre existence sans y créer de remous. Mais tous, même ceux qui semblent être très éloignés de vous, ont une incidence sur votre vie. Que ce soit une ridicule fourmi ou un grotesque ogre. Tikaani a beau vouloir être seul, courir loin de tous, il y en a toujours qui le stoppent dans sa course, l’attrapant par le bras, plus ou moins gentiment, plus ou moins méchamment. Ces mains qui se tendent, parfois sans le vouloir, il ne peut toutes les éviter et est bien obligé de connaître quelques visages. On ne peut être aveugle quand on ne l’est pas, être froid comme un cadavre quand on ne l’est pas.

Un ami, avec des poils et des griffes, comme moi. Il y a le dhole, tout d’abord. Ce n’est qu’un animal diront certains, mais un animal qui compte pour lui. Tikaani dors, mange, vit avec. Peut-être le dhole le suit juste parce qu’il n’a personne d’autre à suivre. C’est le genre d’animal à vivre en clan. Esseulé comme Tikaani, sûrement qu’il s’est regroupé avec lui et que s’il trouve quelqu’un de plus fort, il partira. Rien n’est sûr avec cet animal. Il est sauvage, disparaît parfois, laissant Tikaani seul, malheureux, en colère. Mais le loup-garou ne peut s’empêcher de l’aimer. Ils ne parlent pas la même langue, et pourtant, Tikaani se sent plus compris de cette bête que par tous les autres êtres d’apparence humaine qui l’entourent.

Je t'ai aimé, un jour. Mais ce jour est passé. Avant le chien roux, il y avait une personne qui le comprenait. Wilhelmina M. E. Beckett. Oui, la directrice. Cette femme douce comme une vipère était celle qu’il aimait auparavant, qu’il choyait, pour laquelle il riait, et pleurait. Il a beaucoup pleuré pour elle, quand il se sont séparés. Si il restait un peu d’eau dans son cœur trop sec, certainement qu’il pleurerait encore. Maintenant Tikaani l’évite, la fuit autant qu’il la cherchait avant. Fuit son contact alors qu’avant il le cherchait tant. Plus un mot, plus un geste, plus un regard. De l’indifférence ? Non, de la souffrance. Immense, extrême, elle en devient même physique, le voilà qui perd son souffle quand Wilhelmina approche, qui tremble, perds ses moyens. C’est le genre de vie qui détruit la votre.

Je t'adore, tu le sais ? Une vampire. Ailyn E. de Longsdale. Il la hait, la déteste et l’aime pour ce qu’elle est, ce qu’il voudrait être et ne saura jamais. Forte, belle, rebelle, et lui son opposé. Elle l’a piétiné, l’a réduit à moins que rien et il en redemande. Masochisme ? Non, désire de se sentir vivre. Même si cela doit passer par la souffrance. Mais qui donc l’aime avec douceur ? Personne ! Ne lui reste que la douleur atroce qu’elle lui fait subir. Il ne lui a véritablement parlé qu’une seule fois. Cela suffit. Suffit à dire qu’il l’aime. Aimer est complexe. On aime ce que l’on hait car la haine et l’amour, finalement, c’est la même chose. On accorde de l’importance à une personne. Différemment, c’est tout. Tikaani, il aime la façon dont Ailyn lui accorde de l’importance. Même si c’est sans bon sentiments de la part de la vampire.

Whisper, ma Whisper, ma jumelle ! Whisper E. Knight, cette adolescente qui a tant d’années de moins que lui et qui pourtant lui ressemble. Tous deux aussi transparent aux yeux des autres, aussi silencieux. Ce fut tout d’abord pour des cours supplémentaires qu’ils se côtoyèrent. Non, elle n’est pas nulle. Elle est au-dessus du niveau habituel et Tikaani, conscient que ce don pour les études devait à tout prix servir pour l’avenir de cette jeune fille, lui avait proposé des cours en plus, ce qu’elle n’avait pas refusé. Puis un jour, elle se blessa. Tikaani ne s’y attendait pas. Ne s’attendait pas à s’attacher autant à quelqu’un. C’est qu’elle lui ressemblait tant, et tout ce qui lui arrivait, c’était comme si cela lui arrivait… Elle était à l’infirmerie, était tombée pendant un match de quidditch. Le professeur se précipita à son chevet, poussa ceux qui l’entouraient et la prit dans ses bras, heureux qu’elle soit consciente, que ce n’était finalement pas grand-chose. A peine le contact physique eut lieu qu’il fut pris de nausée et sembla la repousser avant de partir, affolé. Curieux personnage. C’est qu’il a peur de lui faire mal !