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 La faim se justifie par les instincts ... {Romane}

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Edwin A. Bernadotte

Edwin A. Bernadotte


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MessageSujet: La faim se justifie par les instincts ... {Romane}   La faim se justifie par les instincts ... {Romane} I_icon_minitimeLun 1 Juin - 12:23

Spoiler:

    Encore un cauchemar. Encore cette île perdu, luxueuse bordée d'une forêt magnifique et d'une mer d'un bleu à faire pâlir les plus beaux saphirs polis. De nouveau, cette femme toute de noir vêtut, qui n'était autre que sa mère lui hurlant la fausseté de sa vie, de ses souvenirs, qu'il évoluait dans un environnement irréel. Et enfin, encore une fois, les météorites enflammées qui déchiraient le monde. Avant de se réveillé, en sursaut, recouvert de cette sueur froide, signature de la Panique.

    Ce jour là, Samedi, absence de cours pour une raison inconnue. Le garçon prit sa montre et les petites étoiles lui indiquèrent qu'il n'était pas loin de quatre heures du matin. Une bouffée d'angoisse, l'empêcherait de toute façon de se rendormir, et il développait des insomnies. Il ne comprenait plus rien à ce qui lui arrivait. Enfin, avant qu'une migraine ne s'empare de lui, il ingéra, avec autant d'appréhension que de précipitation, un comprimé blanchâtre issue de sa composition.

    Un mélange de substances pas très légales avec quelques plantes magiques. Une sorte de drogue sorcière dont le jeune homme ne parvenait plus à se défaire, depuis qu'il l'avait créée et expérimentée. Le soulagement l'envahit rapidement, même s'il savait que les effets étaient éphémère, et que son stress serait pire d'ici quelques heures.

    Quoi qu'il en soit, il se leva, et partit se laver, s'habiller, prenant soin de lancer quelques sorts pour ne pas réveiller ses camarades. Enfin, quand il fut prêt, il se décida à prendre un livre pour le lire dans un fauteuil, près du feu de la cheminée. Mais finalement, la raison et le réconfort qu'offrait le refuge du travail le convainquirent de se mettre à ses devoirs.

    Les heures passaient, les unes après les autres, tandis qu'un amoncellement de parchemins s'entassait sur la table où il travaillait. Quand il entendit les pas des élèves qui se réveillait, et que la chaleur des doux rayons du soleil matinal (d'Angleterre tout de même), vint caresser son visage blême et pâle. Les yeux rougis par la disparition des effets de son comprimé, les mains commençant à trembler, il rangea tout son matériel d'un coup de baguette et se précipita en dehors du château … il avait envie de solitude.

    Savoir sa mère, pas celle de ses terreurs nocturnes, entre la vie et la mort ne l'arrangeait pas. Patraque était-il ses derniers temps, il s'était fait collé pour la première fois par la directrice de l'école parce qu'il avait été distrait durant le cours de potion si bien qu'à un moment, sa mixture n'avait pas prit la teinte qu'il convenait. Et s'il s'était bien rattrapé après, la directrice n'avait été que plus ravie de coller un Gryffondor pour rien.

    L'angoisse grimpa encore d'un cran et le garçon ne pouvait plus le supporter. Courant à perdre haleine vers la forêt Interdite, il se plongea dans les broussailles et se changea en félin. Le tigre majestueux qu'il était devenu calma ses émotions. Il retrouvait un univers dans lequel il se sentait enfin bien.

    Et c'est ainsi que, durant toute la journée, il céda à ses instincts animal, et ne fit qu'un avec le tigre qui était en lui. Il se faufila dans la forêt, explorant des lieux où nul sorciers, ni même Centaure n'auraient pu s'y plonger. Il trouva, dans les ténèbres de L'interdit, des espaces magnifiques, quelques endroits de toute beauté.

    Et la nuit succéda au jour. Et le tigre qui avait prit le pas sur le sorcier s'avançait, au milieu des arbres et des songes ténébreux, jusqu'à un petit lac, un petit point d'eau, où il but lentement en toute sérénité. L'eau fraiche et pure le rafraichissait. Et dans le reflet de la surface aquatique se tenait un animal dont les yeux d'un bleu légèrement différent était la seule et unique chose qui rappelait à Edwin que bientôt, il lui faudrait retourner dans le monde terrible et insalubre de l'humanité.

    Il y avait aussi, dans le reflet, l'image d'une lune à demi-pleine, qui luisait pourtant de manière impressionnante dans le ciel d'un noir profond. Des centaines d'étoiles, à demi-masquées par les feuillages épais des arbres centenaires environnants, brillaient ça et là dans l'espace. Un léger vent rendait parfois le reflet trouble. Il était frai, mais pas froid. Agréable.

    Quand soudain ...


Dernière édition par Edwin A. Bernadotte le Mer 10 Juin - 23:12, édité 1 fois
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Romane Eberlein

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MessageSujet: Re: La faim se justifie par les instincts ... {Romane}   La faim se justifie par les instincts ... {Romane} I_icon_minitimeLun 1 Juin - 15:20

    Une fois de plus, la faim venait douloureusement rappeler à la vampire ce que la mort avait fait d’elle. Certains de son espèce se considéraient comme des prédateurs supérieurs en tous points à leurs proies. Elle se voyait plutôt comme un monstre assoiffé de sang que rien ne pourrait jamais tout à fait rassasier et qui profitait de la faiblesse de ses victimes pour les vider de ce fluide pourpre, caractéristique de la vie. Elle avait toujours limité au maximum ses repas, ce qui lui valait cette silhouette à la limite de la maigreur. Lorsqu’elle le pouvait, elle préférait même s’attaquer aux animaux d’élevage dont la destinée était déjà de toute façon de finir dans une assiette. Bien entendu, elle prenait soin à chaque fois dans ces cas là, de laisser quelques pièces en guise de payement afin de permettre au propriétaire de remplacer la bête qu’elle avait tuée.

    Mais depuis qu’elle était enseignante à Poudlard, elle ne pouvait plus se permettre de s’attaquer au cheptel environnant qui devait servir à nourrir les élèves. Aussi, elle avait pris l’habitude de se rendre dans la forêt interdite pour chasser, certaine d’y rencontrer des créatures dont le massacre ne ferait de tort à personne. Mais comme autrefois, elle attendait toujours que la faim devienne insupportable avant de se mettre en chasse, repoussant au maximum le moment de céder à ces instincts qu’elle exécrait. Le seul risque dans les jours qui précédaient chacune de ses expéditions, était que la faim soit la plus forte et la pousse à attaquer l’animal de compagnie d’un élève. Fort heureusement, pareil incident ne s’était jamais produit et elle avait ainsi pu continuer de dissimuler sa nature durant toutes ces années.

    Elle n’avait aucune inquiétude en ce qui concernait les élèves. Elle n’avait jamais, de toute son existence immortelle, goûté de sang humain et ses convictions, plus fortes même que sa faim, le lui interdisait. Bien sûr elle sentait le fluide vital circuler dans les veines de chacun de ses élèves, percevant la moindre variation de leur tension artérielle ou de leur battement cardiaque. Mais jamais ce sang là n’avait éveillé ses instincts de prédateur. Jamais la faim n’avait été assez forte pour la pousser à franchir cette limite et l’idée même de gouter à ce sang là lui coupait l’appétit. Elle était devenue un monstre certes, mais quoi qu’il arrive, elle s’efforcerait toujours de se conduire de la façon la moins monstrueuse possible.

    Ce soir là, n’y tenant plus, Romane se faufila discrètement en dehors des murs du château et se dirigea d’un pas rapide vers la forêt. Elle parcourut une longue distance entre les arbres. Elle prenait toujours soin de s’éloigner le plus possible de la lisière de la forêt de façon que des élèves téméraires et avides de braver les interdits ne tombent pas par inadvertance sur les cadavres de ses proies. Elle avait pris l’habitude dans tous les cas de les enterrer pour plus de précautions. Soudain, elle s’arrêta brusquement. Droit devant elle, à quelque mètre à peine, se trouvait un animal qui devait être de belle taille. Elle l’avait senti avant de le voir.

    La vampire s’avança sans un bruit, tel le prédateur s’apprêtant à bondir sur sa proie. Un tigre majestueux était en train de s’abreuver à l’eau d’un petit lac. Mais plus elle approchait, plus quelque chose la dérangeait dans l’odeur de l’animal. Elle n’était plus qu’à un mètre de lui lorsqu’elle identifia la source de son malaise. Il y avait quelque chose d’humain dans son odeur ! Alors même que l’information gagnait son cerveau, elle avait compris de quoi il s’agissait. Un animagus… stoppant net sa progression, Romane fit exprès de faire craquer une brindille pour signaler sa présence. Lorsque l’animal tourna la tête et qu’elle ne trouva face à deux yeux ‘un bleu perçant, elle ordonna d’une voix rendue rauque par la faim.

    - Reprends forme humaine immédiatement.

    Le tigre ne bougea pas. La vampire réfléchissait à toute vitesse. Qui, parmi les habitants du château, avait le pouvoir de se transformer en tigre ? Ce n’était pas un membre du personnel, elle en était certaine. Un élève alors ? Sans doute. Devenir animagus n’était pas à la portée du premier venu. Il devait s’agir d’un septième année. Rapidement, elle passa en revue dans son esprit, les visages de chacun de ses élèves, cherchant à identifier précisément celui qui se trouvait devant elle. Si elle mettait un nom et un visage dessus, elle pourrait plus facilement se contenir. Car bien qu’elle ait perçu le part d’humanité de celui qui se trouvait devant elle, la faim était trop forte pour qu’elle puisse voir autre chose qu’un tigre et bientôt ses instincts prendraient le dessus et la pousseraient à attaquer. Elle répéta alors d’une voix plus forte et plus impérieuse.

    - REPRENDS FORME HUMAINE !

    Aucun élève n’aurait eu le cran de désobéir à un ordre lancé sur ce ton là. Immortels mis à part bien entendu. Mais les animagus n’étaient pas des immortels. Et pourtant, le tigre ne bougea pas davantage, continuant de la fixer de ses yeux au bleu si perturbant. S’était-elle trompée ? S’il ne se transformait pas, alors peut-être qu’il s’agissait bel et bien d’un tigre finalement. Mais cette odeur humaine qu’elle percevait fugitivement ? Un animal de compagnie peut-être ? Mais dans ce cas un animal tout de même… la faim ayant raison de ses capacités d’analyse, Romane bondit, saisissant ce dernier argument pour justifier son attaque.

    En une fraction de seconde, elle était sûr sa proie, se mouvant bien plus vite que ce qu’un œil humain pouvait distinguer. Maintenant fermement le coup de l’animal, elle lui entailla le coup à l’aide de l’un de ses ongles avant de poser ses lèvres sur la plaie sanguinolente et de commencer à boire. Elle aurait pu mordre bien entendu, mais le fait qu’elle ait limé ses canines rendait sa morsure encore plus douloureuse pour sa victime et encore une fois elle avait le souci de faire le moins de mal possible. elle tuait pour se nourrir, mais elle pouvait le faire sans barbarie.

    Mais à peine la vampire avait-elle goûté trois gorgées du liquide épais et chaud qu’elle se redressa horrifiée. Elle cracha avec dégoût le sang qui restait encore dans sa bouche avant de reposer un regard rempli de terreur sur sa proie. Dans ses bras, ce n’était plus un tigre qu’elle tenait, mais bien l’un de ses élèves qui avait enfin, contraint et forcé par sa morsure, repris sa forme humaine. Qu’avait-elle fait ?


Dernière édition par Romane Eberlein le Lun 1 Juin - 19:31, édité 1 fois
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Edwin A. Bernadotte

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MessageSujet: Re: La faim se justifie par les instincts ... {Romane}   La faim se justifie par les instincts ... {Romane} I_icon_minitimeLun 1 Juin - 16:48

    Qu'il était bon de s'abreuver un peu, dans une eau fraiche et délicate, une liqueur naturelle au goût de pureté. Au milieu d'une semi-clairière, les rayons de la lune, lumineux à loisir, venaient colorer le monde d'une teinte d'argent, comme un voile scintillant se posant sur la Terre. Des colonnes de lumières donnaient une allure de paradis à cet oasis forestier.

    Ce soir là, dans cette nuit argentée, se tenait une scène quotidienne qui n'avait plus rien d'exceptionnelle une fois généralisée. Les maillons de la chaine alimentaires allaient se mettre en place, sans répétition du cas, parce que la mise en scène avait été tellement de fois révisés au cours des ans, qu'elle s'était inscrite dans les gènes des acteurs, comme si le script n'avait même plus besoin d'être lut pour être joué. Il n'y avait besoin de rien, juste d'un contexte.

    Le Tigre majestueux buvait à brefs coups de langues l'eau claire de la Forêt pourtant Interdite pour ses milles dangers et son même nombre de secrets mystérieux à jamais découverts. Et il n'entendait pas, si ne pouvait sentir, les pas de la Mort s'approcher peu à peu, comme une lente, sourde et sournoise menace inéluctable. Comme le destin, qui frappe mais jamais ne prévient. Cette fois-ci, le tigre serait la proie du plus grand des prédateurs. Pas l'homme ... pire encore !

    Un crac. Une branche. L'animal animé de son instinct redressa la tête, avec une lenteur propre à la majesté des félins de son espèces, mais l'intégralité de ses sens recrutés pour appréhender le moindre danger. La Forêt grouillait de Tarentuelles géantes, de Loup-Garous terrifiants, ou de Vampires nouveaux-nées, ces derniers temps, comme une plaie décomposée se trouve remplie de vers, les uns sur les autres.

    L'espace était pourtant vide de risque. Il n'y avait rien, ni personne. Pas la moindre ombre cachée derrière un bosquet, prête à frappé dès qu'il aurait détourné le regard. Il n'y avait pas de Vampire dissimulé derrière un buisson, que la raison quittait pour laisser place aux sens et à la fureur de la faim. Il n'y avait aucun estomac agonisant, pas la moindre créature assoiffée dont les désirs immédiats étaient de se sauver, ou de s'emparer de son sang …

    Mais il y avait une voix, sourde, terrible et menaçante qui s'était éveillée au milieu de la nuit. Une voix pleine de menaces, mais surtout, de contenance, de résistance. Et peut être que les carillons qui semblaient résonner à travers les échos de la voix impérieuse tremblaient de panique refoulée. La crainte de s'attaquer, comme le soldat qui redoute le premier entre-choc de sa lame et de celle de l'ennemi avant de se laisser envahir par l'adrénaline de la bataille, dissipant ses craintes.

    Le tigre n'avait pas prit en compte les mots de la voix. Il ne les avait pas compris, trop occupé à chercher leur provenance qui semblait être partout et nulle part à la fois. L'animal avait encore besoin d'un peu d'eau, il avait tant couru ces dernières heures sans rien manger. C'est pourquoi, devant l'absence d'un danger flagrant, il se remit, insouciante à boire.

    On cria à nouveau, plus fort, plus alarmé aussi. L'instinct gagnait-il le combat ? Était-ce l'adrénaline tant attendue par le soldat ? La Guerre avait-elle sonné ? Le tigre regardait de nouveau les alentours, avec une lueur de compréhension quand il croisa le regard de la femme qui ne lui disait plus rien. Les mots eux-mêmes n'avaient pas de sens. Edwin n'était plus vraiment. Il était tigre, son instinct premier l'avait remplacé, pour l'empêcher de se perdre dans sa désolation, sa peine et son sentiment constant d'incompréhension.

    Le tigre n'avait peur de rien. Il n'était pas considéré comme un des premiers prédateurs des chaines alimentaires pour rien. Ainsi garda-t-il le contact visuel avec la femme. Mais … quels yeux pouvait-elle avoir ! Presque noir … avec des contours tout de même bien dorés, mais ternes. Il y avait quelque chose d'étrange dans les yeux de cette humaine bien courageuse pour crier sur un Tigre tel que lui …

    La faim. C'était le message que portait ce regard. Ces yeux vides, affamés, dévorants qui ne demandait qu'à être comblés, remplis, rassasiés, intensément. Comme un éclair de lucidité, le tigre remis sa place à Edwin qui reconnu le professeur d'histoire de la magie. Mais qui reconnu tout d'abord … un vampire !

    Trop tard … Il était déjà pris, fait comme un rat, condamné à mourir. Il aurait au moins la chance de savoir ce qu'il y avait après cette étape terrifiante, s'il y avait un après. Il verrait qui le tuerait. Il saurait ce que cela fait. Il n'aurait pas le loisir de l'avoir su durant sa vie humaine. Mais au moins, il dirait adieux à son chagrin et ses problèmes de vivants.

    Son corps musclé d'animal était pris au piège, dans l'étau des bras du vampire. Son cou était maintenu par une poigne surhumaine et il s'en fallait de rien pour qu'elle ne le tue pas immédiatement, d'une simple rotation du poignet, pour lui briser la nuque. L'animal, le sorcier, Edwin … attendait son heure qu'il n'avait jamais sentit aussi proche.

    Quand la douleur commença, une entaille sur son cou et les lèvres glacé de la créature qui commençait alors à aspirer son sang, aspirer sa vie, son essence. La première gorgée dut un supplice de douleur, l'artère carotide percée, la pression artérielle chutait. La seconde gorgée fut insupportable, tant qu'il souhaita mille fois que cela s'arrête, qu'elle le tue sur le champs.

    La troisième gorgée lui donna l'impression d'être plus longue que les autres tandis qu'un fourmillement parcourait son corps de bête, et que les vêtements se substituaient au poils, que la chair humaine remplaçait celle du tigre et que tout son corps redevienne propre à l'humanité, seuls les yeux n'ayant pas changés. Edwin était de nouveau lui-même, avant de mourir …

    Mais ça s'était arrêté … était-il mort ? Etait-ce ça, le goût de la fin ? Non … ce n'était pas possible. Et l'odeur d'herbe et d'insecte, la fraicheur du vent, la douleur du sang qui coule de son cou … que se passait-il ?

    Le garçon se releva, doucement …

    « Professeur … Professeur Eberlein ? »
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Romane Eberlein

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MessageSujet: Re: La faim se justifie par les instincts ... {Romane}   La faim se justifie par les instincts ... {Romane} I_icon_minitimeLun 1 Juin - 19:31

    Les secondes passèrent et Romane réalisait toute l’horreur de son geste. Elle haïssait tant ce sang humain dont elle avait encore le goût dans la bouche, qu’elle en avait la nausée. Jamais en deux siècles d’existence, elle n’avait touché à un humain et voilà que ce soir elle avait attaqué un élève. Sans le savoir certes, mais cette donnée n’entrait pas en ligne de compte dans son esprit. Son geste lui faisait horreur, elle se dégoûtait. Lorsque le jeune garçon se redressa dans ses bras, reprenant peu à peu conscience de ce qui l’entourait, la vampire le lâcha, retirant ses mains comme si son contact la brûlait. Comment avait-elle pu en arriver là ? Un instant, elle ne put détacher son regard affamé du sang qui, de son fait, s’écoulait toujours lentement du cou d’Edwin. Ce même sang qui maculait encore ses lèvres et dont une goutte avait coulé le long de son menton.

    Sortant de sa torpeur à l’appel incrédule de son élève, Romane sortit sa baguette et en un simple sort, évita au jeune garçon de mourir pour de bon d’une hémorragie. Si elle n’avait du sang qu’autour des lèvres et sur le menton, lui en avait plein ses vêtements. À cause de la quantité qu’il avait perdue durant ces quelques secondes, il était déjà très pâle et la vampire n’osait pas imaginer ce qui aurait pu se passer si elle ne s’était pas arrêtée de boire à temps. Il ne semblait pas avoir encore suffisamment réalisé ce qui venait d’arriver pour avoir peur d’elle. Il devait être sous le choc. Reculant un peu à la fois pour qu’il ne soit pas effrayé et pour maintenir une distance raisonnable entre sa faim qui grondait toujours et lui, elle ordonna d’une voix atone.

    - Reste assis, tu as perdu beaucoup de sang, il faut que tu te reposes.

    L’idée qu’elle en était responsable l’horrifiait. D’autant que la faim était toujours présente, réclamant à grands cris d’être satisfaite. Et le goût du sang d’Edwin sur ses lèvres était une véritable torture. À présent qu’elle y avait goûté, il lui semblait qu’elle risquait à tout moment de lui sauter à nouveau à la gorge pour le vider entièrement cette fois. Elle devait se nourrir avant que ça n’arrive car elle l’avait déjà bien trop affaibli pour qu’il puisse en réchapper. Elle était déjà allée bien trop loin en goûtant son sang, il était hors de question qu’elle commette un nouveau crime.

    Mais elle ne pouvait pas non plus le laisser seul au milieu de la Forêt Interdite et de ses mille dangers. D’autant que le sang qu’elle avait fit couler et qui maculait les vêtements de l’étudiant risquait d’en attirer d’autres de sa race qui se montreraient moins cléments. À genoux sur le sol à un mètre de son élève, elle ne savait plus quelle attitude adopter craignant de se laisser à nouveau emporter. Aussi, lorsqu’un mulot passa à portée de sa main, elle ne se posa pas de question avant de le saisir prestement et de s’en nourrir. Tant pis si Edwin prenait peur face à cette vision, mieux valait l’effrayer que de risquer de s’en prendre à nouveau à lui.

    Romane avait l’habitude de se nourrir proprement et même dans l’urgence, elle s’était débrouillée pour ne pas mettre de sang partout et il y en avait juste un peu qui avait coulé sur son menton comme lorsqu’elle avait bu celui d’Edwin.. Lorsqu’elle eut terminé, elle creusa rapidement un trou dans la terre avec ses ongles et y abandonna le cadavre exsangue du rongeur avant de le recouvrir. À présent qu’elle avait calmé pour un temps sa faim dévorante, elle était plus sereine. C’est seulement à e moment là qu’elle s’autorisa enfin à regarder son élève dans les yeux. Essuyant sa bouche d’un revers de la main, elle reprit la parole sur un ton plein d’inquiétude cette fois.

    - Comment te sens-tu ?
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Edwin A. Bernadotte

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MessageSujet: Re: La faim se justifie par les instincts ... {Romane}   La faim se justifie par les instincts ... {Romane} I_icon_minitimeLun 1 Juin - 22:36

    On ne se faisait pas mordre par un vampire tous les jours. Bien souvent, les fous ou les pauvres malheureux qui en faisaient l'expérience n'en sortaient pas indemnes. Transformé en l'une de ces créatures dans ce que l'on pourrait appeler le meilleurs des cas puisqu'au moins, ils en sortaient vivants, ou bien, réduit à une charogne dépourvue de sang, belle et bien morte. La morsure de ces créatures étaient pourtant décrite comme particulièrement agréable par tous les récits de littérature.

    Pour sa part, Edwin pouvait affirmer sans trop se tromper que l'agréable légendaire n'était justement que légende. Ou bien devait-il survenir à deux pas de la mort. Car pour avoir tenté l'expérience deux fois en un court laps de temps, quelques jours tout au plus, Edwin n'avait éprouvé, dans les deux cas, qu'une cuisante douleur. Par ailleurs, il était vrai que toutefois, le premier avait été plus doux que le second.

    Quoi qu'il en soit, vidé d'un bon Litre de sang, si ce n'était plus, le garçon était en tout et pour tout en état de choc. Voir son professeur d'histoire de la magie sortir des buissons de la forêt et se jeter sur votre nuque pour vous vider de votre sang avait de quoi affecté le psychisme de n'importe quel individu saint d'esprit. Et, ce même individu aurait probablement prit la fuite s'il avait pu se permettre d'en échapper.

    Mais Edwin n'était pas tout à fait saint d'esprit. Son psychisme n'était pas vraiment un modèle de simplicité et de clarté. Aussi restait-il, pour le moment, silencieux. Il avait fort bien conscience de sa pâleur du au manque de sang qui continuait, par ailleurs, de s'écouler le long de son cou pour imbiber ses vêtements. Neutre, inexpressif, mystérieux comme il était toujours, il essayait pour le moment de faire le point sur ses émotions.

    S'il avait eut peur, car il avait forcément eut peur, toute crainte s'était effacée. Il avait déjà vécu une telle expérience et, raisonnant, il se disait qu'il ne pouvait pas y avoir de venin dans cette morsure destinée à s'abreuver et non à transformer. Une sorte de surprise subsistait, il n'aurait jamais imaginé Miss Eberlein en vampire et voilà qu'elle en était un. Enfin, quelque chose à mi-chemin entre la fascination et l'appréhension subsistait.

    Elle lui demandait de rester assis alors qu'il tentait de se lever. Il la vit reculer et compris qu'elle devait ne pas vouloir l'appeurer. Parce qu'il fréquentait Solane Valentine comme son meilleur ami, qu'il avait connu une autre vampire végétarienne nommé Aurore de Sainte Fayé, il reconnaissait en sa professeur d'histoire de la magie une vampire au régime alimentaire uniquement constitué de sang animal. C'était ces vampires qu'il appréciait le plus. Ces vampires qu'il tentait de défendre en faisant partir du Mouvement de Libération de Poudlard, monté par Dante Corrino.

    « Ne vous en faites pas pour moi … ce n'est pas la première fois … » Avoua alors le garçon, restant debout.

    Il la vit alors se précipiter sur un mulot qui passait dans le coin. S'il ne lui serait jamais venu à l'idée d'agir ainsi sous sa forme de tigre, il comprenait maintenant l'intensité de la faim qui dévorait la vampire et ce pourquoi elle lui avait d'abord demandé de reprendre forme humaine avant de penser qu'il s'agissait d'un véritable animal pour lui sauter dessus. Elle voulait s'assurer de respecter son régime. C'était fort louable.

    Il la regarda alors, silencieux, respectueux, enterrer le mulot dans le sol puis s'essuyer la bouche. Elle avait « mangé » d'une manière plutôt propre et correcte et il avait pu distinguer le mélange de son sang avec celui de l'animal avant qu'il ne disparaisse des contours de la bouche du vampire.

    Il s'aperçu d'ailleurs que son hémorragie avait été interrompu par un sort informulé du professeur.

    « Merci pour … les soins. » Dit-il.

    Se sentant un peu idiot, en plus des quantités d'émotions qu'il ressentait déjà, le garçon sentit l'odeur de son propre sang grâce à son flair canin et réalisa qu'il devait être extrêmement perturbant pour un vampire assoiffé. Car il était convaincu que ce n'était pas ce petit mulot qui devait être l'équivalent d'une sucrerie, qui calmerait l'appétit de Miss Eberlein.

    Pris d'une idée qui pouvait aussi bien lui valoir une mort sur le champ, ou arranger les choses, il prit sa baguette magique et essora le sang qui imprégnait ses affaires. Mais au lieu de le faire disparaître, il matérialisa une petite bouteille de verre où il l'entreposa. Peut être était-il fou d'agir ainsi, au risque d'appater encore davantage le vampire. Mais il craignait que le professeur ne s'en veuille de l'avoir agressé, alors qu'il ne s'agissait que de sa faute d'avoir été là au mauvais moment. Pour l'avoir subit tout au long de la journée, il connaissait les mauvais tours de l'instinct.

    Il tendit la bouteille pleine au professeur, chancela légèrement avant de reprendre son équilibre. Elle lui avait demandé comment il se sentait.

    « C'est toujours aussi étrange que de se faire mordre … enfin, n'ayez crainte, je vais plutôt bien pour un mordu … Ne vous vexez pas … mais si vous avez faim, autant boire ceci … ce sera surement plus efficace que le sang de ce petit animal et, puisqu'il est sortit, autant le boire n'est-ce pas ? « Quand la potion est tirée, il faut la boire » dit-on … Enfin, vous n'êtes pas obligé d'accepter … mais je voudrai savoir, si vous permettez que je vous pose cette question, si vous vous sentez coupable ? Oui … c'est peut être indiscret … autant vous dire que si c'est le cas, non, c'est ma faute de ne pas avoir entendu votre avertissement … » Lança-t-il.
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