« Rencontre...Frappante? » { PV. Thedrik. }

Couchée sur mon lit, les yeux fixés sur le plafond, j'étais prise d'un de ces grands instants nostalgiques qui nous surprennent sans crier gare et nous possède jusqu'à nous livrer à son cousin Désespoir. En général, cette vile coquine de Nostalgie faisait resurgir le vieux passé et nous arrachait un soupir las. Vous voyez? Comme celui que je pousse à cet instant.

Non vraiment, l'ennui est porteur de nostalgie, la nostalgie est porteuse du désespoir et la suite, allez savoir où cela mène exactement. Mes compagnes de chambre avaient appris à ne pas me parler si je ne le voulais pas, et la il était évident que j'avais autre chose en tête. Néanmoins, fidèles à leur habitude de fille à ragot, elles discutaient.

{ Laurane. } –A ce qu'on m'a dis, les Serdaigle ont des ennuis avec leur fantôme. Tu sais celui qui vient nous matter dans les douches la!
[ Laeticia } -Ben…A moi ça m'est jamais arrivé. C'est peut être juste chez les Serdaigle?
{ Laurane } –A moi non plus mais bon c'est le principe…Moi je serais la directrice, je le mettrais dehors ce pervers.
{ Laeticia } –T'exagère…Ça doit être hyper ennuyeux d'être un fantôme, c'est normal de se distraire na?

Pour une fois qu'elle disait un truc censé celle là…Personnellement si je dois mourir, je tâcherais de mourir dans les règles, histoire de ne pas me retrouver dans cet état. Quoi que mon père deviendrait fou, et ça m'amuserait bien de le hanter jusqu'à sa mort…Mais après hein? C'est comme l'immortalité des vampires, ça semble bien mais au final on doit s'ennuyer un peu…Après des siècles et des siècles. Vraiment, quelle vie horrible! Et aucun fantôme de Poudlard ne s'en plaignait. Ou du moins je n'en avais entendu aucun le dire. Ils prenaient courageusement sur eux, ou alors s'y étaient fait. L'un ou l'autre, je me sentais incapable d'en faire autant si j'étais dans cette situation.

Les deux filles sortirent pour aller dîner, moi je n'avais pas faim. Je prenais souvent du sucre pour ne pas être anémiée, mais ce soir Ailyn et Edward étaient partis chasser, donc je ne servirais pas de repas. Je devais me secouer un peu, une bonne douche tiens ça réveille! Les avantages d'être préfète, on a droit à la jolie salle de bain…Enfin aux jolies salles de bain parce qu'il y en avait plusieurs. Au point que tous les préfets et préfets en chef pouvaient quasi prendre leur bain en même temps.

Je pris mes affaires, de quoi me changer, de quoi me sécher surtout. Pas comme la dernière fois où, tête en l'air congénitale, j'avais oublié la serviette…Pas deux fois le même coup! Je vérifiais que j'avais tout et sortis de la salle commune. Je montais les escaliers, passant près de la Grande Salle aux portes fermées où les bruits des conversations et des couverts se faisaient entendre. Je m'arrêtais quelques secondes pour regarder les portes, sans trop savoir pourquoi, puis me dirigeais vers les escaliers mouvants. C'était une plaie ce truc parfois…On a pas idée d'escaliers qui bougent! Rhaa les fondateurs avaient un sens de l'humour assez…Spécial.

Sans commentaire quoi. J'arrivais devant la porte et prononçais le mot de passe. On l'avait changé récemment et encore un peu, je me trompais.

-Fizwizbiz

La porte s'ouvrit, découvrant la sale de bain immaculée aux immenses baignoires. Des multitudes de robinets décoraient ces mastodontes blancs –okey j'exagère- de quoi réjouir les amateurs de mousses et senteurs en tout genre. Mais de quoi casser la tête à ceux qui voulaient un bain simple. Parce qu'allez y pour trouver le bon robinet…Même si après deux ans, on commence à avoir l'habitude. Si si je vous jure…Bon d'abord tourner le gros doré pour la température de l'eau, puis celui à côté pour le débit…Et un peu de mousse aussi. Pour ça, je tournais le premier robinet qui me tombait sur la main et je découvrais. Gamine dans l'âme moi? Mais non.

Je me déshabillais, profitant de ce moment en solitaire. Le fantôme de mon ancêtre avait la décence de ne pas me suivre dans les douches, même si au début, il avait fallu lui expliquer pourquoi. Parfois on se demande qui des morts ou des vivants sont les plus irrécupérables…

Bref. Une fois nue, je m'assis sur le rebord de la salle de bain après avoir fermé la porte à clé, histoire d'être sure de e range. Tout le monde mangeait, mais sait-on jamais. Lorsque l'eau fut assez remplie, je relevais mes cheveux, mis ma serviette à portée de main et entrais dans le bain.

Alors que je commençais à me détendre, j'eus la sensation caractéristique d'un fantôme pas loin. Ah quelle andouille cette…Andouille! J'avais pourtant pris du temps et je le prévenais à chaque fois pour être sure, qu'il ne suive pas.

-Sir Alcott vous avez de la chance que la mousse me dissimule! Vous êtes irrécupé…Ah vous n'êtes pas sir Alcott vous.

Effectivement, c'était un fantôme mais ce n'était pas "mon" fantôme. Je fronçais les sourcils, partagées entre l'envie de le gifler s'il m'avait vu nue –donc s'il observait depuis tout à l'heure- et…Le gifler. Choix draconien…

-Ça vous arrive souvent dites moi? J'espère que vous n'êtes pas la depuis longtemps.