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 pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]

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Nora E. Winstall
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Nora E. Winstall


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MessageSujet: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeMar 16 Juin - 15:10

PV.
pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] 0063_1 & pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] Icon4060


I KNEW YOU'RE EMOTIONLESS
BUT I'LL NEVER FORGET WHAT YOU DID
YOU'RE STILL ACTING SO COLDLY
BUT THIS REMEMBER WILL NEVER DISAPPEAR.


    Accoudée à l'une des fenêtres du couloir en pierre, une jeune fille aux longs cheveux d'un brun sombre contemplait le coucher de soleil à peine perceptible à travers les épais nuages gris. À cette heure-ci, les couloirs avaient été vidés de la totalité des élèves et professeurs de l'école, et tous étaient en train de prendre leur repas du soir. Contrairement à eux, Nora Winstall avait préféré déserter les bancs de la grande salle, déjà parce qu'elle n'avait pas spécialement faim, mais surtout parce qu'elle avait ressenti le besoin de s'isoler. Un silence apaisant régnait dans le vaste couloir, le calme était tel qu'il était presque difficile d'imaginer qu'une guerre prochaine se préparait en ces lieux. Pourtant, cela était bien réel, et elle en avait eu la confirmation lors de son entretien avec Seth. Les humains se préparaient à affronter les vampires et les lycans. Nora ne voulait pas de cette bataille, pas parce qu'elle avait peur de se battre, mais parce que s'il y avait guerre, il y aurait morts aussi. Avait-on seulement pensé aux plus jeunes, aux élèves de première année ? Qu'adviendrait-il d'eux si l'affrontement avait réellement lieu ? La Poufsouffle repensa à sa meilleure amie. En fin de compte, cela revenait au même. June et ses parents avaient été tués par qu'ils étaient différents, et les humains, les lycans et les vampires s'entre-tueraient parce qu'ils ne supportaient pas leur différence non plus. Malgré tout, lorsque la guerre aurait lieu, parce qu'il était désormais certain dans l'esprit de la jeune fille qu'elle aurait lieu, il faudrait qu'elle choisisse un camp. Il était hors de question qu'elle se batte contre les lycans et les vampires, et pour cause ; elle possédait tellement d'amis qui en faisaient partie. À commencer par Solane, et puis Seth... Mais même l'idée de donner la mort à des humains lui était insupportable. Alors au côté de qui se battrait-elle ? Trop de choses compliquées pour Nora qui lui donnaient l'impression que sa tête allait exploser. Pourtant, elle fut sorti de ses réflexions par des bruits de pas qui vinrent briser le silence pesant des couloirs. Elle lâcha un léger soupir. Qui cela pouvait-il être ? Enfin, elle espérait juste que cette personne ne ferait que passer et la laisserait tranquille, elle n'était pas vraiment d'humeur à entamer la conversation avec qui que ce soit. Le claquement des semelles contre la pierre froide se faisait de plus en plus en proche, jusqu'à ce qu'il devienne de plus en plus lent, et ce jusqu'à se stopper à quelques mètres derrière elle.

    - Alors ma jolie, on préfère s'isoler plutôt que se mêler à la foule ?

    Le sang de la jeune fille ne fit qu'un tour. « Ma jolie » ? Non mais pour qui il se prenait celui-là ? Nora avait horreur de ce genre d'attitude. Qu'une personne se mette à lui adresser la parole en lui donnait des petits surnoms comme si elle avait été sa "chose" avait le don de lui faire perdre son sang froid.

    - Dis donc toi, j'ai pas le souvenir qu'on ait gardé les hippogriffes ensemble alors d'où tu me...

    Nora n'eut pas le temps de finir sa phrase, sentant son corps se raidir au moment même où elle posa son regard sur la silhouette de son interlocuteur. Elle tenta en vain de faire sortir un son de sa bouche. Elle restait complètement muette. Prise de panique, elle voulut porter ses mains à sa gorge, mais ses bras restaient désespérément immobiles. Que lui arrivait-il ?

    - Ça fait bizarre n'est-ce pas ? La première fois que l'on se fait... ensorceler. Approche...

    Nora aurait voulut courir, s'enfuir, le plus loin qu'elle le pouvait de cet individu. Mais son corps ne lui obéissait plus. Elle était totalement sous le contrôle d'une force qui l'empêchait de faire quoi que ce soit, à part exécuter bien gentiment les ordres que lui donnait le jeune homme qui se trouvait en face d'elle. Elle ne sentit même pas lorsque ses jambes se mirent à bouger sans qu'elle ne leur ait demandé de le faire. Se rendant compte qu'elle se rapprochait dangereusement de l'auteur de ce sortilège, elle voulut se saisir de sa baguette. Tentative évidemment inutile : ses mains restèrent inanimées. Enfin, elle se retrouva à quelques centimètres à peine du visage blême qui, lâchant un sourire de satisfaction, laissa entrevoir de longues canines. La panique s'empara totalement d'elle. Un vampire. Qu'est-ce qu'il lui voulait ? Qu'allait-il lui faire, maintenant qu'elle était incapable de se défendre ?

    - Hmmm, je sens d'ici l'odeur de ton sang... Quelle délice ce doit être.

    Maintenant il n'y avait plus de doute sur ses intentions. Mais dans un espoir presque désespéré, Nora se mit à songer qu'il ne serait peut-être pas suffisamment fou pour la mordre au beau milieu d'un couloir, en plein dans l'enceinte de l'école. Cela dit, il n'y avait absolument personne. Ils étaient seuls...



Dernière édition par Nora E. Winstall le Sam 27 Juin - 16:05, édité 1 fois
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Edwin A. Bernadotte

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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeMar 16 Juin - 23:58

Spoiler:

    D'un saut périlleux, le redoutable félin au pelage d'or rayé d'un noir de jais se lança, franchissant le cours d'eau. L'atterrissage, souple et majestueux, s'ensuivit d'une course à folle allure à travers les arbres crochus et dénudés de la forêt. Dès lors qu'il fit un virage serré, une tarentules laide et terrifiante jaillis en tête d'une véritable armée de semblables, poursuivant l'animal dans une précipitation effrénée. Luttant pour sa vie, le tigre qui ne manquait pas de courage, filait à travers les buissons aux épines aiguisées.

    Les épais feuillages formaient de véritables toits, et s'éparpillaient à travers la nature de telle sorte que, en courant, l'animal semblait traverser des jours et des nuits, selon si le soleil parvenait à traverser les feuilles foncées et marrons des arbres centenaires. Les hautes herbes s'entremêlaient avec des ronciers tranchants comme des lames de rasoirs, dissimulés par des fleurs au coloris douteux, d'un violet virulent à un rose poison. Les champignons vénéneux pourrissaient à la base des troncs imposants, comme une alerte quand au danger de fouler les terres de la Forêt Interdite.

    Une seconde était le temps nécessaire à trois enjambées vertigineuses du tigre. Une minute en contenaient cent quatre-vingt. Et les heures passaient à la vitesse de dix mille huit cent galops de pattes et de griffes rétractiles. Le Soleil céda la place à de gros nuages menaçant qui éclatèrent bientôt en un torrent de pluie. Mais les poursuivants et le hardi animal fugace menaient encore la danse, sans accorder d'importance, à ce temps si volubile, futile et fugitif.

    Un éclair, aussi fulgurant que l'arrivée soudaine d'une idée éblouissante, traça dans le sol un cratère de feu. Trois autres de ses congénères se prêtèrent, eux aussi, à l'exercice du dessin. La toile du peintre fut alors mise à feu et à sang, sous le rideau de pluie, le carnage allumant un brasier dans les arbres touchés, et répandant le sang d'une araignée frappée. Les couleurs se déchainèrent dans les yeux de saphir d'un tigre dégoulinant d'eau, qui regardait le cataclysme, tel un signe de l'apocalypse, soudaine et toujours plus proche, qui ravagerait un jour le monde …

    L'armée de bêtes infernales à huit pattes se dissolue à la manière d'un carré de sucre ébouillanté qui se morcelle et se dissipe dans les tourments du liquide brulant qui le consume. Et la pluie elle-même, qui n'avait jusqu'alors de cesse de s'abattre sans pitié, fut comme prise de peur, affolée par la foudre aux allures divines. Elle s'évapora aussi vite que disparaît la rosée matinale sous les rayons de l'astre d'or qui revint prendre sa place dans un ciel affligé. Seuls les lourds nuages noirs demeurèrent les témoins de la mort du feu.

    * Je vois le désastre à travers ces flammes.
    Et cette agitation qui transperce mon âme,
    Me rappelle les tourments d'une vie sans saveur,
    Que je mène à chaque battement de mon pauvre cœur. *


    Edwin avait repris sa place, troquant sa couverture dorée et rayée pour son ensemble noir de tissus soyeux. Faisant surgir du néant sa cape à la chaine en or, il avait, d'un geste similaire, fit cesser les actes de l'incendie ravageur qui n'avait fait qu'exprimer le mal-être d'une nature malmenée depuis des siècles par les hommes n'ayant plus le moindre scrupule. Dans sa transformation hâtive, le jeune homme avait égaré son par dessus, mettant à nu un torse aux muscles saillants mais terriblement endoloris par la course effrénée et intense.

    Nul gêné de cette semi nudité qui l'aurait paralysé au milieu d'une foule, le garçon s'avança noblement vers le corps agité de sursaut de l'animal infortunée. Les quatre paires d'yeux fous convulsaient sous l'effet de la foudre qui les avaient frappé. Edwin adressa un regard compatissant, emphatique, pour une bête qui l'aurait dévoré un instant plus tôt. Un ultime rayon d'or dessina les contours de l'animal agonisant dont les yeux vitreux s'éteignirent à l'arrivée de la mort.

    * « Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
    De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
    Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
    Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement. » *


    D'un coup de baguette magique, le garçon ensevelit le corps sous la terre et fit jaillir une statue de pierre à l'effigie des restes qu'elle recouvraient. Il contempla un instant son œuvre, qu'en parfait perfectionniste, il déprécia, sous les rayons du soleil mourant à son tour dans les nués du crépuscule naissant. Une lumière faible et vaporeuse emplie le monde, ne parvenant à faire trancher l'esprit pour se dire à l'aube où à la tombée de la nuit.

    * Je regarde ce corps marqué par la fatalité. Je le vois dans ma tête. Je me dis que cela aurait pu être moi. Et dans ce cas, personne n'aurait pris soin de m'offrir quelques honneurs posthumes. J'aurai finis pourris ou mangé par quelques bestioles. Mais, au fond, n'est-ce pas la fin de chacun d'entre nous ? Souvenirs ou pas souvenir. Passé ou sans passé. Vivant ou Morts … Allons bon, cessons de divaguer. Il est grand temps de rentrer maintenant. *

    Il ne délibéra pas longtemps. Il n'était pas très loin de la lisière de la forêt. Peut-être quelques élèves, des fous ou des courageux en manque d'adrénaline, parviendraient-ils jusqu'ici. Alors ils verraient la statue de pierres et prendrons peur. Ou s'intriguerons. Qu'importe. Ils finiraient par en rire en se remémorant ce souvenir. S'ils sortaient en vie de ce monde de dangers permanents.

    << A peine rentré par l'un des passages secrets que mes sept années d'études m'avais permis de découvrir, j'entendis les rires et les bruits d'élèves attablés. Il ne me fallut guère de temps avant de comprendre que l'heure était au diner et que mon estomac n'éprouvait pas la moindre faim. Les odeurs de plats onctueux, de viandes alléchantes, de chefs-d'œuvres culinaires ne me faisaient aucune envie. Ainsi, comme un solitaire fuyant le monde, tel une âme en peine, j'entrepris de monter me détendre dans le silence et la solitude de la salle commune … >>

    Le jeune homme grimpait lentement les étages. Il n'avait pas la moindre envie de prendre un de ses raccourcis à l'existence bien dissimulée derrière certaines pierres du château mystérieux. A vrai dire, il était peut-être une sorte de Poudlard miniature. Il avait l'air d'un jeune homme qui comportaient milles et uns secrets mais que nul ne parvenaient vraiment à percer entièrement. Indéchiffrable, impénétrable, inviolable … mystérieux.

    Quand il atteignit le cinquième étage, son ouïe féline fut brusquement réveillé par le courage Gryffondorien qui l'animait bien souvent. Des murmures faméliques et doucereux venaient agresser les parois de ses tympans aiguisés, lui donnant autant de nausée que d'envie de frapper. Il ne reconnaissait que trop bien la voix charmeuse d'un vampire carnivore affamé.

    Il vit la demoiselle. La pauvre jeune femme était ensorcelée par l'être démoniaque. Telle une demoiselle en détresse, une princesse en haut d'un donjon aux douves de feu et dont le gardien étaient un redoutable dragon invincible. Mais le danger n'avait pas la moindre emprise sur Edwin qui, tel un chevalier, revêtit son armure et dressa sa lame vers l'ennemi. Il revit, un instant, l'araignée ensevelie.

    « Nora ! Ah, te voilà enfin ! Ôtes tes mains de ma princesse toi ! » Lança le jeune homme, acteur et dans un jeu parfaitement crédible.

    Il s'empara avec une douce tendresse dirigeante des mains de la demoiselle, l'entraina vivement avant que le vampire ne réagisse, vers le détour du couloir. Là, sachant que le vampire risquait de revenir la lui prendre, il déposa un baiser presque contre les lèvres de la demoiselle, juste à côté, en s'arrangeant pour que la chevelure de cette dernière les dissimulent un peu, rendant l'illusion parfaite. A cet instant, un jeune homme un peu curieux passa dans le couloir, les trouva enlacés, et parti fièrement en attrapant naïvement le vampire par le bras pour l'entrainer avec lui, heureux d'avoir quelques ragots croustillants à répandre.


Dernière édition par Edwin A. Bernadotte le Lun 22 Juin - 19:35, édité 1 fois
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Nora E. Winstall
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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeDim 21 Juin - 22:41

Spoiler:
    Nora avait de plus en plus de mal à garder les idées claires. Sa vision devenait floue, ses oreilles commençaient à bourdonner, elle ne sentait même plus le souffle glacé du vampire qui lui murmurait de viles paroles, le visage presque collé à son cou. C'était comme si son esprit et ses sens s'éteignaient petit à petit, comme si elle sombrait peu à peu dans le coma, et qu'elle ne pouvait qu'assister à la scène, impuissante. L'avantage de cet ensorcellement dont elle était victime, c'était qu'elle ne ressentait plus la moindre crainte face au danger qui la guettait. Elle ne redoutait même plus la morsure, ses sens étant trop endormis pour qu'une quelconque peur parvienne à l'envahir. Le vampire aurait pu la mordre qu'elle n'aurait sans doute pas ressenti la moindre douleur. La mordit-elle d'ailleurs ? C'est ce qu'elle crut, car elle sombra d'un seul coup dans les ténèbres.

    Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle n'était plus dans le couloir auparavant froid et étroit de Poudlard. Elle se trouvait dans une rue pavée, çà et là faiblement éclairée par de vieux réverbères. De chaque côté de celle-ci se dressaient de grands bâtiments aux allures de buildings new-yorkais. Une fine pluie tombait du ciel, rendant le fond de l'air humide. Nora observa alentours. Pas âme qui vive. Se rendant compte qu'elle était à nouveau maîtresse de son corps, elle baissa son regard vers ses mains dont elle articula les dix doigts sans le moindre effort. Le sortilège avait disparu. Mais alors, cela voulait-il dire qu'elle était... Morte ? La jeune fille chercha du bout des doigts une marque de morsure qui lui serait restée au cou. Rien. Pourtant, qu'est-ce qui lui prouvait que ce genre d'ecchymose ne disparaissait pas une fois dans l'au-delà ? La jeune fille était tellement perturbée par ce qui venait de lui arriver qu'elle ne fit pas immédiatement attention au jeune homme qui venait de la dépasser. Instinctivement, elle se mit à marcher à sa suite, espérant que cet inconnu pourrait lui fournir les réponses aux questions qu'elle se posait sur cet endroit où elle avait atterri.

    - Monsieur ! Monsieur ! Excusez-moi !

    Voyant que l'individu n'était pas décidé à s'arrêter, elle prit une démarche plus rapide afin de le dépasser et de se planter face à lui, l'obligeant à se stopper s'il ne voulait pas entrer en collision avec elle. Le jeune homme qui avait jusqu'alors gardé son visage enfoui dans le col de sa longue cape leva les yeux vers Nora. Celle-ci crut se décomposer sur place. Ce visage, ce regard... Ça n'était pas la première fois qu'elle les voyait. Elle le reconnaissait parfaitement, cet élève froid et distant qu'elle avait plus d'une fois croisé dans les couloirs de l'école. C'était un Gryffondor, et qui plus est un bon ami d'Ethan. Seulement, il semblait en cet instant dégager une beauté et une austérité qu'elle ne lui avait jamais vu auparavant. Il la considéra autant qu'elle le considérait. L'avait-il reconnu ?

    - On se connaît.

    Ça n'avait pas été une question. Nora avait affirmé ses propos, comme si cela lui avait semblé être une évidence autant pour elle que pour lui. Elle attendait que l'élève lui réponde, qu'il lui explique la raison pour laquelle il se trouvait tout comme elle dans un endroit aussi étrange, mais à nouveau les ténèbres s'emparèrent d'elle.

    Le néant. Pas un son, pas une sensation, tout portant à croire que cette fois-ci, la jeune fille était bien passé de l'autre côté. Mais ce fut au bout d'à peine quelques secondes, un temps qui lui parut durer une éternité, que Nora sentit son esprit sortir de cet état léthargique et reprendre place dans son corps. Au fur et à mesure que ses sens lui revenaient, elle commença à se rendre compte qu'elle ne se trouvait plus face au vampire, mais appuyée contre l'un des murs glacés du couloir. Aussi, une sensation étrange se fit sentir juste au bord de ses lèvres. Elle sentait quelque chose de chaud sans pour autant parvenir à savoir de quoi il s'agissait. Finalement, alors que sa vue revenait parfaitement, elle ne put que constater que ce qu'elle sentait de chaud sur sa joue n'était autre que les lèvres d'un garçon... Lui. Son nom lui revenait à présent. Edwin Bernadotte, lui-même qu'elle avait vu dans sa « vision » et qui lui avait pourtant paru si différent. Nora avait du mal à tout saisir. Elle ne se souvenait même plus du vampire qui avait manqué de la mordre. L'ensorcellement l'avait complètement déboussolée, et elle ne comprenait pas bien pourquoi le jeune homme était ainsi collé à elle. Surtout que celui-ci était plutôt du genre à garder ses distances avec les autres et à éviter tout contact. Malgré tout, cette situation qui aurait pu la rendre tout à fait mal à l'aise ne la dérangeait pas plus que cela. Sans doute les effets du sortilège ne s'étaient pas encore totalement estompés. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire mais ne songea même pas à le repousser. Ses lèvres étaient tellement chaudes et cela prodiguait à la jeune fille une sensation si agréable. Non, elle ne voulait pas bouger. Pas encore. Toutefois, elle laissa sa main droite se rapprocher du corps d'Edwin jusqu'à se poser sur son torse, peut-être au cas où il irait trop loin ? Elle ne savait pas réellement, mais ce geste lui permit cependant de constater que le jeune homme ne portait rien sous sa cape. Nora sentit un léger frisson parcourir l'intérieur de son ventre. Il fallait dire que le Gryffondor était loin d'être dépourvu de muscles. N'importe quelle fille de son âge aurait certainement réagi de la même façon, non ? Sa peau était incroyablement douce, presque autant que du velours ou de la soie, et elle dégageait un léger parfum fruité qui vint titiller l'odorat de la Poufsouffle. Pour une raison qu'elle ignorait, elle songea qu'il allait sans doute tenter de se retirer sans lui donner la moindre explication une fois qu'il aurait retiré ses lèvres de sa joue. Aussi, sa main gauche qui était jusqu'à présent restée immobile vint lentement se placer derrière le coup du jeune homme, de sorte que s'il tentait de s'enfuir, elle pourrait au moins essayer de mieux le retenir. Ou était-ce simplement parce qu'elle ne souhaitait pas qu'il s'en aille ? Par cette manoeuvre, ses doigts fins caressèrent par inadvertance les cheveux d'Edwin, ce qui la fit de nouveau légèrement frissonner. Nora avait du mal à reconnaître ce genre de réactions de sa part. Mais, pour une raison qu'elle ne parvenait à trouver, la présence si proche du Gryffondor ne la laissait pas totalement indifférente. Était-ce le fait que l'espace d'un instant, alors qu'elle s'était retrouvé dans un monde éloigné du leur, il avait été la seule personne présente, son unique repère ? Peut-être. Mais n'était-ce que cela ? Elle avait du mal à l'admettre, mais il était évident que non.
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Edwin A. Bernadotte

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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeLun 22 Juin - 21:19

    Il était perdu dans un soudain océan de tendresse peut-être involontaire auquel il ne s'attendait pas. Des vagues successives de douceur mourraient sur le sable surpris de son âme de mal aimé. L'être froid comme l'iceberg venait d'entrer dans les mers tropicales, fondant sous le soleil ardents de geste à la chaleur encore jamais connue.

    Il l'avait pourtant sauvée. Il aurait pu partir, maintenant qu'elle était hors de danger. Manifestement, elle avait également repris conscience, sortant d'une sorte de torpeur léthargique dans laquelle l'insolent vampire assoiffé l'avait plongé. Et pourtant, il était incapable de se défaire de cette étreinte. Il y avait … quelque chose … quelque chose d'étrange pour lui qui d'ordinaire, fuyait le contact physique comme la peste.

    Il se souvenait de l'épisode qu'il avait vécu avec Aurore de Saint-Fayé, une vampire qui l'avait mordu, sans le contaminer toutefois. Elle était glacée comme la mort et l'avait manipulé aussi aisément que s'il avait été une boulette de papier, mêlant une douceur douteuse et une violence contenue. Or là, il venait d'attraper une demoiselle en détresse avant qu'elle ne subisse le baiser mortel d'un vampire diabolique. Il l'avait ensuite presque embrassée. Elle était d'un corps à la température chaude, comparée à la vampire, et sa peau était d'une douceur sans pareille. Cette fois, cela avait été lui qui était en situation de force, mais à l'inverse d'Aurore, il n'en avait pas profité. Il s'était contenter, avec tous les égards et le respect du monde, de la sauver. Il l'avait « manipulée » comme on « manipulerait » du cristal.

    Il avait eut peur, en réalité, lorsqu'il lui avait fallu franchir la barrière qu'il ne franchissait jamais. Attraper délicatement le bras de la jeune femme mais de manière naturelle avait été difficile. Autant dire qu'en déposant ses lèvres à côté de celle de la demoiselle avait été, non pas une torture, mais une épreuve difficile. Et ce n'était pas de la faute de la demoiselle qui au niveau de son apparence, n'avait rien à ce reprocher ! Au contraire …

    Edwin voulu se retirer. Par peur peut-être de s'habituer à cette douceur, ce délice de chaleur si étranger, fascinant et agréable à la fois. Ou peut-être était-ce parce que se sentir bien dans cette position lui donnait l'air d'être un pervers abominable ? A vrai dire, il n'en savait plus vraiment grand chose, il était assez déboussolé. Et le moment de réfléchir permit à Nora de glisser une main qu'il sentit se déposer sur son torse.

    Un frisson l'envahit. La douceur, encore, le saisissait. Alors qu'en temps normal, le frisson aurait du être similaire à celui des grandes peurs, ou du dégouts, celui-ci était … agréable. Un frisson qu'il n'avait jamais ressentit auparavant. Un frisson qui, paradoxalement au bonheur ressentit, le rendit anxieux. Il n'avait toujours pas détaché ses lèvres des coins de celle de la demoiselle, comme si ce contact était devenu le fil qui le rattachait à l'existence.

    L'odeur de la demoiselle l'envahit soudain, comme une première bouffée d'air, un souffle de vie. L'odeur de ses cheveux, de sa peau, d'elle … Une belle odeur, fraiche comme la rose s'ouvrant sous les rayons du soleil matinal, fruitée comme celle d'une pomme rouge juste ouverte … Que lui arrivait-il ? Pourquoi prêtait-il tant d'attention à tous ces petits détails ? Pourquoi ne parvenait-il pas à bouger ? Il était comme prit dans les filets d'un puissant envoutement … Il gardait ses yeux dans ceux de la demoiselle, des yeux de toute beauté …

    Une main caressa soudainement ses cheveux et il se raidit. Le contact, encore … et encore une fois, l'impression n'était que trop positive pour être « normale ». Edwin, perturbé, déboussolé ne savait plus comment réagir.

    * Et quel est ce merveilleux poison,
    Qui vient m'ôter toute raison ? *


    Ce n'était nullement le temps de faire des poèmes. D'ailleurs, le ridicule distique prouvait son incapacité à réfléchir correctement. Il fallait qu'il s'échappe. Mais il n'y parvenait pas. C'était comme un trop grand défi à mener, comme s'il voulait rester ainsi toute sa vie.

    << Je ne comprenais plus rien. Si ma raison s'était échappée, fugitive, enfuie à des millions d'années lumière de la situation, je sentais en mon être un mélange de peur et de douceur qui se sommait en un résultat indescriptible. Mon âme était seule et perdu dans ce flot d'émotions. Moi, sensible par excellence à la couverture glaciale, je n'avais plus le moindre contrôle sur mes sentiments. Je ne comprenais rien. >>

    Il fallait s'échapper. Mais il n'y parvenait toujours pas. Il rassembla le peu de force de volonté qu'il avait encore et il parvient, au prix d'un effort surhumain à ôter ses lèvres du délicat visage de la demoiselle. Il ne pu aller plus loin, et c'est en plongeant son regard dans les prunelles magnifiques de la jeune fille qu'il s'exprima.

    « Excuse-moi … je … je devais … le vampire était là … et … enfin je … » Essaya le garçon.

    Il résista à l'empourprement qui tentait de s'emparer de son visage. Il essaya alors de se défaire de l'étreinte, presque à contre-coeur.

    « Pardon … je ne voulais pas … t'offenser … désolé ... » Fit Edwin en amorçant un difficile mouvement vers l'arrière ...
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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeMar 23 Juin - 1:28


« LE CRI DU SENTIMENT EST TOUJOURS ABSURDE ;
MAIS IL EST SUBLIME, PARCE QU'IL EST ABSURDE.
»

&& Baudelaire
    Il est des choses qui arrivent sans qu'on n'ait pu les imaginer une seule seconde. L'homme se croit toujours maître de lui, certain de la moindre de ses réactions. Il pense se connaître mieux que quiconque, alors qu'en réalité il est bien loin du compte. Ne passons-nous pas notre vie à nous forger une personnalité, des habitudes, des goûts qui, d'après nous, caractérisent notre personne au sein de la foule ? Mais sommes-nous réellement cette façade que nous efforçons de montrer aux autres, ou cette face cachée que nous renions inconsciemment depuis notre naissance, et ce pour ne pas déplaire ? N'est-ce pas dans les moments où l'homme est à la merci de ses instincts les plus enfouis que se révèle sa véritable personnalité ?

    Depuis qu'Edwin avait posé ses lèvres sur sa joue, Nora avait la désagréable impression de ne plus être la même personne. Ses réactions face à la proximité du jeune homme, et surtout le fait qu'elle n'avait rien fait pour le repousser, l'avaient surpris elle-même. Elle n'était pas du genre à se laisser bien gentiment « manipuler » par le premier beau garçon qui passait. Mais, pour une raison qu'elle ignorait, la présence du Gryffondor n'avait manifesté chez elle aucun sentiment de gêne ou de dégoût. Elle se sentait étrangement bien, malgré le fait que la cadence de son organe vitale avait triplé. L'espace d'un instant, elle eut presque envie de se rapprocher encore un peu plus, jusqu'à se retrouver complètement enlacée dans les bras du jeune homme, comme on l'aurait fait pour se protéger d'un quelconque danger. Prenant conscience que l'idée était plus que saugrenue, elle réalisa d'autant plus que quelque chose clochait. Qu'est-ce qui lui prenait à la fin ? Jusqu'à il y avait quelques minutes, Edwin était pratiquement un parfait inconnu pour elle. Puis elle se souvint de cet espèce de rêve qu'elle avait fait. Était-ce là la raison qui la rendait ainsi face au jeune homme ? Avec obstination, elle préféra se soustraire à cet hypothèse, plutôt que de continuer à imaginer des choses qui lui paraissaient trop absurdes pour être la vérité.

    Au bout d'un certain temps à remuer une multitude de questions dans sa tête, Nora finit par se rendre compte qu'Edwin n'avait toujours pas bougé, et qu'il n'avait d'ailleurs pas tenté la moindre fuite. Elle-même n'osait faire un seul geste de recul, ou plutôt ne souhaitait-elle pas se retirer de cette étreinte réconfortante. C'était plus fort qu'elle et elle le sentait bien. Elle ignorait depuis combien de temps ils étaient ainsi, pourtant lorsque le jeune homme retira délicatement ses lèvres de sa joue, il lui sembla que cela n'avait pas durer plus d'un centième de seconde... Beaucoup trop court... Pensant qu'il allait tenter de se retirer sans demander son reste, Nora pressa un peu plus sa main gauche contre son cou. Elle ne voulait pas qu'il parte. Aussi, elle fut à la fois étonnée et subjuguée de se retrouver face à son visage, son regard envoûtant et rempli de sincérité plongé dans le sien.

    - Excuse-moi … je … je devais … le vampire était là … et … enfin je …

    Nora eut du mal à faire face aux trop grand nombre de sentiments qui l'envahissaient. Elle ressenti d'abord une pointe de déception lui nouer la gorge. Elle avait totalement oublié le vampire, l'ensorcellement... Puis le sauvetage du Gryffondor caché derrière un faux baiser. Elle avait osé imaginer que cet acte n'avait pas été totalement dépourvu de sens aux yeux du jeune homme, mais il semblait que ça n'avait été rien d'autre qu'un artifice quelconque. Avait-elle été la seule à ressentir cette sensation de douceur et de bien-être ? Peut-être qu'au fond, Edwin était bien cet individu froid et semblant ne pouvoir ressentir la moindre émotion, comme il s'évertuait à le montrer tous les jours. Mais bien vite, cette même déception fut remplacée par un sentiment... Assez inexplicable il faut dire. Elle sentait une envahissante boule de chaleur lui parcourir l'ensemble du corps, et dut même se retenir d'afficher un sourire tendre sur ses lèvres. Nora ne savait pas vraiment d'où cela lui venait. Elle rejeta la faute sur le timide bégaiement qu'avait laissé sortir le jeune homme de sa bouche, mais c'était bien plus que cela. Son visage, son expression, la façon dont il essayait en vain de lui expliquer qu'il était désolé, et puis ses yeux qui la fascinaient et dont elle ne parvenait à retirer son regard. Vraiment, la jeune fille ne se reconnaissait plus. Elle n'était pas habituée à être autant troublée par le simple fait d'observer quelqu'un, mais elle n'arrivait pas à faire autrement.

    Soudain, elle sentit que la carrure du jeune homme commençait à glisser de sous ses doigts et à prendre de la distance. Sans comprendre pourquoi, elle sentit son coeur se serrer dans sa poitrine. C'était bien ce qu'elle avait pensé alors ; elle avait été la seule à apprécier ce contact qu'ils avaient eu. Quelle idiote elle avait été ? N'avait-elle pas déjà été suffisamment blessée dans le passé pour se méfier de ce genre de réaction inattendue de sa part ?

    - Pardon … je ne voulais pas … t'offenser … désolé …

    Nora resta un instant bloquée sur les dernières paroles du jeune homme. « L'offenser » ? Mais en aucun cas... En fait à bien y réfléchir, elle se rendit compte d'une chose que n'importe quelle autre personne dans un état normale aurait immédiatement compris. Ce que lui avait fait Edwin aurait d'ordinaire du la rendre folle de rage. Pourtant c'était loin d'être le cas, et ce pour une raison encore inexplicable. Elle n'avait pas envisagé une seule fois de le repousser, mais pour le jeune homme, ce geste devait sans doute avoir offusqué la Poufsouffle. Elle comprenait mieux les excuses qu'il essayait de lui faire, mais tout cela n'avait aucune importance à ses yeux. La seule chose qu'elle souhaitait désormais, c'était qu'il reste. Il s'était reculé, laissant entre eux un espace qui paraissait à Nora beaucoup trop grand. Elle ne parvenait pas à détacher ses yeux de ses lèvres. « L'offenser ». Non, il était bien loin du compte. Elle s'était sentit différente, une sensation qui continuait d'enflammer la moindre parcelle de son corps. Elle aurait voulu lire dans ses pensées, savoir s'il n'avait réellement rien ressenti de similaire pendant ce bref rapprochement. Dans sa tête, elle ne trouvait qu'une seule solution à cela. Elle décolla son dos du mur dont la fraîcheur ne l'atteignait même plus, et fit un pas vers lui afin de combler le vide qu'il venait de creuser entre eux. Avec autant de délicatesse que de crainte, elle rapprocha son visage du sien, le fixant dans les yeux.

    - Je crois que moi aussi, je vais devoir m'excuser...

    Sans prévenir, elle déposa ses lèvres sur les siennes.
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Edwin A. Bernadotte

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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeMar 23 Juin - 12:39

    Il cherchait à se défaire de cette étreinte comme un fou qui cherche un refuge dans l'agonie et la douleur au lieu de profiter du bonheur qu'il possédait déjà. La proximité avec la demoiselle n'était pas déplaisante, bien au contraire. Et pour le jeune homme qui, en temps normal, aurait déjà du être parcouru de mille frissons désagréable suite à un contact physique mais qui n'en ressentait aucun de ceux-là, il y avait de quoi paniquer. Car s'il n'y avait pas de frissons désagréables, la puissance douceur dont faisait preuve Nora ne le laissait pas indifférent.

    Ainsi avait-il esquissé un mouvement vers l'arrière. Mais ce simple geste, ridicule, lui avait coûté davantage d'énergie qu'un suicidaire en demandait pour se couper une veine. Car si sa peur l'avait poussé à reculer, son cœur ne semblait pas être de cet avis. Pour lui dont l'existence venait d'être perturbée par l'annonce d'un passé falsifié, et qui ne possédait donc plus le moindre souvenir sur ce qu'avait été son enfance ; lui dont l'amour et tout ce qui s'y rapprochait lui était complètement étranger ; lui qui n'avait pas l'habitude d'être sujet à tant de douceur ; lui qui craignait de se dévoiler … voilà que tout se chamboulait ici, mais qu'il éprouvait pourtant, une certaine joie dans tout cela.

    Il s'était donc légèrement reculé, avec l'impression que son corps refusait de lui obéir. Et à l'instant même où la distance avait commencé à se creuser, alors qu'un seul millimètre supplémentaire les avait séparé l'un de l'autre, il l'avait ressentit … ce manque, ce vide profond, qui était apparut soudainement comme une déchirure de son âme tourmentée. Quelque chose s'était brisé. Une longue lame venait de lui perforer le cœur, et s'y enfonçait petit à petit, avec tout le sadisme que peut faire preuve le destin quand il valse avec le tragique et la douleur.

    * Dans les caveaux d'insondable tristesse
    Où le Destin m'a déjà relégué ;
    Où jamais n'entre un rayon rose et gai ;
    Où, seul avec la Nuit, maussade hôtesse,

    Je suis comme un peintre qu'un Dieu moqueur
    Condamne à peindre, hélas ! sur les ténèbres ;
    Où, cuisinier aux appétits funèbres,
    Je fais bouillir et je mange mon cœur, ... C. Baudelaire, « Les ténèbres »*


    << C'était tout à fait cela. Je mangeais mon cœur, où plutôt l'aspergeait d'acide. J'avais comme l'impression de me vider de mon énergie, de mon sang et des composantes de mon âme. Il y avait la douleur, terrible et imméritée. Quoi que … peut-être qu'en m'étant écarté, j'avais fait une erreur. Peut-être aurait-je du rester contre elle, pour une éternité durant laquelle, mes souffrances se seraient effacée ? Mais c'était un raisonnement d'égoïste. Je n'avais fait que de lui empêcher de se faire mordre par un vampire. Je n'avais aucun droit de profiter de cela. D'autant plus qu'il aurait été parfaitement normal et mérité que je me sois pris une claque formidable ! Après tout … je ne connaissais pas beaucoup de monde qui allaient faire mine d'embrasser une fille qu'ils ne connaissaient que de vue, de nom … de comportement en cours aussi … de talent de sorcière également … de réputation … de ragots … de pas mal de détails en fait ... >>

    Plus il s'éloignait, et plus il avait comme l'envie d'y retourner qui diminuait sa capacité à se défaire de cette merveilleuse étreinte de douceur. Il s'excusait, bégayait comme un idiot, se sentait particulièrement stupide, et dans le même temps, ne pouvait détacher son regard de la magnificence de la demoiselle. Ses yeux sublime, ses traits d'une finesse élégante, ses lèvres d'un rose appelant à la tentation, la passion et la délicatesse …

    Quand soudain, elle s'approcha, réduisant à néant tout l'effort qu'il avait fait pour se séparer d'elle. Et pourtant, il ne lui en voulait pas. D'un coup, il sentit comme une explosion au fin fond de son âme comblée. Le manque, le vide, la déchirure … tout avait disparu dès l'instant où la douceur de la demoiselle était revenue. Exquise douceur, une véritable drogue désormais, plus encore que les sinistres comprimés que le jeune homme avalait pour atténuer ses migraines …

    Il la sentait près de lui. Ses cheveux, son odeur envoutante était de retour. Le tissu des vêtements de la jeune fille effleurait son torse et il devinait ses courbe charmante sans même y prêter volontairement d'attention. Il n'avait d'yeux que pour son visage, à cet instant, où ils n'étaient séparé plus que de quelques centimètres. Le jeune homme frissonna de ses sensations nouvelles et inconnues …

    De quoi voudrait-elle s'excuser … ?

    C'est alors que les lèvres de la demoiselle se posèrent sur celle d'Edwin. Premier baiser. Le premier de toute sa vie. Et c'était dans ces circonstances, face à une inconnu qui en moins d'un instant avait fait voler en éclats toutes les barrières de son cœur, qu'il se produisait. Le contact des lèvres de la demoiselle sur les siennes le surpris. Mais il se laissa presque instinctivement aller à un moment de doux délice …

    Il eut un flash. Il se retrouvait dans une rue sinistre et dont le faible éclairage provenait de lampadaire d'un autre âge. Il errait là comme une âme en peine, ne sachant trop où aller et ce qu'il faisait ici. Il n'y avait personne, même pas le moindre chat perdu. Il avançait faiblement, déboussolé, quand on l'interpela. Quelqu'un répéta deux fois monsieur et s'excusa. Si la voix lui était familière, il ne parvenait pas à rattacher de visage dessus. Il continuait à avancer, pensant qu'il hallucinait.

    Non, ce n'était pas un rêve, il venait sans s'en rendre compte, de dépasser une jeune demoiselle qui avait finit, devant l'absence de réponse de sa part, par se placer devant lui le forçant à s'arrêter. Et soudain, les rouages se remirent en place. C'était Nora. Une poufsouffle. L'ex petite amie de Seth, un camarade de Gryffondor. Elle lui dit, presque en même temps qu'il le pensa, qu'ils se connaissaient.

    « Je … je sais qui tu es ... » Lui répondit le garçon.

    Alors, sans prévenir, il aida à la rencontre de leur lèvres …

    Un nouveau flash le saisit tandis qu'il se retrouvait à nouveau dans les couloirs de l'école, comprenant qu'il venait de rêver. Mais il était toujours là, les lèvres de Nora contre les siennes, son coeur battant à un rythme que même dans ses entrainements intensifs, il n'aurait jamais atteint. Il n'avait pas envie qu'elle s'en aille. Il n'avait pas envie qu'elle croit qu'il ne l'aimait pas. Au contraire. Ce n'était que trop flagrant pour lui maintenant.

    Alors, il glissa, timidement d'abord, ses mains dans le dos de la jeune femme pour resserrer doucement leur étreinte. Ensuite, il participa plus activement au baiser, ne le rompant pas, mais en conservant cette douceur, cette délicatesse, ce respect imposant. Et tandis qu'il reculait jusqu'à ce que son dos rencontre le mur d'en face, sans couper le baiser, il le prolongea encore avant de regarder Nora dans les yeux, dos au mur.

    Une terrible inquiétude le saisit ...

    « Nora ? Je … ce … enfin, c'était voulu ? Il n'y avait pas … de sortilège … le vampire … ? » Lui demanda Edwin d'une voix désolée.
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Nora E. Winstall
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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeMer 24 Juin - 0:30

« LET ME BE THE ONE WHO NEVER LEAVES YOU ALL ALONE
I HOLD MY BREATH AND LOSE THE FEELING THAT I'M ON MY OWN
HOLD ME TOO TIGHT, STAY BY MY SIDE
[…]
I FOUND MY PLACE IN THE WORLD
COULD STARE AT YOUR FACE FOR THE REST OF MY DAYS
NOW I CAN BREATHE, TURN MY INSIDES OUT
AND SMOTHER ME
WARM AND ALIVE I'M ALL OVER YOU
WOULD YOU SMOTHER ME ?
»
Smother me && The Used


Spoiler:
    Nora était en proie à une bataille qui faisait rage dans tout son être. Sa tête, sa raison, ses bonnes manières la dissuadaient de faire ce à quoi elle pensait. La morale voulait qu'une jeune fille ne se permette pas de telles familiarités avec un homme à qui elle n'avait quasiment pour ne pas dire jamais adressé la parole. Contrairement à cela, son coeur, ses sentiments, son désir d'être prêt d'Edwin l'incitaient à faire fi des règles. Et quelles règles d'ailleurs ? Qui avait décidé qu'il était interdit d'être aussi proche d'une personne dont l'existence était trop éloignée de la nôtre jusqu'alors ? Qui avait décidé que cela était mal ? Nora en avait envie. Envie d'être encore plus proche du jeune homme dont la seule présence l'avait perturbée au plus haut point. Seulement, elle ne voulait pas que cela se fasse sans son consentement, elle ne souhaitait pas lui imposer ce désir si profond qui s'insinuait dans tout son corps. Pourtant elle ne put résister et ce fut pleine d'appréhension quant à la réaction qu'il aurait qu'elle scella ses lèvres aux siennes. Avec le plus de douceur dont elle pouvait faire preuve, elle retrouva enfin cette sensation chaude, ce plaisir qui embrasait son visage et faisait frissonner la totalité de ses membres. C'était presque stupide à dire, mais la proximité d'avec le Gryffondor lui avait manqué. Lorsqu'il avait fait mine de s'éloigner, elle s'était aussitôt sentie comme vide, de même qu'on lui aurait retiré de force quelque chose dont l'absence lui aurait rongé les sangs.

    Mais elle était à nouveau près de lui, bien plus qu'elle ne l'avait été l'instant d'avant. Edwin s'était contenté de déposer ses lèvres au bord des siennes, lui prouvant ainsi que ses intentions n'étaient pas mauvaises. Il ne l'avait d'ailleurs même pas touché, pas une fois ses mains n'avait tenté le moindre contact avec le corps de la jeune fille. Au contraire, Nora avait été la première à briser la barrière physique, délicatement certes, mais tout de même. Et à présent, c'était encore une fois elle qui faisait le premier pas vers la rencontre de leurs lèvres. D'ordinaire, elle aurait sans doute regretté d'avoir pu se laisser emporter ainsi par de telles pulsions, mais déjà en temps normal, elle n'aurait jamais osé agir de la sorte à l'encontre d'un quasi inconnu. Elle-même trouvait tout cela tellement étrange, mais elle ne parvenait pas à aller à l'encontre de ce que son coeur lui disait.

    À contre-coeur, elle pensa qu'il serait peut-être bon qu'elle se retire, car elle craignait tout de même que cette attitude n'ait pu déplaire au jeune homme. Pourtant, alors qu'elle avait décider de le délivrer de l'emprise de ses lèvres, elle fut surprise de le sentir glisser ses mains dans son dos. Une vague de plaisir la fit frémir, l'obligeant à se raccrocher à la cape d'Edwin dans l'espoir que cela passerait inaperçu. Il resserra leur étreinte, lui rendant son baiser avec une douceur qui embrasa de nouveau le visage de la jeune fille. Elle avait chaud, mais c'était une chaleur tellement agréable qui l'envahissait, un plaisir si intense qu'elle pensa qu'il ne devait exister plus grand moment de bonheur dans une vie. Comme elle l'avait espéré sans trop y croire, il prolongea le baiser qu'elle avait elle-même commencé, le rendant à chaque fois plus doux et plus unique. Elle aurait voulu rester ainsi pour toujours. Mais il la libéra de ses lèvres, lentement, avant de plonger son regard dans ses yeux sombres. Elle crut fondre sur place.

    - Nora ? Je … ce … enfin, c'était voulu ? Il n'y avait pas … de sortilège … le vampire … ?

    Nora crut se prendre une grande claque en plein visage. Il lui demandait si cela était voulu ? Pensait-il donc qu'elle était capable de se jeter sur le premier individu qu'elle croisait dans un couloir ? D'un seul coup, la chaleur, la douceur et le plaisir qu'elle ressentait s'étaient évaporer. Elle tenta pourtant de trouver des excuses au fait qu'Edwin puisse avoir ce genre de doute, en premier lieu le simple fait qu'ils ne se connaissaient presque pas avant ce jour. Malgré cela, elle sentit tout de même de l'amertume lui déchirer le coeur. D'une certaine façon, cela la blessait que le jeune homme ait pu penser qu'elle n'avait pas fais cela de sa propre volonté. Cependant, Nora commença elle-même à se poser des questions sur son comportement. Il était vrai que, depuis le départ, elle avait du mal à se reconnaître dans ses faits et gestes. Elle qui était d'ordinaire plus méfiante n'aurait d'habitude jamais agit de la sorte. Alors était-ce du à l'ensorcellement du vampire ? Tout cela n'aurait-il été qu'une illusion ? Pourtant elle le sentait, elle le savait au plus profond d'elle-même, qu'elle avait voulu tout cela, et peut-être même plus encore ! Elle était persuadé qu'aucun sortilège n'aurait pu lui faire ainsi perdre la tête, ni lui faire ressentir un tel plaisir face au souffle d'un étranger, ni la rendre aussi sensible au moindre contact avec cette personne. Tout ce qu'elle avait ressenti, elle ne l'avait pas ressenti sous l'emprise de quelque effet secondaire de l'ensorcellement, mais bien parce qu'elle était loin d'être indifférente à la présence du jeune homme. Mais pourquoi doutait-il ainsi d'elle ?

    À regret, elle préféra s'extirper de l'envoûtante étreinte, d'abord pour montrer à Edwin qu'elle n'avait pas réellement apprécié qu'il puisse douter de ça, de ce qu'ils venaient de vivre l'un et l'autre et qui n'était pas un simple point insignifiant dans la durée d'une vie. Il y avait bien eu quelque chose, quelque chose qu'il valait peut-être mieux ne pas encore expliquer, mais cela avait bien eu lieu. Aussi, elle le regarda à nouveau dans les yeux, soutenant son regard presque avec dureté.

    - Tu penses... Que ça n'était pas sincère ?

    Lui en voulait-elle ? Non, absolument pas. Comment aurait-elle pu, alors que la seule chose qu'elle désirait était de retourner dans ses bras ? Elle ressentait de la déception, car elle n'imaginait pas que le jeune homme aurait pu douter d'elle ainsi. Mais il devait sans doute avoir ses raisons, raisons qu'elle ne pouvait évidemment pas comprendre. Elle aurait voulu s'arracher le coeur de la poitrine, s'insinuer en lui afin qu'il puisse à son tour ressentir ce qu'elle venait de ressentir et voir de ses propres yeux à quel point tout cela était loin d'être fictif. Mais elle ne pouvait pas. Il devrait lui faire confiance, autant qu'elle lui faisait désormais confiance.

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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeMer 24 Juin - 11:44

    Il avait tellement peur … peur de ne pas être à la hauteur. Son inexpérience dans le vaste domaine de l'amour, son hésitation, sa timidité et sa sensibilité naturelles reprenaient le dessus. Il était fébrile ! Lui qui ne donnait pas l'impression d'être capable de ressentir. Lui, le Gryffondor insensible qui marchait dans les couloirs et s'attirait toute sorte de regards étonnés de le voir là, les yeux fixés mais dans le vague, la brillante inscrite sur son visage sans lui donner l'étiquette malsaine d'intello boutonneux à lunette, tel un félin royal et solitaire traversant une forêt où même les arbres s'espaceraient sur son passage. Pour une fois, il n'était pas sûr de lui. Les barrières de glace avaient céder. Ses sensations amplifiées par sa nature d'hypersensible étaient poussées à l'extrême. Libérées.

    Peur d'abuser d'elle. Elle venait de subir l'ensorcellement d'un vampire. Elle venait de manquer de passer de vie à trépas. Elle venait aussi de conquérir son cœur par une douceur légendaire et un baiser, le premier de sa vie, des plus merveilleux. Mais si … si les effets secondaires des actes du vampires étaient la cause de tout cela ? Et si la demoiselle n'avait pas vraiment conscience de la portée de ses gestes ? Et si elle était manipulée, comme une femme îvre renonçant aux avances d'un homme malsain ? Non … Edwin ne voulait pas de se rôle. Les émotions qu'il avaient était si fortes, si puissantes, mais elles ne franchiraient pas la barrière du respect. Nora avait mille fois plus d'importance que lui.

    Peur de n'être qu'en proie à un magnifique rêve, et de se réveiller le lendemain, seul dans le lit à baldaquins, avec l'amère sensation que tout ceci n'était que le résultats d'une plainte subconscience de son esprit de garçon seul qui n'avait jamais goûté à la saveur exquise du parfum de l'amour. Savoir que ce qu'il avait vécu avec Nora n'était peut-être qu'un effet de son imagination suffit pour lui infliger une nouvelle et cuisante douleur en plein cœur. Mais ce n'était rien à côté de ce qui allait venir.

    Le monde s'effondra lorsque la demoiselle se défit de lui. Le soleil couché, les flambeaux s'allumèrent et illuminèrent le couloir. Un tonalité infernale venaient de renverser la situation. Le moment de pur délice, de paradis inconditionnel venait d'être substitué par le pire des cauchemars, l'enfer absolu. C'est surement à cet instant plus qu'à tout autre qu'Edwin réalisa à quel point il n'était rien sans elle. Comme s'il venait de subir mille baiser de Détraqueurs, encore moins présent qu'une coquille vide.

    Le regard de la demoiselle était dur et lui donnait l'impression de se faire transpercer par un million de lames aiguisées. Chaque centimètre carré de son corps subissait le sortilège impardonnable de la douleur. Il s'en fallait de peu pour qu'il ne s'abandonne pas sur le sol, faible et anéanti. Il soutenait son regard de pierre avec des yeux qui trahissaient le moindre de ses sentiments, la glace ayant fondu. Le mystère n'était plus. Il était déchiffrable, complètement ouvert. Il exprimait toute sa douleur, sa peine et son amour naissant, en un simple regard. Un regard de désespéré, de torturé.

    Elle lui demanda s'il pensait que tout ceci n'était pas sincère. Comme il aurait voulu répondre que non ! Comme il aurait voulut répondre que ses sentiments n'étaient pas plus réels qu'ils ne l'avaient jamais été. Comme il aurait voulu lui dire que ce moment avait été digne des plus belles romances, des plus beau contes, d'un merveilleux unique et savoureux ! Mais il avait tellement peur qu'elle fut sous l'effet du charme du vampire, ou pire encore, qu'elle eut été forcée d'agir … Il n'était pas un de ses hommes sans scrupules qui prenaient les femmes comme de vulgaires morceaux de steak haché, à goûter et malmener, à échanger ou à délaisser. Non. Il avait des principes. Il était réservé en amour. Mais surtout, il tenait au respect de l'autre. D'où sa question.

    Ainsi ne sut-il que répondre. Il était là, idiot, à la regarder avec ses yeux si expressifs, humides de larmes refoulées. Des larmes ! Oui, des larmes ! La douleur était trop force, complètement opposée à la douceur incroyable qu'elle avait manifesté. Le centre de son univers s'en était allé. Il en souffrait comme jamais il n'avait souffert.

    Il se mit à réfléchir, usant de tout le potentiel de son esprit dit surdoué, pour rattraper la situation, comme si sa vie en dépendait. Il pensa, et pensa encore, travaillant sans relâche sur les solutions envisageables pour lui faire comprendre à quel point elle était importante pour lui et à quel point cet instant avait été merveilleux tout en lui exposant sa crainte, terrible, qu'elle eut été manipulée. Il songeait rapidement.

    Il se vit, dans un premier temps, reprendre son air mystérieux et s'éloigner, la laissant lui en vouloir éternellement. Il voyait et sentait même la peine lui déchirer le cœur qui venait pourtant de connaître un instant d'ultime bonheur, le genre d'instant qui n'arrivent que trop peu souvent dans une vie. Après avoir battu comme un fou, le myocarde se mourait en se brisant en milles éclats de feu et de sang. Une terrible douleur rappela le garçon à la réalité et l'obligea à changer d'idée. Une main se porta sur son torse, en se crispant vers le côté gauche …

    Il pensa alors, dans un second temps, à se jeter au sol et à lui dire, franchement, ce qu'il ressentait pour elle. Cette idée avait l'air naïve dans un premier temps, mais quitte à jouer sa vie, car il jouait l'amour de Nora, il était prêt à tout les sacrifices. Mais le problème était qu'il ne savait toujours pas si elle l'aimait vraiment. Ou plutôt, il refusait de se dire qu'elle l'aimait vraiment de peur que cela ne fut pas le cas, et qu'au bout de quelques minutes, elle se ressaisissent en lui flaquant une claque phénoménale et en le traitant de pervers manipulateur. Ce n'était pas la honte qui le dissuadait, mais surtout le fait d'abuser d'elle. Quand il réalisa que la meilleure des solutions était malheureusement de laisser le temps s'écouler pour qu'elle soit sûre de ses émotions, il grimaça de douleur, la main sur le torse.

    * Je suis trop stupide … c'est pas un scoop …


    Il essayait de dédramatiser. Il ne voulait certainement pas pleurer, surtout pas devant elle. Non pas par fierté, mais pour ne pas l'influencer. Ainsi tenta-t-il de se tenir neutre, mais sa main et ses yeux n'étaient que des traites fidèles. Il devait se lancer. Il devait lui dire quelque chose, lui répondre, lui faire comprendre tout ce qu'il sentait. Tenter de calmer la violence ou le reproche qui devaient surement animer la demoiselle. Il ne savait pas comment faire. Mais il ne partirait pas sans lui avoir dit au moins un mot.

    Il s'avança vers elle, doucement, hésitant. Il retrouvait son odeur, sa présence qui comme une aura de bien-être semblait l'envahir. Seulement, il savait qu'il lui serait d'autant plus difficile de s'en défaire. Et il se piégea dans les yeux splendides de la jeune femme. Il prit une grande inspiration silencieuse, en vain. Il attendit encore, troublé par la demoiselle qui le regardait toujours avec cette cruelle dureté. Elle avait raison, en même temps. Alors il inspira de nouveau.

    « Je … » Commença-t-il en s'insultant copieusement mentalement pour avoir bégayé et pour que sa voix ne soit absolument pas contrôlée, trop émotive. « Je pense que … ce fut … merveilleux. Et … je suis et fut sincère … j'ai peur que … enfin le vampire … » Continua Edwin ...

    Il n'arrivait pas à parler correctement. Peut-être était-ce la douleur. Peut-être était-ce parce qu'il savait qu'il lui fallait partir bientôt. Peut-être parce que son cœur n'était absolument pas d'accord avec ses projets. Peut-être parce qu'il se sentait tellement coupable d'être la cause de la fin d'un merveilleux moment magique. Il s'était interrompu, incapable d'aller plus loin. Pourtant, il lui semblait que quelque chose d'autre devait sortir. Quelques mots de plus.

    « Nora ? Je … je dois être un parfait idiot … et encore, les mots sont faibles … mais … pour te prouver ma sincérité … Je … Je t'aime, voilà. » Lui annonça Edwin.

    Alors, honteux comme jamais, prêt à prendre la première gifle qu'il est en droit de recevoir, le jeune homme se tait en baissant la tête. Il attend une, deux et trois secondes avant d'adresser un dernier regard aux belles prunelles qui le regarde. Il se retourne et sort discrètement sa baguette magique, dicté par ses émotions. Il tisse alors, silencieusement, un sort. Un petit morceau de papier apparait, s'imprègne d'un message, et se dépose sur le sol.

    Alors, le cœur brisé, en miette, les larmes au bord des yeux il se sépare d'elle, chaque pas étant la pire des tortures qu'il eut à subir de toute sa vie. Au détour du couloir, il ne peut s'empêcher de se retourner, de lui jeter un dernier regard qui se répercute comme un coup de poignard sur son âme, avant de poursuivre son terrible chemin. Seul, dans le dortoir, aucun de ses camarades ne comprendra son mutisme plus flagrant qu'à l'accoutumée. Seul, dans son lit aux rideaux clos, personne ne songera que le légendaire insensible de Gryffondor versait des larmes …

    Puisse le message être reçu. Puisse-t-il être lut ...

    Citation :
     « Navré. Et pas qu'un peu. Je n'ai pas pu supporter ta présence plus longtemps. Tu m'ensorcelles et me fascine. Puisse un jour prochain, cette situation se reproduire, sans le vampire. Au fait … c'était mon premier baiser ...

    Une semaine infernale s'écoula. Edwin ne mangeait rien. Il passait ses nuits dans la forêt interdite, dans des courses d'extrême dangers avec les pires créatures qui soient. Juste pour un peu d'adrénaline. Juste pour se sentir vivre. Il ne fréquentait plus personne. Il assistait aux cours, c'était déjà ça de bien. Oh il travaillait, le travail étant un autre de ses refuges ! Mais il n'avait pas le coeur, l'excitation quand à découvrir de nouvelles choses. La vie était tantôt grise, tantôt bien noire.

    Il voyait Nora partout. Dans ses rares rêves quand il allait dormir, une nuit sur trois. Dans ses songes éveillés. En cours. Dans les couloirs. En passant à côté de la grande salle lors des banquets commun. Il apprit des choses sur la Poufsouffle. Ses oreilles furent extrêmement sélectives. Chaque conversation où le nom de Nora apparaissait lui semblait comme retransmise. Elle le hantait et avait le double effet d'amplifier et de calmer sa douleur qui ne le quittait plus.

    La divination se prêtait à l'étude de la perception d'un individu dans les boules de cristal. Mais pour éviter les tricheries et pour s'assurer du talent des élèves, le professeur avait demander à ce que chacun d'entre eux écrive au moins un rouleau de parchemin sur eux-même. Ce support servirait de contrat : ce qui y était inscrit devait être vrai. Edwin et son état d'esprit fit qu'il ressemblait à ça. Que tout le contenu était ainsi. Un extrait.

    Citation :
    « A dire vrai, il est inutile de tourner autour du pot. Je ne suis qu'un idiot. Je pense que c'est à cela que se résume mon être. Il paraît que j'ai des qualités, ce n'est que foutaises. Et si elles avaient ne seraient-ce qu'un minimum d'existence, alors c'est que je ne sais vraiment pas m'en servir. »

    Dans la remise des copies, après le travail de divination, le professeur lui remit un rouleau de parchemin avec un curieux regard insistant. De même qu'Edwin nota qu'il s'arrêta une demi-seconde supplémentaire devant … Nora. Tournant la tête à cet instant, le jeune homme s'empara du rouleur de parchemin qu'il comptait détruire une fois sortit de la pièce. Le professeur demanda aux élèves de retrouver la personne à qui appartenait le rouleau de parchemin grâce à la boule de cristal. Et, puisque la boule de cristal ne pourrait, à leur niveau, que leur conférer des indications sur la personne, les élèves pouvait lire le parchemin dont l'identité de la personne étaient magiquement dissimulée.

    En pratiquant l'exercice et ayant lut le parchemin, Edwin était tombé sur celui de Nora. Il du prendre tout son courage pour lui rendre, et sortir le premier de la salle. Neutre, indifférent … Rien qu'en apparence.

    Un soir. Cela faisait bien une semaine. Edwin se trouvait allongé dans ses draps, l'esprit dans le vague. Il ne devait pas être loin de minuit quand un miaulement déchira le silence. Ether, son chat, était responsable. Se redressant en conservant le drap sur son corps nu, le jeune homme chercha des yeux l'animal qui était manifestement pris par l'envie de sortir. Soupirant, le garçon attrapa le premier pantalon de toile noire qu'il trouva, s'empara du premier haut qui lui tomba sous la main et tomba sur une cape. Une cape familière …

    Descendant dans les couloirs, il allait jusqu'au rez-de-chaussé pour faire sortir le chat avant de remonter. Jusqu'à ce qu'il ne passe dans un cinquième étage trop bien connu. Toutes ces coïncidences …

    Edwin s'avança jusqu'à la place particulière et tenta d'ignorer les battements de son cœur fou et endoloris. Comme pris de nostalgie, Edwin s'adossa au mur, sous un chandelier qu'il alluma d'un geste, et songea ...
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Nora E. Winstall
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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeJeu 25 Juin - 1:37

« LE MALHEUR DE L'HOMME EST DE VOULOIR COMPLIQUER L'AMOUR,
SIMPLE SENTIMENT DE JOIE RÉCIPROQUE.
»
&& Jean de Limi
    Nora n'avait pas imaginé que, lorsqu'elle lancerait à Edwin son regard rempli de reproches, elle lirait dans le sien autant de désespoir. Il avait l'air... Tellement triste... Le voir ainsi renforça d'autant plus le déchirement qu'elle avait ressenti au moment de quitter l'étreinte de ses bras. Elle aurait voulu y retourner, retrouver l'instant de délice qu'ils avaient vécu ensemble et oublier ce qu'elle venait de dire, mais il était déjà trop tard. Le mal était fait. Autant que la question qu'il lui avait posé avait pu la perturber, elle constatait que ses paroles avaient eu le même effet qu'une tempête dans l'esprit du jeune homme. Elle le sentait anéanti, désorienté comme si la situation lui échappait et qu'il n'avait su que faire pour remédier à cela. Il porta sa main à son coeur, dévoilant par là même toute la souffrance qu'il endurait. Elle aurait tellement voulu faire quelque chose pour que cette expression de tristesse infinie disparaisse de son visage. C'était si inhabituel de parvenir à lire ses sentiments avec une telle facilité... Un silence pesant s'installa entre eux. Comment en étaient-ils arrivé là ? Comment un bonheur qu'elle avait cru pouvoir vivre éternellement avait-il pu se briser ainsi ?

    Pourtant celui-ci refit surface lorsqu'Edwin se rapprocha d'elle. Sa présence, à ses côtés, c'était tout ce qu'elle voulait. Cependant, son visage continuait de refléter les mille tourments qui le rendaient plus vulnérable à chaque fois. Elle aurait voulu pleurer, mais les larmes restaient indubitablement coincées au fond de sa gorge. Elle aurait voulu l'aider dans ses hésitations, mais elle restait totalement muette, incapable de savoir ce qu'il aurait été bon de faire. À nouveau il balbutia mais finit par s'interrompre. Nora avait l'impression qu'il ne lui disait pas tout, qu'il essayait du mieux qu'il pouvait de lui expliquer ce qu'il ressentait sans pour autant y parvenir. Il commença à se traiter d'idiot et de plus encore, ce que la jeune fille refusait d'entendre de sa part. Elle aurait voulu le contredire, mais elle resta bloquée, incapable de réagir après ce qu'il avait fini par lui dire.

    « Je t'aime »... Deux mots que l'on avait entendu des centaines et des centaines de fois dans les films. Une formule terriblement usée par le temps, mais qui ne laissait jamais de marbre lorsqu'elle était destinée à notre personne. Imbécile, Nora ne savait que répondre. Comment aurait-elle pu dire de même alors qu'elle ne savait pas exactement ce qu'il en était ? Tout ça, cette chaleur indéfinissable, ce plaisir exquis, ce besoin d'être auprès de lui... Était-ce de l'amour ? Ce sentiment ne lui était pourtant pas inconnu, mais tout cela lui semblait tellement différent. Non, ça n'était pas comparable à ce qu'elle avait pu vivre lorsqu'elle était avec Seth. Mais pouvait-on parler d'amour ? Nora n'avait jamais cru au légendaire coup de foudre que toute jeune fille espère avoir un jour. Elle prenait ses précautions, ne souhaitant pas se précipiter dans ce qu'elle aurait pu dire. Elle ne voulait pas aller trop vite. Elle ne voulait pas se tromper, et encore moins tromper Edwin. Rien n'aurait été pire que lui mentir dans le simple but de soulager sa peine. D'un seul coup, elle comprenait mieux ce qui avait animé le doute dans l'esprit du jeune homme. Trop subjuguée par ce qu'elle vivait, elle n'avait pas réussi à faire la part des choses avant. Elle aurait pourtant pu comprendre cette hésitation qu'il avait eu ! Elle avait été aveuglément stupide.

    Edwin replongea son regard détruit dans celui de Nora qui, désolée, restait incapable de donner suite à sa déclaration. Il se retourna l'espace d'un instant, puis sans un mot, se sépara d'elle. Elle esquissa une tentative pour le retenir, avant de se résigner, le coeur rempli de regrets. Elle le voyait s'éloigner, sentant que les larmes commençaient à remonter à la surface. Il lui lança pourtant un ultime regard au détour du couloir, avant de disparaître pour de bon. Tout était à nouveau vide. Vide de sa présence. Elle remarqua un morceau de papier qui gisait à terre. La main tremblante, elle s'en saisit avant de s'adosser au mur, ce même mur où le Gryffondor était auparavant adossé, et de le lire.

    Elle ne comprenait pas très bien comment elle devait réagir face à ce message. Elle ne savait d'ailleurs même où elle en était. Sans qu'elle ne s'y soit attendue, elle sentit une goutte humide dégouliner le long de sa joue. Elle enrageait envers elle-même, furieuse de ne pas avoir su agir comme il aurait fallu. Elle avait blessé Edwin, elle ne méritait sans doute pas d'être la première personne qu'il aimerait. Pourtant, elle désirait avec force de le revoir, comme lui-même l'exprimait dans son message. Mais le méritait-elle réellement...

    Une semaine se passa, une semaine entière où les souvenirs de ce moment enlacée dans les bras d'Edwin ne cessait d'hanter son esprit. Nora avait sans cesse la sensation que, partout où elle allait, le jeune homme la suivait, comme s'il avait toujours été à ses côtés. Elle voulait le revoir, le serrer à nouveau contre elle et mêler son souffle au sien. C'était un véritable manque. Elle avait l'impression qu'en dehors d'Edwin, tout autre sujet était devenu sans la moindreimportance. Elle ne pensait plus qu'à lui en permanence. Elle se contentait cependant du simple fait de l'apercevoir en cours, se persuadant tant bien que mal que c'était mieux pour lui.

    Une fois, lors d'un cours de Divination, le professeur donna un exercice quelque peu inhabituel. Les élèves furent amenés à rédiger une description d'eux-même d'un minimum d'un parchemin. Nora avait toujours eu du mal avec ce genre de travail. Elle adorait écrire, mais le fait de se décrire se révélait toujours quelque chose d'extrêmement difficile.

Citation :
« Avant d'être soi, je pense que nous sommes avant tout les personnes que nous avons rencontré, car c'est en nous heurtant à la complexité de l'être humain que nous parvenons mieux à nous forger notre « moi intérieur ». Je suis autant ma meilleure amie décédée, que ma famille que j'ai préféré renier, que cette personne dont j'ai été très proche l'espace d'un instant, trop court. Et bien malheureusement, je ne serai jamais rien d'autre que ce que les autres pourront voir et déduire de moi. »

    Seulement, Nora avait été loin d'imaginer que lorsque le professeur déciderait de redistribuer les divers parchemins, elle aurait le hasard de tomber sur celui d'Edwin. Elle le reconnut immédiatement, à la façon qu'il avait de se rabaisser sans cesse, alors qu'en réalité, il était loin d'être dépourvu de qualités. Du moins, il ne l'était pas aux yeux de la jeune fille. À la fin du cours, Edwin était venu lui rendre son parchemin. Elle eut un moment honte de ce qu'il pourrait penser d'elle après avoir lu ce genre de chose. Elle n'avait pas osé lever les yeux vers lui en le remerciant, mais celui-ci n'avait pas non plus perdu son temps pour sortir de la salle. Elle n'aimait pas cette situation, le fait qu'ils s'ignorent à la moindre de leur rencontre, mais pouvaient-ils seulement faire autrement ?

    Presque une semaine s'était écoulée depuis leur étreinte dans le couloir. Nora n'avait cessé d'y songer, mais cela lui avait fait d'autant plus de mal qu'elle n'avait pas revu Edwin depuis. Un soir alors que, en tant que préfète en chef, elle terminait sa ronde de nuit, elle préféra prolonger son cheminement dans les couloirs vides de l'école. Étant déjà d'ordinaire insomniaque, elle éprouvait depuis une semaine encore moins le besoin, mais surtout l'envie de dormir. Elle pensait beaucoup trop... À lui. Chaque fois qu'elle s'allongeait dans son lit, elle imaginait les bras d'Edwin l'entourant, la protégeant, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que tout cela n'était qu'un rêve. C'était incroyable à quel point l'on pouvait se rendre compte de ce que l'on avait lorsque cela n'était plus en notre possession. Maintenant qu'il n'était plus là, elle ressentait plus intensivement le vide que son absence provoquait. Elle sentait son coeur meurtri, supportant difficilement l'éloignement de l'être aimé. Elle le voulait, le garder à jamais auprès d'elle, le savoir heureux à chaque instant. Nora sentait que l'amour s'était minutieusement insinué dans tout son être, mais peut-être était-ce déjà trop tard...

    À force de déambuler sans but précis, la jeune fille avait fini par se retrouver dans le même couloir d'où provenaient tous ses souvenirs de bonheur. Douloureusement, elle caressa les murs de pierre froids. Soudain au loin, elle aperçut la lueur d'un chandelier, laissant voir une silhouette en dessous de celui-ci. Pensant d'abord qu'il s'agissait sans doute d'un élève qui avait déserté son dortoir, elle ralentit sa démarche afin de diminuer le bruit de ses pas sur le sol. Elle s'avança lentement, tentant de déjouer le silence qui régnait dans le couloir afin de ne pas faire fuir l'individu. Enfin, elle fut suffisamment proche pour voir les reflets des flammes du chandelier sur le visage de cette personne... Cette personne, c'était Edwin. Nora eut un sursaut intérieur face à cette vision. Il avait l'air pensif et ne semblait pas l'avoir entendu. C'était presque trop beau pour être vrai. Irrésistiblement, elle s'approcha encore, ne faisant même plus attention au bruit que faisait ses pas. Lorsqu'enfin il sembla détecter sa présence.

    - C'est moi Edwin ! souffla-t-elle d'abord afin de ne pas l'effrayer. Puis elle pensa qu'un simple « c'est moi » n'aurait peut-être pas suffit au Gryffondor pour la reconnaître. - Enfin c'est... Nora...

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Edwin A. Bernadotte

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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeJeu 25 Juin - 15:35

    Le couloir était d'un noir oppressant et d'un silence à la pesanteur du plomb. Les murs gris, sombres et opaques renvoyaient des ombres tremblotantes à la lumière du seul flambeau qui illuminait le couloir ténébreux. Une triste lumière jaune orangé, sous laquelle une âme désespérée s'était posée, comme un papillon de nuit perdu dans une obscure nuit, ou un fantôme passant l'éternité dans l'antichambre, inapte au paradis, mais préservé de l'enfer.

    Cependant, l'enfer d'Edwin avait déjà commencé à être. Depuis une semaine, sa vie n'avait plus eut le moindre soupçon de sens. Déjà qu'avant, elle n'était pas un long fleuve tranquille. Là, le torrent était asséché, et le maigre filet d'eau se traçait lamentablement un passage sinueux, serpentant entre des roches hostiles, froides et aiguisées. Depuis qu'il l'avait rencontré. Depuis qu'il avait sentit sa douceur, sa chaleur, son odeur. Depuis qu'une stupidité de la part du jeune homme lui avait valu de l'avoir perdu. Et si c'était pour toujours ?!

    Edwin lui avait pourtant dit qu'il l'aimait. Oui. Deux minutes, un sauvetage in extrémis, un baiser et son cœur avait été pris. Tout était allé très vite. Trop vite peut-être ? Mais pourtant, il ne pouvait nier que sa vie avait complètement changé à partir de cet instant suprême, dans ce même couloir aujourd'hui désert, par une même nuit …

    Sauf que ce n'était pas aussi romantique et féérique qu'on pouvait le croire. Déjà parce qu'un vampire avait tenter la mordre, l'attirant par quelques subterfuges magiques, ce qui avait fait peur à Edwin : et si jamais tout ceci n'avait été du qu'aux effets non dissipés des charmes vampiriques ? Son cœur était donné, mais ce n'était peut être pas réciproque. Surement … après tout, quelle fille pourrait vouloir du type inexpressif et mystérieux qu'il était ? De plus, la belle rencontre s'était soldée par une déchirure, une séparation difficile. Et voilà une semaine qu'Edwin s'intéressait à elle, mais se devait de l'ignorer, pour ne pas qu'elle se sente influencée. Il voulait qu'elle soit libre, et que si elle veuille oublié ce qui s'était produit, elle y parvienne. Il voulait qu'elle vive sa vie comme elle l'avait voulu. En fait, il voulait simplement son bonheur.

    Il avait reprit son rôle, plus durement encore. Sa carapace de froideur simulée, son état de mystérieux impénétrable. Sa fuite des foules et des contacts physique. Sa discrétion absolue. Son refuge dans la forêt sous sa forme animal et dans son travail scolaire. Son excellence absolument modeste en cours. Bref. Réduit à avoir le rôle d'élève modèle platonique, qui n'a pas de vie en dehors de ses leçons qu'il semble apprendre avec application et amour. Alors qu'il n'en était rien. Jamais il ne s'était autant ennuyé à travailler.

    La drogue aussi. Ses migraines provoquées par son pouvoir de télékinésie qui pouvait alors devenir indomptable dans ce genre de moment, étaient devenues plus fréquentes. Elles l'obligeait déjà à se concevoir un produit aux composants peu orthodoxes. Mais c'était le seul moyen de les atténuer. Autre effet qu'il avait remarqué, cela atténuait aussi les sentiments négatifs. Comme la peine. Le chagrin. Le désespoir. Accessoirement.

    Edwin eut un léger rire silencieux. Il se retrouvait en pleine nuit dans le couloir où sa vie avait commencée puis s'était arrêtée en l'espace de deux minutes. Il était vêtu de la même façon, une cape sur les épaules, un pantalon de toile. La nuit, elle aussi était au rendez-vous. Il était juste un peu plus tard, et la lune devait simplement être un peu différente. Qu'espérait-il ? Que son idiot de message parlant d'une situation qui devait se reproduire était une prédiction ? Stupide. Il était vraiment stupide. Et il s'enfonçait dans sa connerie.

    * Arrête de rêver Edwin … déjà que t'es idiot, tu t'arranges pas … *


    Et là, ce fut son cerveau qui hallucina. Il entendit une voix, une voix terriblement belle, une sonorité musicale qu'il ne pouvait pas oublié aussi peu qu'il l'avait pourtant entendue. Elle l'appelait. Elle le voyait. Et même si son visage restait de marbre, il riait bien à l'intérieur de lui même. Malgré la petite voix qui lui soufflait que c'était bel et bien réel.

    Il eut un silence, lourd et pesant. Il sentait maintenant. Comme un appel irrésistible, il leva la tête vers … Elle. Elle était là. Bien réelle. Son odeur, le bruit de ses pas, et ses yeux … ses si beaux yeux. Elle était bien réelle, bien là. Elle n'avait pas besoin de se nommer. Il l'avait déjà reconnue, même sans la voir. Nora était là.

    Comment réagir ? Comment l'accueillir ? Qu'attendait-elle de lui ? Elle était préfète-en-chef. Elle allait peut-être simplement le punir pour être en dehors de son dortoir ? Ou peut-être s'étonnait-elle simplement de sa présence ici, là où tout avait commencé, en pleine nuit … ?

    La glace fondait. Il restait de marbre mes ses traitres yeux le trahissaient. Edwin se releva, lentement, souplement, majestueusement, comme un tigre qui s'étire. Il lui fit face, les yeux baignés d'émotions, le visage inexpressif. Il fit un pas vers elle mais s'interrompit. Ne pas l'influencer.

    « Bonsoir Nora ... » La salua-t-il.

    Il laissa planer le silence qui venait pourtant de se détendre. Quelque chose battait fort dans sa poitrine et il eut presque peur, un moment, que cela ne s'entende. Il demeurait là, silencieux, ne sachant vraiment que dire ou que faire. Comment agir quand on ne sait pas ce que les autres attendent de nous ?

    Il n'y avait qu'une chose à faire. La regarder. Et se retenir d'aller l'embrasser. C'était difficile.
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Nora E. Winstall
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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeVen 26 Juin - 0:24

« DOUTEZ QUE LES ÉTOILES NE SOIENT DE FLAMME
DOUTEZ QUE LE SOLEIL N'ACCOMPLISSE SON TOUR
DOUTEZ QUE LA VÉRITÉ SOIT MENTEUSE INFÂME
MAIS NE DOUTEZ JAMAIS DE MON AMOUR.
»
&& William Shakespeare

    Un court instant, Nora se demanda si ça n'était pas son imagination qui était en train de lui jouer des tours. Elle se remémora le message que le jeune homme lui avait laissé avant de partir, la dernière fois qu'ils s'étaient vu dans ce même couloir. Une partie de lui qu'elle avait pris soin de conserver, qu'elle n'avait cessé de lire les nuits où le sommeil l'avait abandonné face à l'image persistante de son visage. Comme il l'avait écrit, elle avait profondément espéré qu'ils auraient à nouveau l'occasion de se retrouver tous les deux, seuls à seuls. Peut-être était-ce cette envie dévorante qui lui faisait voir le visage d'Edwin à travers celui d'un autre ? Mais ses doutes furent dissipés au moment même où elle reconnut le son de sa voix, un timbre tellement doux et qui lui semblait ne pas avoir entendu depuis une éternité.

    Il s'était relevé, dévoilant une prestance qui la perturba quelque peu. Elle retrouvait le Gryffondor inexpressif qui, avant leur rencontre, faisait du jeune homme une personne peu fréquentée et des plus impressionnantes. Oui, elle était impressionnée, ayant du mal à reconnaître derrière l'imposante carrure le corps qui l'avait serré avec tant de tendresse. Il s'était à peine approché, voulant certainement lui laisser le choix de réduire le peu de distance qui achevait de les séparer. Elle se sentait tellement idiote. Elle s'était répété des centaines de fois ce qu'elle aurait souhaité lui dire, ce qu'elle aurait voulu qu'il sache, mais maintenant qu'elle se trouvait enfin face à lui, elle avait l'impression de ne plus rien savoir du tout. Mais était-elle capable de s'approcher sans risquer de faire quelque chose qu'il ne fallait pas ? À nouveau, elle aurait voulu s'arracher le coeur plutôt que chercher désespérément des mots pour expliquer quelque chose qu'elle ne parvenait pas à décrire. Pourtant il faudrait bien... Il le fallait, pour eux deux.

    Parvenant à brièvement oublier la crainte qui l'animait, elle se décida enfin à mettre un terme au silence qui s'était installé. Elle tenta de dissimuler les tremblements qui parcourraient l'ensemble de son corps et s'approcha jusqu'à se retrouver à un ou deux pas de lui. Ça n'était pas le fait de s'approcher de lui qui l'effrayait à ce point, mais plutôt ce qui adviendrait après. Elle ne voulait pas se tromper dans ce qu'elle dirait. Elle ne voulait pas qu'il y est de mal-entendu. Elle avait déjà blessé Edwin une fois, et elle ne se pardonnerait jamais si elle le refaisait. D'éventuelles phrases se bousculaient dans sa tête, toutes lui paraissaient tellement nulles. Pourtant elle prit le peu de courage qu'elle avait à deux mains, avant de le regarder dans les yeux et d'amorcer les explications qui allaient venir.

    - Edwin... Il faut que... J'ai des choses à te dire...

    Pitoyable. Nora avait l'impression d'avoir déjà complètement fichu par terre le reste de ce qu'elle avait à dire. Elle se sentait tellement peu à la hauteur. Mais la nécessité de lui dévoiler ses sentiments était devenu un besoin vital. Elle avait déjà trop attendu, et l'idée de retarder davantage encore le moment où elle saurait enfin tout lui dire lui était insupportable.

    - La dernière fois que nous étions ici, je n'ai pas su répondre à... Ce que tu m'avais dis... Je suis... Désolée...

    Elle se sentait tel un funambule marchant sur un fil tendu entre deux sommets, persuadée que du moindre faux pas résulterait une chute dont elle ne pourrait pas se relever. Et tel un funambule elle tentait de rester debout, parce que si elle titubait, elle ne serait pas la seule à tomber. Elle ne serait pas la cause du malheur d'Edwin, elle ne le voulait en aucun cas.

    - Lorsque nous nous sommes retrouvés dans les bras l'un de l'autre, j'ai ressenti quelque chose... De tellement merveilleux. Je crois que j'aurai tout donné pour y rester encore, et encore, jusqu'à ce que mes jambes ne parviennent plus à me maintenir debout. Je n'avais jamais vécu une telle chose de toute ma vie. Seulement, lorsque tu as mis en doute toutes ces choses que j'avais ressenti, je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je me suis sentie... Blessée. Ça me faisait mal que tu puisses penser que je n'étais pas sincère... Mais tu avais raison ! Je n'avais alors pas réalisé à quel point il était évident que tu te poses ce genre questions... Après tout, je n'étais qu'une inconnue pour toi !

    Les mots sortaient désormais de sa bouche sans qu'elle n'ait pris le temps de réfléchir à leur impacte, ce qui rendait son discours d'autant plus sincère. Il fallait que cela sorte, qu'elle lui dise à quel point elle s'était rendue compte de ses erreurs, et à quel point cela l'affectait...

    - Et puis tu m'as dis quelque chose que je n'oublierai jamais. Tu m'as touché en plein coeur, mais j'étais encore trop abrutie pour ne pas m'en rendre compte. Mais tout était allé tellement vite ! J'ai eu peur de me tromper, je ne voulais pas dire des choses que je ne pensais peut-être pas ! Je ne voulais pas te tromper... Et je me sentais tellement impuissante de ne pouvoir rien te répondre, à toi, qui m'avait ouvert ton coeur...

    Et à présent, c'était elle qui lui offrait son coeur, qui lui dévoilait tout ce qu'il pouvait contenir. Elle se sentait libérée, mais c'était une libération douloureuse, car elle faisait ressortir la tristesse et le désarroi que Nora avait subi pendant cette interminable semaine où Edwin ne lui avait jamais semblé aussi lointain.

    - Tu as toutes les raisons du monde de m'en vouloir... Je n'ai pas été à la hauteur de ton amour... laissa-t-elle planer après avoir détourné son regard, sentant que l'émotion commençait à remonter jusqu'à ses yeux. Mais même si tu ne me pardonnes pas ce que j'ai fais, il faut que je te dise, Edwin... Tous les jours, je n'ai cessé de penser à toi, à ta présence à mes côtés et à ce baiser. J'ai vécu ton absence comme un manque qui ne pouvait être combler. Je n'avais plus envie de rien sauf d'une chose... Toi... Et c'est là que j'ai réalisé... Que je t'aimais.

    Elle n'avait même pas eu le courage de lui dire dans les yeux, car une larme avait fait son apparition sur sa joue. Elle ne voulait pas qu'il la voit comme ça. Elle ne voulait pas de sa compassion, et encore moins de sa pitié. Elle se ressaisit et tenta de reprendre une attitude à peu près normale. Elle ne lui laissa d'ailleurs pas le temps de répondre quoi que ce soit à sa dernière phrase, elle n'aurait pas supporté qu'il se force à lui dire à nouveau « Je t'aime » pour le simple fait qu'elle venait de lui avouer ses sentiments. Ça lui aurait semblé affreusement... Faux.

    - Je m'en veux pour toute la souffrance que j'ai pu te causer... Ça n'était absolument pas ce que je voulais... J'ai été trop bête...

    Elle se confondait en excuses, ne sachant plus réellement ce qu'elle devait finir par dire à présent qu'elle lui avait tout dit. Elle aurait voulu se serrer contre lui, l'embrasser sur ses lèvres, sur son visage... Mais elle restait persuadée qu'il était trop tard et qu'elle ne pourrait plus jamais sentir la douce odeur de son corps juste contre elle.

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Edwin A. Bernadotte

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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeVen 26 Juin - 1:27

    L'heure des explications avait sonnée. Rien qu'en regardant la demoiselle s'approcher, d'une démarche plutôt assurée, mais dont les doigts tremblants trahissaient le trouble, le jeune homme su. Il attendait, comme un condamné attend que soit prononcée la sentence qui mettrait fin à ses jours, à ses tourments de prisonnier. Il faut de la violence et du bruit pour briser des chaines …

    Etait-ce la haine qui rendait ses doigts fébriles ? Était-ce un simple effet d'intimidation ? Lui faisait-il peur ? Oh … il ne pourrait se le pardonner. Mais il ne pouvait qu'admirer son courage, tout en se disant qu'elle faisait elle même le choix de s'approcher. De venir le rejoindre sous la lumière des flammes d'un chandelier solitaire dans un bien noir couloir …

    Un pas et demi. C'était la distance qui les séparait. Un grand pas en somme. Une soixantaine de centimètre. A l'échelle astronomique, rien. A l'échelle microscopique, l'infini. Cette distance voulait tout dire et tout confondre à la fois. A vrai dire, Edwin ne cherchait que des indices partout, mais son esprit troublé et tourmenté n'avait plus la force de supposer. Il se taisait.

    Il la regardait, sublime, magnifique, sous la chaleur et la lumière du feu. Dans ses iris se reflétait l'image de la flamme, dansante sur son flambeau. Edwin cherchait des mots à dire. Mais il ne trouvait rien. Des futilités, des idioties. Plus rien de ce à quoi il pensait n'avait de sens. Il sentait la couverture de glace l'abandonner à cet instant critique. Il sentait son cœur, prisonnier d'un étau qui se resserrait, minute après minute, seconde après seconde, battement après battement …

    Inspirer, expirer. Inspirer, respirer. Inspirer, respirer. Un bruit, un silence, un souffle. Un courant d'air qui en rencontrait un autre, tandis que leur visage se faisaient face. Leur air se mêlaient, s'échangeaient. L'espace qui les entourait semblait se réduire. L'univers tout entier n'était plus que Nora. Nora qui pris la parole.

    De nouveau, sa voix magnifique résonna dans les ténèbres, tel un carillon lumineux. Mais les mots eux même était plein de lourdeur, de pesanteur, d'importance. Des choses à dire ? Il était tout ouï. Il attendait, silencieux, résigné, prêt à subir tous les reproches qu'elle avait à lui faire. Il s'attendait à une gifle, à tout et n'importe quoi. Fut-elle qu'elle sorte sa baguette et qu'elle lui trace des entailles sur son torse nu. Il subirait sans rien dire. Il ne le méritait que trop.

    Elle s'excusait alors de ne pas avoir pu lui répondre. Lui, soudain, se sentit raidir. Qu'aurait-elle pu bien vouloir répondre à sa déclaration précipité, mais tellement véritable, tellement remplie de sens et de vérité désormais ? Qu'avait-elle voulu lui dire quand au fait qu'il lui avait dévoilé ses sentiments naissants, et désormais plus que mûrs aujourd'hui ? Il se crispait, attendant la suite, sans manifester d'impatience, même si son cœur fou tambourinait contre sa cage thoracique, tel un prisonnier innocent frappe contre les barreau de la prison, à la merci de ses bourreaux.

    Elle rompit le silence pour lui parler de leur étreinte. De leur baiser. Et là, chaque mot semblait se détacher les uns des autres. Chaque fois qu'un nouveau sortait de la bouche tentatrice de la demoiselle, un frisson de frayeur se répercutait jusqu'au plus profond de l'âme tourmentée du jeune homme. « Merveilleux ». Avait-elle vraiment dit merveilleux ? Ou son esprit lui jouait-il des tours ? Mais non … elle lui révéla tout. Tout comme lui avait pu le ressentir. Et il compris leur malentendu. Il compris les subtilités de toute la chose. Un souffle silencieux jaillit de sa bouche et un poid incommensurable sembla se détacher de son être.

    Ils avaient partager les mêmes peurs, adaptées différemment selon leur position. Et ils semblaient qu'ils partageaient les mêmes émotions. Ils pensaient même, chacun de leur côté, de ne pas être à la hauteur de l'amour de l'autre. Mais quand elle lui dit cela, le jeune homme hocha la tête en niant cette affirmation. Elle était bien à la hauteur, c'était lui qui ne l'était pas.

    Enfin, elle se révéla. Elle lui dit tout, à propos de ses émotions. Elle lui fit une déclaration des plus magnifiques malgré son regard détourné. Le jeune homme sentait lui-même l'humidité recouvrir ses yeux dont il ne fermait pas les paupières, entrainé par son côté félin. Pour ne pas céder à l'émotion, et aux larmes. Non pas de chagrin, mais de joie, de beauté …

    Son cœur battait plus fort encore au son des derniers mots. A l'imparfait. Elle l'avais aimé. Et maintenant, l'aimait-elle ? Lui, la question ne se posait plus. Son oxygène, son sang et son âme n'était que Nora. Sans elle, il n'était rien. Rien qu'un cadavre pourrissant dans les entrailles de la Terre, sans même un fantôme comme preuve de son existence terrienne.

    Elle poursuivit, mais il n'écoutait pas ce qu'elle venait de dire. L'entendre se dévaloriser ainsi lui était insupportable. Il la plaçait au même niveau, si ce n'était au dessus, que toutes les divinités du monde. Ainsi, à la toute fin, il éclata. La carapace de glace partit dans les oubliettes du monde. Ses yeux lâchèrent les larmes qui roulèrent comme des perles sur ses blanches joues. Et il se précipita pour l'enlacer tendrement.

    « Nora, s'il te plait, ne pleure pas. » Lui dit-il d'un ton doux, apaisant et caressant alors que lui-même avait déjà cédé aux larmes.

    Il laissa s'installer un court silence tandis qu'il profitait de son odeur enivrante, de sa douce chevelure, de sa douceur toute entière. Il réalisait qu'il tenait enfin l'être qu'il aimait le plus au monde, et que c'était réciproque. Il arriva un moment où il glissa une de ses mains sous le visage de Nora qu'il redressa vers lui. Avec son pouce, il effaça la larme scintillante de son visage charmant.

    « Malentendus, tout n'était que malentendus.
    Depuis le début où nos cœurs se sont vus,
    La folie de nos émotions a déréglé notre raison.
    Et pourtant, nos âmes ressentaient à l'unisson … »
    Fit-il en cédant à la poésie.

    Il ne lui dit pas qu'il l'aimait. Ses yeux embués n'étaient que trop expressifs. Mais surtout, il offrit à la demoiselle un nouveau baiser, un deuxième baiser, des plus doux, romantiques et passionnés …
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Nora E. Winstall
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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeVen 26 Juin - 21:17

Spoiler:


« CEUX QUI CONTRÔLENT LEUR DÉSIR,
C'EST QUE LEUR DÉSIR EST ASSEZ FAIBLE POUR ÊTRE CONTRÔLÉ.
»
&& William Blake

    Edwin l'avait laissé parler, l'écoutant avec une extrême attention, comme s'il avait bu chacun de ses mots. Elle lui était reconnaissante de ne pas l'avoir interrompu. Elle avait cru hésiter lorsqu'il avait nié d'un signe de tête, mais avait immédiatement ignoré ce geste. Si elle s'était arrêtée avant d'avoir tout dit, elle n'aurait pas été sûre de réussir à aller jusqu'au bout. Au fur et à mesure qu'elle parlait, elle sentait le poids qui la faisait souffrir depuis une semaine s'évanouir, laissant place à la certitude que tout ceci n'aiderait pourtant pas le jeune homme à la pardonner. Persuadée que ce retard dans la découverte de ses sentiments ne pouvait qu'être une faute impardonnable. Malgré cela, le faible espoir subsistait inlassablement, de sorte que même après avoir terminé sa tirade, un flot d'excuses continuait de se répandre dans ses paroles qui n'avaient plus vraiment le moindre sens.

    Aussi elle releva les yeux vers lui, attendant un quelconque signe de colère, de déception ou de rancoeur. Et c'est là qu'elle le vit, avec stupeur, versant des larmes qui, reflétant la flamme du flambeau sur ses joues, donnaient à son visage une beauté indéfinissable. Son coeur se brisa en mille morceaux. Elle l'avait à nouveau blessé, la pire des choses qu'elle avait redouté de faire par son discours. Pourtant il s'approcha et la prit dans ses bras, l'enlaçant avec une tendresse infinie. Il lui disait de ne pas pleurer, mais n'était-ce pas lui qui était alors secoué par un torrent de larmes, et ce par sa faute ? Elle ne pouvait pas pleurer, elle n'en avait pas le droit. Elle ne voulait pas qu'il la réconforte alors qu'elle était encore une fois la cause de son malheur... Mais si... Ses joues étaient humides de larmes salées, des larmes qu'elle tentait de refouler en vain. Edwin continuait de la tenir contre son corps. Elle aurait voulu s'éloigner de lui, mais elle ne pouvait s'y résoudre. Elle retrouvait enfin cet enlacement réconfortant, chaleureux et tellement agréable. Ses bras était le seul endroit où elle se sentait aussi profondément bien. À l'abri de tout danger, de tout maux, protégé à jamais par cet être aimé.

    Une semaine auparavant, le lendemain de leur première étreinte, Nora avait surpris une conversation entre élèves avides de ragots qui parlaient d'une relation secrète entre le Gryffondor... Et elle. Alors qu'elle avait tenté de s'éloigner discrètement, l'un d'eux l'avait interpellé pour avoir confirmation de ces dires, et elle avait alors tout nier, quoi qu'avec peu de conviction. À ce moment-là, elle ne savait pas encore ce qu'il en était de ses sentiments. Mais aujourd'hui, elle se disait que si elle croisait de nouveau cet élève, elle saurait lui dire à quel point elle brûlait d'amour pour Edwin. Elle aurait pu le crier au monde entier.

    À un moment, elle sentit une main se glisser sous son visage, l'obligeant à lever les yeux vers le visage du jeune homme. La vision de son regard encore rempli de larmes la torturait. Elle ne voulait pas qu'il pleure, et surtout pas pour et à cause d'elle. Elle se détestait. Il essuya sa joue humide avec douceur. Et lui déclama un poème, une éloge à leur rencontre et à leurs sentiments, à la stupidité des deux êtres qui les avaient fait se déchirer malgré l'amour réciproque qui ne pouvait que les réunir. Quelques mots qui petit à petit vinrent rassurer l'âme meurtrie de la jeune fille. Puis il la regarda d'une façon qu'elle n'aurait jamais cru voir sur un visage d'ordinaire si inexpressif. Elle avait l'impression de le voir pour la toute première fois. Il l'embrassa. Le deuxième baiser, qu'il lui donna avec une passion qui la fit frémir de tout son être. À nouveau, ses joues s'embrasèrent jusqu'à ce qu'une chaleur intense lui parcourt l'ensemble du corps. Elle ne pensait plus à rien, à rien à part ses lèvres. Elle lui rendit son baiser avec une fougue contenue, tandis que ses doigts fins parcouraient son torse dénudé. Le simple fait de toucher sa peau lui déclenchait des bouffées de chaleur intenses. C'était comme si elle avait perdu l'usage de tous ses sens, mis à part le toucher dont la sensibilité paraissait décuplée. Nora ne se reconnaissait plus. Sa raison et sa retenue semblaient s'être envolées loin d'ici, laissant le désir et la passion ardente qu'elle éprouvait avoir un total contrôle sur ses gestes. Elle s'approcha encore jusqu'à ce que leurs corps soient totalement l'un contre l'autre. Elle lui offrit un nouveau baiser où tout le feu de son amour s'exprimait, plongeant une main dans ses cheveux divinement doux.

    Fatalement, la raison refit surface dans son esprit subjugué, l'obligeant à calmer les ardeurs dont elle venait de faire preuve. Elle sépara ses lèvres de celles d'Edwin, tentant de contenir l'envie terrible d'y retourner. Les flammes passionnelles qui continuaient d'embraser son être lui donnait l'impression que ces gestes avaient été déplacés, à la limite du tolérable. Pourtant, malgré la fougue et l'insistance, son baiser et ses caresses avaient été des plus inoffensifs et des plus délicats. Elle se sentait tout à coup gênée par cette attitude qui ne lui était pas habituelle.

    - Pardon... Je... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.

    Elle avait peur qu'il la croit malsaine, provocatrice, alors qu'elle préférait prendre son temps avec ce genre de choses. Elle le désirait follement, mais elle ne devait pas se laisser submerger. Elle ne devait pas aller trop vite, surtout si Edwin n'en désirait pas davantage pour l'instant.


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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeSam 27 Juin - 1:00

Spoiler:

    Oui, il pleurait. Il ne faisait qu'accorder son cœur avec celui de celle qu'il aimait. Basé sur le même tempo, battant la même mesure, évoluant sur le même rythme dans la si belle musique de l'amour, le cœur d'Edwin venait de lier sa destinée à celui de Nora. Indubitablement. Inexorablement. Éternellement.

    Il l'embrassait et manifestement, elle lui rendait son baiser. La chaleur et la douceur qui avait fait fondre son être, son cœur et son âme étaient de retour, plus fortes, plus belles, plus puissantes à chaque fois. Comme un drogué prenant sa dose après des semaines d'arrêt forcé, comme un prisonnier séquestre dans les ténèbres d'un cachot qui retrouvait la liberté, comme un oiseau à l'aile brisé qui volait à nouveau, Edwin se sentait des plus heureux. Et priait pour que cela soit réciproque.

    Les doigts de la jeune femme qui évoluaient sur sa peau nu lui prodiguait des frissons de plaisirs. Il du retenir, pour ne pas l'effrayer, de se mettre à ronronner, tandis que le tigre, l'instinct animal en lui, tentait de reprendre surface. Mais le jeune homme avait ses valeurs. Et là, c'était son humanité qui se délectait des gestes attentionnés et tendrement fougueux de la demoiselle qu'il aimait tant. Le désir, le plaisir et l'amour se vouaient à une danse, engagée par le contact de leurs lèvres.

    Elle se rapprocha, collant leurs corps l'un contre l'autre. Sa main passa dans ses cheveux. Edwin l'encadrait toujours de ses bras, prodiguant de légères caresses sensuelles. Le temps n'avait plus d'emprise sur eux. Le monde entier pouvait s'effondrer, ce n'était pas un problème. Ils avaient leur monde à eux. Leur amour à eux. Leur passion à eux. Son corps contre le sien lui donnait des vertiges de plaisir tandis que la fougue continuait de les envahir.

    Cela s'interrompit. Elle s'excusa. Le jeune homme eut un léger rire, doux comme une caresse, en la dévorant des yeux. Il comprenait à son air désolée qu'elle craignait d'avoir été trop loin. Mais elle avait été parfaite. Il essuya les larmes des joues de la jeune fille avec délicatesse et effaça les siennes des mêmes mains. Puis il replaça ses bras autour d'elle.

    « Permets-moi d'espérer que cela te prennes souvent ! » Plaisanta-t-il.« Non, sérieusement, il n'y a pas de mal. Je … j'aimerais juste que tu saches que je ne suis pas vraiment ce que les filles banales pourraient appeler « un bon coup ». Je suis sûr que tu ne figures pas parmi elles, seulement … je préfères te prévenir … Je t'aime, certes, mais c'est bien la première fois que j'aime. Et j'ai bien peur d'être vraiment incompétent dans ce domaine … aucun livre ne l'apprend. J'ai déjà peur de te décevoir ... »

    Un bruit l'interrompit. Des pas en provenance du fond du couloir, et un infime petit point lumineux. Un professeur déambulait dans les couloirs et il n'était guère bon pour Edwin de se retrouver pris en flagrant délit de vagabondage nocturne. Pour Nora, étant préfète-en-chef, elle risquait fort de se faire remonter les bretelles pour batifoler en pleine nuit au lieu de remplir ses offices.

    Mais Edwin ne voulait pas se défaire d'elle. Il maudissait déjà l'idiot de professeur, quel qu'il soit, qui se promenait par là. Il insultait mentalement mais copieusement ce briseur de cœur. Et il regarda d'un air désolé Nora, tandis que la lumière étrangère et malvenue continuait de progresser vers eux …

    « C'est dur de partir … mais je ne veux pas t'attirer d'ennuis. Tu n'as qu'a lui dire que tu demandais à un élève de remonter dans sa salle commune s'il te cherche des noises. Nommes-moi s'il le faut. On se retrouve demain, en divination ? » Fit-il avant de déposer un bref, mais doux baiser sur les lèvres de sa bien aimée.

    Il se détacha, avec une extrême difficulté. Il commença par reculer en avançant vers l'arrière, sans la quitter du regard. Quand la lumière s'approchant trop dangereusement, il se retourna, priant pour qu'elle n'ait pas de problème avec le professeur. Il rejoignit sa salle commune, plein d'impatience du lendemain, de pensées pour elle, et également d'un léger chagrin de l'avoir quittée trop tôt ...
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MessageSujet: Re: pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED]   pv. Edwin }} Le moindre geste est un souvenir futur * [CLOSED] I_icon_minitimeSam 27 Juin - 15:57

« AND I'D GIVE UP FOREVER TO TOUCH YOU
'CAUSE I KNOW THAT YOU FEEL ME SOMEHOW
YOU'RE THE CLOSEST TO HEAVEN THAT I'LL EVER BE
[…]
I JUST DON'T WANNA MISS YOU TONIGHT
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Iris && Goo Goo Dolls


Spoiler:
    Contrairement à ce qu'elle avait craint, Edwin avait apprécié la fougue dont elle avait fait preuve dans son dernier baiser. Par ses caresses, il avait d'ailleurs davantage alimenté le feu qui consumait la jeune fille. Mais il avait fallu s'arrêter là. C'était encore trop tôt, et Nora savait qu'ils ne pourraient que mieux savourer les prochains moments de tendresse de ce genre s'ils prenaient leur temps. Ils avaient toute la vie devant eux.

    À cette pensée, un souvenir désagréable refit surface. Elle avait toujours pensé cela lorsque June était encore en vie, lorsque leur amitié semblait tellement forte et indestructible que l'idée qu'elle puisse un jour disparaître était inimaginable. Pourtant elle n'était plus là. Aujourd'hui, une bataille se préparait entre les lycans, les vampires et les humains. Et si cela devenait une véritable guerre ? Et si cela dégénérait ? Et si Edwin... L'angoisse de perdre à nouveau un être cher la saisit. Elle avait tellement peur qu'il puisse lui arriver quelque chose, de le perdre pour toujours.

    Son rire la ramena à la réalité. C'était un rire tellement agréable à entendre, si doux, le genre de choses qui réchauffe le coeur. Et ses yeux qui la dévoraient toute entière. Comment avait-elle pu passer à côté de lui pendant tout ce temps sans jamais l'avoir remarqué ? Il prit la parole et plaisanta à propos des gestes passionnés de la jeune fille, dédramatisant du même coup la gêne qu'elle venait d'éprouver. Irrésistiblement, elle lui sourit. Alors il lui expliqua qu'il pensait ne pas être très doué en amour, et qu'il avait également peur de la décevoir. Comment aurait-il pu, alors que le simple fait que ce sentiment soit réciproque la rendait des plus heureuses ? Elle aurait voulu le couper dans son discours, l'embrasser de nouveau pour lui montrer qu'il ne pouvait en aucun cas la décevoir.

    Il fut interrompu par autre chose, des bruits de pas qui venaient dans leur direction et qui n'annonçaient rien de bon pour eux. Dans un élan de désespoir, Nora se resserra contre lui, sachant pertinemment que l'heure des aux revoir était sur le point d'arriver. D'un air désolé, il lui dit qu'il devait partir, au risque qu'elle n'ait quelques ennuis avec ce qui semblait être un professeur de l'école. Une fois de plus, il voulait la protéger, quitte à se faire accuser pour lui empêcher le moindre problème. Elle l'aimait tellement. Elle ne voulait pas le quitter, mais aurait-elle seulement été capable de le quitter un jour ? Il lui restait encore tant de choses à lui dire, tant de baisers à lui donner, mais la nuit et l'intrusion d'un individu haut placé devaient les séparer. Aussi, elle se résigna , goûtant avec tristesse au baiser qui signait son départ. Pourtant avant qu'il ne parte, son coeur parvint à regrouper tout ce qu'elle éprouvait en une dernière parole.

    - Je t'aime Edwin.

    Finalement, il s'éloigna à reculons, ne détachant pas ses yeux de son visage, jusqu'au moment où il fit volte-face, disparaissant dans les ténèbres du couloir. À nouveau, Nora sentit une déchirure intense dans sa poitrine, mais le fait de savoir que les retrouvailles auraient lieu dans quelques heures l'atténuait quelque peu. Ainsi, elle se prépara à accueillir le professeur à qui elle aurait sans doute des comptes à rendre, mais cela importait peu. Elle prit soin d'éteindre le flambeau, seul témoin de l'amour qui s'était dévoilé cette nuit, et prononça un Lumos afin de montrer sa présence à celui qui avait causé cette douloureuse séparation.

    - Qui est-ce ? Oh... Miss Winstall. Mais que diable faites-vous dans ce couloir à cette heure-ci ?
    - Eh bien, ce que je fais tous les soirs, professeur. Je m'assure qu'aucun élève n'a quitté son dortoir afin de déambuler dans le château.
    - Oui, évidemment. Mais... Il me semblait avoir entendu du bruit venant de cette direction... Vous n'avez vu personne ?
    - Pas un chat, fit-elle, se retenant de sourire.
    - Bien, bien. Dans ce cas, je pense que vous pouvez également rejoindre votre dortoir. Bonsoir Miss Winstall.
    - Bonsoir professeur.

    Nora prit donc la direction de sa salle commune, s'éloigna encore plus du lieu où se trouvait Edwin à présent. Elle repensa aux baisers, aux étreintes délicieuses qu'ils avaient échangé, et sentit l'impatience la gagner en songeant qu'il lui faudrait encore attendre avant de le revoir.

    [TOPIC TERMINÉ]
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