Paramètre aléatoire... [PV Méléna] [Topic Terminé]

Pré-Au-Lard.

Magnifique petit village composé uniquement de sorciers, situé un peu à l'écart de l'école de Poudlard, et possédant un nombre incroyable de magasins en tout genre, et était par conséquent très apprécié des élèves qui, dès leur troisième année et, possédant une autorisation parentale, pouvaient s'y rendre. Ce détail avait échappé au père adoptif de James, mais qui avait réparé son erreur en lui renvoyant par hibou une autorisation signée, et ce, même si le jeune homme se moquait éperdument du fait de pouvoir ou non se rendre dans ce pittoresque petit village. Ce fut donc à la sortie du cours de Potions, ou il avait évité de justesse une retenue de la part de Mrs Beckett, que David, son ami de Serdaigle, le traîna vers la sortie de l'école, ou attendait le concierge, qui vérifiait les autorisations de tous ceux qui se rendaient à Pré-Au-Lard. Si ce voyage avait véritablement importuné l'amnésique, il aurait agi de façon bien plus énergique, comme il avait prouvé qu'il en était capable lorsqu'il était rentré, presque en pleine forme, après un duel magique contre une Buveuse. Oui, les Buveurs. C'était ainsi que le cœur de glace avait pris l'habitude de surnommer les vampires, sans pour autant que cela se révèle particulièrement péjoratif à l'égard de leur espèce. David, en revanche, se montrait bien moins sympathique à leur égard, et les qualifiait de "suceurs de jus de tomate", ce qui manqua de lui attirer des ennuis à plusieurs reprises. Mais la présence de Vattic semblait avoir un certain effet inhibiteur sur les Immortels...

Le voyage jusqu'au petit village ne fut guère long, et les deux camarades purent visiter un grand nombre de boutiques. C'était la première fois que James mettait les pieds dans ce village, mais pas David, qui le guida en lui faisant découvrir Zonko, la boutique de farces et attrapes, ou encore celle d'Honeydukes, et ses incroyables confiseries. Mais ce fut lorsqu'ils arrivèrent à la taverne des Trois Balais que d'autres choses se produisirent. Pré-Au-Lard était plus tranquille que Poudlard, ces temps-ci, vu que la plupart des élèves ne pensaient à rien d'autre qu'au bal d'Halloween, et David lui-même, qui était parvenu à inviter une ravissante élève de Poufsouffle, était impatient de commencer à danser. Pour sa part, James n'éprouvait que peu d'intérêt envers cette réunion qu'il considérait comme inutile, mais Juliet, son amie de Gryffondor avait passé des heures à lui parler afin de le convaincre de s'y rendre avec elle. En ayant assez de voir tous ses arguments détruits les uns après les autres, elle avait fini par se mettre en colère, et avait ordonné au jeune homme de s'y rendre avec elle, sans poser de question supplémentaire. Il avait donc fini par accepter en soupirant.

David commanda deux Bièraubeurre, et Madame Rosmerta s'inquiéta de voir le visage pâle de James sans expression.

Il fallait avouer que, de petite taille et de maigre carrure, et possédant un teint pâle que n'auraient point renié les vampires, le jeune homme ne donnait pas vraiment l'impression d'être dans une forme éblouissante. Impression particulièrement renforcée par l'absence totale d'émotions sur le visage du Serdaigle, et ce, de manière permanente. Et pourtant, rares étaient les sorciers qui arrivaient à un tel degré de maîtrise de sortilèges et d'enchantement, même si le jeune homme n'était pas très doué dans la préparation des Potions, et encore moins en Histoire de la magie. Matières scolaires auxquelles il ne trouvait strictement aucun intérêt, même s'il tentait désespérément de bien les maîtriser, afin d'obtenir les meilleures notes lorsqu'il passerait ses A.S.P.I.C. …

Désireux de réussir ? Ambitieux ? Pas vraiment. Le principal intérêt de James, dans tout cela, était bien évidemment de devenir un Auror, comme son père adoptif, mais cela lui permettrait d'avoir plus de libertés dans la recherche de son passé. Si sa mémoire ne lui apprendrait jamais rien sur ce qu'il était avant, alors il se contenterait de trouver les indices que lui laissait la Sphère Matérielle. Le monde physique, en quelque sorte. Oui, Vattic s'en était rendu compte, il possédait des mots spécifiques afin de désigner certaines choses, sans savoir pour autant d'où cette habitude lui venait. Et il avait eu beau feuilleter tous les livres de la bibliothèque de l'école, rien ni personne n'employait ses termes.

A croire qu'il les avait inventés au beau milieu d'un rêve...

Mais revenons à l'instant présent, voulez-vous ?

James était attablé avec son camarade de classe, en train de siroter tranquillement une Bièraubeurre, quand tout commença à aller de travers. Un sorcier, ayant certainement abusé du Whisky Pur Feu, avait soudainement dégainé sa baguette et lançait des sorts à tort et à travers, sans se préoccuper un seul instant des dégâts que cela pouvait provoquer sur les gens, comme sur le matériel. Alors que David tentait de se cacher sous la table, James, sans éprouver la moindre émotion, comme à son habitude, fit surgir sa baguette entre ses doigts, avant de viser l'ivrogne.

"Stupefix."

Un éclair rouge frappa le poivrot en pleine poitrine, qui s'effondra sur le sol, avant d'être évacué par les videurs. James avait été le premier à réagir, tandis que les autres en étaient encore à tenter de comprendre ce qui se passait. Se rasseyant, il fut félicité par son ami, tandis que l'amnésique finissait sa boisson, avant de se lever pour quitter l'établissement, jetant un Gallion sur le comptoir, afin de payer les deux consommations.

Lorsqu'il sortit, il fut rattrapé de justesse par son camarade.

"Mais pourquoi tu pars ? T'as calmé un poivrot, t'as pas de raisons de t'enfuir ! Ils auraient été super sympa !"

Soupirant, James lâcha :

"David. J'aime être en paix, et ce genre de célébrité n'apporte pas la paix..."

Comprenant ce que voulait dire son ami, David finit par lâcher le morceau, avant de se rappeler :

"Au fait, il faut que j'aille chercher quelque chose à la Tête de Sanglier... Est-ce que tu peux m'attendre ?"

"Pas d'ennui..."

S'adossant à un mur, James croisa les bras et attendit, sans remuer un cil, que son ami revienne. Mais ce ne fut pas lui qui adressa la parole quelques minutes à peine après son départ...

Spoiler:

C'était l'une de ces rare fois où l'on autorisait les sorties officielles à Pré-Au-Lard. Ça devait être quoi? Peut être quatre ou cinq fois par an…Quand on pense que les vampires sortaient à leur gré, les loups aussi sûrement…Quelle injustice! En même temps, le village sorcier ne possédait rien de bien extraordinaire…Une boutique de farce et attrape, une boutique de bonbon, un pub…Quelques autres magasins sans importances…Oui, rien de si intéressant. Peut être en troisième année, quand on a l'autorisation de sortir…

Ah l'autorisation! Quelle histoire autour de tout cela. J'avais d'abord songé à la quémander auprès de mon père, avant de me souvenir qu'il ne me la signerait pas. Il aimait trop me nuire de toutes les façons possible, même les plus puériles. Je lui avais donc épargné la question et avais imité sa signature. Le tout passa comme une lettre à la poste, car être amie avec Ailyn signifiait forcément être dans les petits papiers de la directrice. Enfin en un sens je ne me considérais pas comme vraiment « amie » car je n'étais pas de sa race et ne méritais sûrement pas une amitié comme celle qu'elle portait à Valendra, mais j'étais appréciée. Rien que cela, j'en jouissais vu la fureur que ça inspirait à mon père.

Mais je m'égards, n'est ce pas? On se fiche pas mal de cela…Ce qui est intéressant –ou pas- c'est de savoir ce que je fichais la.

Il faut savoir que peu d'élèves de septième se donnent encore la peine de sortir pour se rendre là-bas. Alors pourquoi y avais-je été? Parce que d'un côté on me l'avait demandé, et d'un autre parce que j'avais envie d'un peu d'alcool. C'est si difficile de boire dans l'enceinte de cette école! Je m'ennuyais déjà à l'avance…Heureusement que sir Alcott avait été à Pré-Au-Lard dans sa jeunesse –enfin du temps où il était ici- donc il pouvait m'accompagner. Ça me semblerait déjà un peu plus animé.

-Vous n'avez pas oublié votre autorisation?
-Sir Alcott, je sais qu'il m'arrive d'être un peu tête en l'air mais on me l'a répété suffisamment de fois aujourd'hui pour que je n'oublie pas, croyez bien…

Le fantôme haussa les épaules. Je pris une veste à mettre par dessus ma tenue –l'une des rare fois où je peux porter des jupes au dessus du genoux, autant en profiter- puis sortis du dortoir. Je me dirigeais vers les escaliers menant au hall où le concierge vérifiait minutieusement toutes les autorisations. Après tout ce temps, il en était encore à ça? C'était déjà stupide de ne pas nous laisser sortir quand on le voulait…Ils croyaient quoi? Qu'on allait tous mourir en sortant de l'école? Stupides.

-Souhaitez-vous que je vous accompagne?
-Depuis quand me demandez-vous l'autorisation pour cela?

Il fit semblant d'être vexé, j'haussais un sourcil. N'exagérons pas, il me suivait partout sans que je ne demande rien et il se vexait lorsque je le faisais remarquer. C'était…Puéril? Non…Enfin on se fiche du mot exacte. Autant en finir avec cette sortie.

Peu désireuse de flâner dans les diverses boutiques, je m'arrêtais juste quelques instants pour admirer –enfin non regarder- la vitrine de chez Honeyduckes. Si colorée, pleine d'innocence en réalité…Ce sont les enfants qui, en général, sont mordus de bonbons. Les enfants sont l'innocence incarnées…On ne devrait pas avoir le droit de leurs voler ça…

Je secouai la tête puis me dirigeais vers les Trois Balais. Etant en dernière année, j'avais le droit d'y entrer sans rencontrer de soucis majeurs avec les trois têtes désagréables de l'entrée. Je me mis au bar, les jambes croisées avant de commander une simple Bièreaubeurre. Gardons les esprits clairs pour l'instant, au pire je me finirais au whisky ah ah. Bon soit…J'étais donc au bar, à ignorer quelques clins d'œil mal placés quand un type saoul entra, la baguette à la main, lançant des sorts dans tous les sens. On se serait cru dans ces western moldu, où le type entre avec cette chose qu'ils appellent…Fusil c'est ça? Et tire dans le plafond pour faire peur aux clients. Peut être étais-ce un hold-up raté ou quelque chose du même genre? Ou tout bêtement l'acte d'un alcoolique…Quoi qu'il en soit, avant même que je puisse dégainer ma baguette, l'homme se fit stupéfixer.

Je regardai dans la direction du sort et aperçus le lanceur. Remarquables réflexes! Il valait la peine d'être détaillé…Il semblait normal en fait, c'était un garçon banal en apparence. Mais il ne faut jamais se fier aux apparences, c'est bien connu…En voyant ses yeux, on pouvait y lire une inertie complète, comme si rien ne l'intéressait. Il ne semblait même pas fier d'avoir eu ce réflexe! Non c'était comme si…Il s'en fichait. Comme s'il faisait ça tous les matins, au point que ça en devienne une routine et rien de plus. Etais-ce lui? Mh…Oui, je ne voyais pas qui d'autre.

Au lieu de se laisser féliciter par les autres et surtout par la gérante, le garçon s'empressa de sortir avec son ami. Je ne les connaissais pas spécialement. Leur écusson sur leur cape indiquait des Serdaigle, mais pas grand chose de plus…Leur tête m'était à peine vaguement familière, décidément, je me tâtais.

-Miss, n'est ce pas lui que l'on vous a indiqué?
-Mh.

Que l'on m'avait indiqué, c'était un grand mot…On ne me l'avait pas indiqué, on m'avait juste vaguement décris le type et le lieu où je pourrais le rencontrer. Mon but était de le piéger pour qu'ensuite justice soit faite. Vengeance serait un mot plus juste à vrai dire…Mais j'avais le pressentiment que ce ne serait pas si facile. Quoi qu'il en soit, je sortis et les suivis de loin.

Je vis le type sans réaction s'arrêter et se séparer de son ami. Il devait l'attendre sans doute…

-Comment allez-vous l'aborder? N'oubliez pas de rester convenable vous êtes une Alcott!
-Je vais y réfléchir pendant que vous occuperez son ami. Sans vous montrer à lui cela va s'en dire, vous ne le pourriez pas de toute façon…J'ai besoin d'un peu de temps. Et ouiii je resterais convenable...

Il acquiesça d'un signe de tête et alla voleter plus loin, du côté de la Tête de Sanglier. Moi je m'avançais vers le garçon, décidée à une approche disons…Admirative? Il était mignon en plus…Je pouvais rendre service en m'amusant, c'était sans doute mieux.

-Bonjour...Ou bonsoir peut être, il ne fait pas très clair en ce moment, c'est dommage. Je t'ai vu tout à l'heure à la taverne…C'était plutôt impressionnant. Tu as des réflexes admirables…Quand on voit ces sorciers "de haut niveau" qui ne savaient même pas quoi faire…Vraiment tu m'impressionnes, tu ne devrais pas être à Serdaigle je trouve…Des garçons dans ton genre méritent une place chez Serpentard…

Je lui adressai un de mes beaux sourires mêlant habilement charme et innocence. Je ne me préoccupais même pas du côté psychologique de la chose sur le pourquoi du comment j'avais pu devenir comme ça et bla bla blaaaaa…On s'en fou pas mal non? Ce garçon était plaisant, on pouvait s'amuser, puis je l'envoie se faire charcuter et hop on passe à la suite.

Hrp: Post merdique... J'en suis vraiment désolé, pas trop d'idées sur cette scène-là...:hrP

James, toujours adossé à son mur, avait tourné la tête sitôt qu'il avait entendu des bruits de pas se dirigeant dans sa direction, et il put apercevoir une très jolie jeune femme s'avancer vers lui, qui possédait de longs cheveux blonds, avec plusieurs mèches noires, ainsi que de grands yeux marrons, qui n'étaient pas pour autant dénués d'intérêt et de désir. Aussitôt, le jeune homme remarqua, accroché au niveau de la poitrine, le blason des Serpentards, et se mit aussitôt sur ses gardes. Non pas qu'il avait peur, non, vu qu'il n'était même pas capable d'éprouver ce genre d'émotions. Mais les dernières fois qu'il avait dû croiser des gens de la Maison de Salazar, il avait parfois dû en venir à sortir sa baguette, et même à user de sortilèges interdits. Le souvenir d'Ailyn était malheureusement encore très présent à son esprit, et pourtant, il attendait avec impatience qu'un tel événement se reproduise. Folie ? Sadisme ? Non. Juste un désir de savoir. Amnésique et incapable de savoir quoi que ce soit à son propre sujet, l'amnésique s'était peu à peu demandé jusqu'à quel niveau son génie des sortilèges pouvait le mener. Avait-il une limite, ou pouvait-il tout réussir, sans jamais rencontrer le moindre obstacle ? Pour obtenir de telles réponses, seuls des combats pouvaient lui répondre, des combats de magie pure, ou il affronterait des adversaires suffisamment puissants afin qu'il puisse sans cesse tester son propre niveau, lançant des sorts de plus en plus destructeurs, au fur et à mesure qu'ils lui venaient à l'esprit.

Puis la jeune fille commença à lui parler, débutant sa phrase en le saluant poliment, avant de le féliciter pour son action dans la Taverne des Trois Balais, visiblement en admiration devant sa vitesse de réaction face au poivrot, tandis qu'aucun des "sorciers de haut niveau" ne s'était montré capable de savoir quoi faire. Ce genre de compliments ne plaisait guère au jeune homme. Il n'estimait pas les Serpentards comme étant du genre à chanter les louanges des autres tant qu'il n'y voyaient pas un intérêt certain. Fixant son interlocutrice d'un regard vide, il écouta cependant attentivement celle-ci, et notamment lorsqu'elle lui précisa qu'avec de telles capacités, il aurait dû se retrouver à Serpentard plutôt qu'à Serdaigle. A peine eut-elle achevé sa phrase qu'elle lui offrit son plus charmant sourire, qui ne provoqua absolument aucune réaction chez le cœur de glace, qui se contenta de l'observer durant de longues secondes, avant de répliquer :

"Mériter ? Je ne considère pas pas que cela soit un honneur d'atterrir dans une Maison plutôt que dans une autre. Par ailleurs, Serpentard prône l'ingéniosité, mais également l'ambition et le goût du pouvoir. Je n'ai aucune de ces envies. En revanche mon désir d'apprendre et mon intelligence en matière de sortilèges m'ont grandement facilité mon entrée à Serdaigle, Maison dans laquelle j'estime avoir parfaitement ma place..."

Il jeta un regard en direction de La Tête De Sanglier, ne comprenant pas vraiment pour quelle raison David mettait autant de temps avant de revenir. Il avait dit qu'il allait chercher quelque chose, pas qu'il allait négocier une trêve avec les Moldus. Il s'écarta alors du mur contre lequel il s'était appuyé, avant de commencer à réfléchir. Son ami n'était pas vraiment du genre à trop tarder s'il n'y avait aucune raison. Il était même plutôt du genre à faire accélérer les choses afin de rejoindre au plus vite ses amis, mais pas cette fois-ci. Il y avait visiblement quelque chose qui n'allait pas, et James n'était pas suffisamment idiot pour se mettre à penser qu'il ne s'agissait que d'un simple hasard. Se retournant un instant vers la jolie blonde, il lâcha d'un ton dénué de la moindre émotion :

"Je suis heureux de vous avoir parlé, mais je dois retourner chercher un de mes amis. Au plaisir de vous revoir, mademoiselle..."

Et sans un mot de plus, le jeune homme tourna les talons, avant de commencer à se diriger vers la taverne ou son ami s'était engouffré dix minutes plus tôt. S'il avait su ce qui allait se passer, il aurait stupéfixé la Serpentard sans attendre avant de s'éloigner.

Spoiler:

« - Mériter ? Je ne considère pas que cela soit un honneur d'atterrir dans une Maison plutôt que dans une autre. Par ailleurs, Serpentard prône l'ingéniosité, mais également l'ambition et le goût du pouvoir. Je n'ai aucune de ces envies. En revanche mon désir d'apprendre et mon intelligence en matière de sortilèges m'ont grandement facilité mon entrée à Serdaigle, Maison dans laquelle j'estime avoir parfaitement ma place... »

Ce type était idiot. Entrer dans une maison était un honneur, peu importe la maison. Chacune représentait les quatre plus grands sorciers de tous les temps…Être digne de l'un d'eux, c'était énorme! Mais là où l'honneur était vraiment immense, c'est lorsque l'on était digne de Serpentard…Je sais ce que vous pensez: Maison de mages noirs! Maison de vampires! Maison du mal! Erreur…Maison de ceux qui sont trop bons pour être compris. De ceux qui valent bien plus que les autres. Maison du sang pur…Maison de ceux qui ont une place dans l'avenir.

Oui, c'est ainsi que je voyais la noble maison de Serpentard. Nous étions mieux, nous étions tout. Il évoquait le goût du pouvoir, l'ambition…Mais sans ambition, nous n'évoluerions jamais dans ce monde. C'est l'ambition qui guide les pas des plus grands…Qu'elle soit jugée noble ou non, elle reste l'ambition…Si lui n'en avait pas, alors il resterait un minable inconnu dans cette foule compacte de proies potentielles, d'idiots qui se voilaient la face en pensant être au sommet de la chaîne alimentaire.

En un sens, je le trouvais presque déstabilisant. Je dis bien presque…Il en fallait plus pour déstabiliser quelqu'un qui fréquente Sevan Jakobe Wesley à longueur de temps. Lui était déstabilisant. James Vattic était juste…Intriguant. C'était déjà pas mal, pour un type sans émotion, sans rien pour lui…Aavec juste sa soif d'apprendre et son intelligence –d'ailleurs entre nous il était d'un modeeeste…

Je le vis jeter des coups d'œil en direction de la tête de Sanglier. Je savais que sir Alcott s'en tirerait à merveille, lui qui adorait faire des blagues…Oui ça peut paraître bizarre pour un fantôme vieux de euh…Enfin vieux, de garder un esprit enfantin mais que voulez-vous…On ne refait pas les hommes!

« - Je suis heureux de vous avoir parlé, mais je dois retourner chercher un de mes amis. Au plaisir de vous revoir, mademoiselle...»

Mh. Comme s'il allait pouvoir s'en tirer aussi facilement…Au plaisir de me revoir, ça j'en doute. Au déplaisir serait plus adapté, même s'il ne le savait pas encore. Ça ne tarderait pas cela dit. Lorsqu'il me tourna le dos, je lui lançais un maléfice d'entrave qui réussis avec brio. Ce n'était rien de bien grave, simplement il ne pourrait plus se lever dans que je ne l'aurais pas décidé.

-Pas si vite mon mignon. Accio baguette.

Et hop sa baguette arriva de sa poche à mes mains. J'avais été briefée correctement, il aurait plus difficile contre moi…Ça n'avait pas été très malin de montrer une partie de sa grande puissance à Ailyn. Tellement furieuse qu'elle ne m'avait épargnée aucune image pour que je sache comment réagir et comment entamer la "phase 1" si je puis dire. Même elle n'avait pas utilisé un terme aussi…Primaire?

-Je propose que l'on reste un peu ensemble…Ça t'ennuie tant que ça? Je suis de bonne compagnie tu sais…Puis ton ami est entre de bonnes mains, il s'en sortira juste avec une petite frayeur…

Grosse frayeur en réalité, mais il n'avait pas besoin de connaître la réalité. De toute façon un fantôme ça ne tue pas…Ça possède à la limite…Oui, ça possède. Vous voyez où je veux en venir? Bien.

-Allez soit sage c'est la meilleure chose à faire non? On va faire connaissance…Quoi que, quand tu connaîtras mon nom, tu prendras conscience du pétrin dans lequel tu es vraiment. La tempête démarre…

James n'avait jamais été particulièrement arrogant. Mais il fallait néanmoins avouer que la modestie ne faisait pas non plus partie de ses qualités. Il savait à l'à peu près ou était son niveau, et il lui était totalement inutile de mentir quant à ce qu'il était capable ou non d'accomplir. Il dépassait la plupart des élèves de Poudlard au niveau de la maîtrise des sortilèges, y compris certains professeurs, mais se révélait particulièrement médiocre au niveau de la préparation des potions. Cependant, il faisait preuve en permanence d'un manque total de discernement à l'égard des comportements de certaines personnes, et tourner le dos à un adversaire déclaré, si cela ne provoquait aucune peur en lui, demeurait particulièrement stupide. En effet, à peine avait-il fait quelques pas en direction de la Tête de Sanglier qu'il se figea, bloqué par un Maléfice d'Entrave. Un sortilège qui ralentit considérablement les mouvements d'une personne, la bloquant presque dans un temps à part. S'il est convenablement maîtrisé, il est impossible de s'en défaire tant que le lanceur du sortilège reste concentré un minimum. Cependant Vattic n'était pas pour autant détaché de la réalité, et entendit sans le moindre défaut la formule du sort d'Attraction, qui détacha sa baguette du mécanisme à son poignet, l'amenant entre les doigts de la Serpentard, qui le qualifia de "mignon". Mais ce compliment sonnait creux aux oreilles du jeune homme. Certes, il avait étudié son visage et son corps, et, en faisant attention aux critères de la beauté, avait conclu qu'il était assez beau et charmant, bien qu'il s'en contrefichait complètement. Quel intérêt y avait-il à disposer d'un corps apprécié si celui-ci n'était pas en mesure de se défendre... Ou s'il ne disposait d'aucun savoir quant à son passé, à sa propre existence...

Aussi arrogante que la majeure partie des Serpentards, la jolie damoiselle expliqua qu'elle souhaitait qu'ils restent ensembles quelques temps, et le rassura sur le sort de David, qui ne risquait rien de plus qu'une légère frayeur. Elle reprit alors en lui demandant d'être sage, et qu'ils allaient faire connaissance, tout en précisant qu'il allait vraiment se douter dans quel pétrin il s'était fourré lorsqu'il saurait à qui il avait à faire...

Soupirant, le jeune homme ferma les yeux. Elle parlait de sagesse alors qu'elle avait jeté un sort à un élève qui lui tournait le dos, au beau milieu de la rue, empruntée par des sorciers adultes et des élèves de Poudlard, et devant les Trois Balais, qui plus est. A peine avait-elle volé la baguette de Vattic que deux élèves de Serdaigle et un de Gryffondor, qui passaient par là, levèrent à leurs tours leurs centralisateurs de magie, prêts à foudroyer la jolie blonde si elle avait le malheur de tenter quoi que ce soit. Une nouvelle preuve de la rancœur qu'éprouvaient la plupart des maisons à l'égard de celle de Serpentard...

Mais James n'avait jamais été du genre à déléguer ses problèmes aux autres. Il savait se défendre seul. Fermant les yeux, il usa alors du pouvoir qu'il n'utilisait presque jamais, mais qui s'était toujours révélé extrêmement utile lorsqu'il s'était retrouvé désarmé. Il usa alors de sa télékinésie, et la Serpentard fut soudainement élevée dans les airs, avant d'être précipitée assez violemment contre un mur. Pas suffisamment pour la tuer ou même la blesser, mais assez pour la sonner légèrement, et lui faire perdre sa concentration sur le Maléfice d'Entrave.

A nouveau libre de ses mouvements, le cœur de glace se retourna et tendit la main vers son adversaire, et sa baguette revint entre ses doigts. Tous les spectateurs reculèrent, impressionnés par ce tour.

"Je me moque de savoir qui tu es. Mais si tu veux m'affronter, oses attaquer un adversaire qui te fait face, et qui n'est pas désarmé..."

Son ton était horriblement glacial. On n'y percevait pas la moindre émotion, ni même une simple colère, et encore moins de la peur. Et pourtant, l'image du petit élève fragile qu'il donnait avait disparu. Sa baguette, entourée d'une aura rougeoyante, semblait pulser de plus en plus vite, au fur et à mesure qu'augmentait son désir de se battre. Une émotion ? Si c'était le cas, alors James l'acceptait comme telle. Depuis son combat contre Ailyn, il semblait éprouver une certaine impatience à chaque fois qu'il se révélait possible d'entamer un nouveau duel de magie. Il était pressé de voir jusqu'à quel point son niveau était élevé, d'avoir le maximum d'informations sur son propre compte, quitte à devoir sacrifier celui ou celle qui était venu le défier. Autour d'eux, l'air semblait être devenu lourd, pesant, tant la pression magique avait augmenté autour des deux jeunes duellistes.

Regardant fixement la Serpentard, qui se remettait du choc contre le mur, il sembla, à chacun, avoir vu une lueur rouge et éphémère briller dans l'œil droit de l'amnésique, l'espace d'une fraction de seconde.

Ce fut alors qu'il dit, d'une voix parfaitement neutre :

"Api Furia."

Aussitôt, la pointe de sa baguette sembla exploser, tandis que des milliers d'abeilles, de guêpes et de frelons en jaillissaient pour se jeter sur la jolie jeune fille, dans un bourdonnement terrifiant. Si elle pouvait repousser une telle attaque, alors cela signifierait qu'elle était assez puissante pour qu'il déploie la majeure partie de son talent en sortilèges. Sinon, il se contenterait de faire disparaître les insectes piquants avant qu'ils n'aient le temps de tuer la jeune fille...

Si elle ne pouvait lui permettre d'aller aussi loin qu'il le souhaitait, alors il n'était pas nécessaire de la tuer. Même si elle le méritait pour l'avoir attaqué par derrière...

Spoiler:

Je ne faisais pas attention aux personnes autour de nous. Quelle que soit leur maison, personne n'aurait le culot de s'en prendre à une sang-pur, et encore moins à une amie d'Ailyn. Ils avaient beau haïr les Serpentard, ils gardaient encore un minimum de jugeote. Ainsi, me basant sur ce simple fait, je ne craignais pas les représailles immédiates –ni à long terme- des passants et me concentrais sur James.

Un peu trop tard cependant, car je sentis mes pieds s'élever du sol avant que je sois projetée contre un mur. Sonnée, je mis quelques secondes à voir à nouveau correctement. Je frottais l'arrière de mon crâne avec ma main, en grimaçant. J'allais avoir une belle bosse et ça semblait réjouir les gens aux alentours. J'avais une forte envie de les envoyer paître…Rien de mieux qu'un sort puissant pour ça non? Mh…A méditer.

« - Je me moque de savoir qui tu es. Mais si tu veux m'affronter, oses attaquer un adversaire qui te fait face, et qui n'est pas désarmé...»

Sous-entendait-il que j'étais lâche? Quel culot! Si je l'avais vraiment attaqué par derrière, il baignerait dans une marre de sang à l'heure qu'il est! Je l'avais juste empêché de rejoindre son ami…Attendons plutôt que son "ami" vienne à lui. Et d'ici la, jouons donc. Il était puissant m'avait-on dis, et j'avais quelques petits sortilèges en réserve pour parer à toutes les éventualités. Enfin sauf une que je n'avais pas prévu…

La pointe de la baguette de mon adversaire se mit à rougeoyer jusqu'à devenir un essaim d'abeilles, guêpes, frelons, enfin ce genre de bestioles affreuses quoi…Apia Furia, non mais c'est quoi pour un sortilège bordel?! Heureusement que j'avais des réflexes…

-Expecto Incendio!

Projeter le sortilège de feu tout autour de moi en le faisant avancer pour brûler les insectes, génial non? Ils finirent en cendre et j'agrandis la portée du sortilège pour brûler légèrement quelques curieux, histoire qu'ils passent leur chemin.

-Pas mal pour un Serdaigle. Mais il faudra te montrer plus doué si tu veux m'avoir…La c'est disons…Assez pitoyable. Si tu veux je te montre mon mignon..

Je terminais à peine ma phrase que ce fut un enchaînement de sortilèges informulés. Ce fut d'abord un « Expelliarmus » suivit d'un « Incarcerem » savamment exécuté. Il tomba sur le sol, retenu par des cordes magiques. J'avançais, la baguette face à moi, attentive au moindre de ses gestes. De toute façon je maintenais le sortilège et sa baguette était à quelques mètres. Bien sur j'avais cru comprendre qu'il possédait certains…Pouvoirs hors normes –en même temps je n'allais pas critiquer je n'étais pas mieux- mais j'ignorais encore comment les bloquer. Un bouclier plus puissant que le Protego peut être? Ou produire quelque chose qui brouillerait sa télékinésie…

-C'est comme ça que j'aime les petits prétentieux qui se croient meilleur que tout le monde…Misérablement réduit à être à mes pieds…Mais si tu permets, il y a trop de monde pour que je puisse savourer cela pleinement donc…

Transplanage vous connaissez? Moi oui, j'avais eu mon permis l'année passée et j'étais plutôt douée…D'ailleurs j'allais user du transplanage d'escorte pour nous mener dans un lieu un peu plus tranquille. Alors je le pris par le bras –il était toujours immobilisé- et on transplana avant que les autres encore sur place ai pu bouger. Je focalisais mon esprit sur les "jardins" autour de la cabane hurlante, là où on trouvait une végétation plutôt spéciale mais surtout qui nous cacherait bien. De toute façon personne ne s'aventurait de ce côté et même si techniquement c'était un territoire lycan, moi j'étais une simple petite humaine…Bien sur aucun d'eux ne serait dupe, j'avais l'odeur d'Ailyn partout sur moi, j'avais les traces de ses canines dans ma gorge et ils savaient bien que ce n'était pas parce qu'elle m'avait attaquée sans possibilité de me défendre. Lorsqu'on fut arrivé, je le lâchais, reculais d'un pas et le libérais de ses entraves*

-Mh…J'aime mieux ici, c'est plus calme…Plus…Intime..

Je lui adressais un petit sourire. N'importe quel garçon aurait mal pensé mais quelque chose me dis que lui était inerte sur tous les plans et pas seulement niveau émotion.

C'était comme une gigantesque partie d'échecs. Il fallait savoir sacrifier un pion afin de pouvoir sauver ses meilleurs pièces et mettre l'adversaire échec et mat. Et visiblement, le plan que James avait dressé était parfaitement orchestré. Il ne montra pas la moindre émotion lorsque sa baguette lui sauta des mains, et le sortilège qui le lia des des pieds à la tête ne l'étonna guère plus. Et pourtant, il savait comment vaincre son adversaire, malgré le fait que les passants aient été repoussés par la chaleur de la magie dont elle s'était servie afin de se débarrasser des insectes. Le compliment suivant, accompagné d'un sarcasme et d'insultes. Tenir un des meilleurs jeteurs de sorts de Poudlard à sa merci la faisait grandement jubiler, à tel point qu'elle recommençait à s'avancer vers lui, tout en maintenant fermement le sort d'incarcération. Était-elle donc sotte au point de ne pas se rendre compte que même si elle empêchait l'amnésique d'exécuter la moindre magie, celui-ci se révélait parfaitement capable d'user de sa télékinésie ? Il lui aurait suffi d'une simple pensée pour que l'adolescente s'envole à nouveau dans les airs, tandis que ses os et ses organes se seraient faits broyer par l'intense pression spirituelle provoquée par le cœur de glace. Aurait-il éprouvé des remords à la tuer ? Pas vraiment, non. Pour lui, elle n'était rien de plus qu'un visage dans la foule des Serpentards. Une ennemi qui l'avait agressé sans raison, alors qu'il avait le dos tourné. Une imbécile persuadée que quelques sorts de protection, un de désarmement et une immobilisation suffirait à se protéger.

Elle se plaignit cependant du trop grand nombre de personnes à proximité, et sa main se referma sur le bras de Vattic, qui sentit le monde disparaître, tandis qu'un poids semblait s'appuyer sur sa poitrine, l'étouffant à moitié. La sensation habituelle du transplanage. Il y était habitué. Quand on ne supporte pas de voler sur des balais, on se téléporte. Ça va beaucoup plus vite, et cela peut se révéler particulièrement utile lors d'un duel magique, pour désorienter un adversaire, par exemple.

Lorsqu'enfin le monde retrouva ses contours habituels, James, toujours sans qu'aucune émotion ne vienne se peindre sur son visage, observait les nouveaux lieux d'un regard neutre. Ils se trouvaient dans les jardins, si on pouvait les appeler ainsi, qui entouraient la Cabane Hurlante. Utile, si l'on souhaite n'avoir aucun témoin. Par ailleurs, la damoiselle se fit un plaisir de murmurer, sur un ton minaudant et langoureux, qu'elle appréciait l'intimité qu'offrait ce nouvel endroit, alors qu'elle ôtait les liens de son adversaire.

James soupira. En fin de compte, elle le libérait, ce qui signifiait qu'elle n'avait rien compris. Son intelligence était-elle à ce point supérieure au commun des mortels, ou était-ce juste elle qui n'avait aucune cervelle ? Qui sait ? Le jeune homme se promit même d'entrer dans son esprit, si cela était possible, histoire d'observer ce qui s'y cacher. Il n'était pas télépathe, mais connaissait un sort permettant d'entrer directement dans la tête d'une personne, et de visiter son monde mental. Cela ne permettait pas de lire les pensées ou d'implanter des ordres, mais une aide extérieure pouvait ainsi comprendre comment fonctionnait cette personne, ou mieux, y régler quelques problèmes. Par ailleurs, James avait même réussi à entrer dans son propre esprit, ce qui était un excellent endroit pour s'entraîner ou pour méditer.

Mais revenant à la réalité, James avança de quelques pas, avant de se retourner vers la jeune fille :

"Tu m'accuses d'être arrogant, mais tu ne prends même pas les précautions alors que tu sais que tu affrontes quelqu'un disposant d'un niveau bien plus élevé que le tien... Par ailleurs, rends-moi ma baguette, je te prie..."

Levant la main, le morceau de bois que serrait la Serpentard entre ses doigts lui échappa pour atterrir entre ceux de James. Lorsqu'il avait fait mine de récupérer sa baguette, il avait en fait attiré à lui celle de la jeune fille, agissant de manière à ce que, encore sonnée par le choc contre le mur, elle ne comprennes pas quel catalyseur de magie elle tenait. Les baguettes obéissent à leur propriétaire, mais sont particulièrement récalcitrantes lorsqu'elles sont utilisées par quelqu'un d'autre. De cette manière, les sortilèges utilisés se révélaient de moins en moins efficaces, et ne parlons même pas des sortilèges Impardonnables... Ainsi, le jeune homme s'était volontairement fait désarmer, sachant qu'il ne risquait que peu de choses, même s'il ne s'attendait pas du tout au transplanage, bien que cela l'ait grandement servi. A présent, la jeune fille était plus éloignée de sa propre baguette que jamais. D'un air très calme, James rangea le fragile morceau de bois dans le mécanisme à son poignet, avant de reprendre sur un ton neutre.

"Tu aurais dû me stupéfixer. Même si j'ai perdu ma baguette pendant un temps, je n'ai aucunement été troublé ou assommé, ce qui m'a permis de conserver ma concentration sur mon sort précédent..."

Ce fut alors qu'un violent bourdonnement se fit entendre. Certainement amplifié pour la jeune fille, puisqu'il provenait de sa propre tête. Alors qu'elle s'était concentré sur le gros des insectes fonçant vers elle, elle n'avait pas remarqué qu'un énorme frelon s'était détaché du groupe pour venir se cacher dans sa longue chevelure. Il venait de se positionner sur le cou de la jolie blonde, le dard à quelques centimètres à peine de la carotide. Si la Serpentard avait le malheur de faire le moindre geste, ou d'essayer de transplaner, la piqûre serait immédiate, et l'insecte injecterait aussitôt son venin.

"Les insectes que j'ai créé possèdent un venin très dangereux qu'ils injectent en piquant leur adversaire. Mais je te propose un marché bien plus avantageux."

Il tendit alors la main vers la jeune fille, et le frelon quitta sa position pour s'envoler et disparaître dans le ciel.

"Dis-moi pourquoi tu m'as agressé de cette manière, et je te promet de ne plus rien te faire."

Nous passâmes donc des rues un peu trop fréquentée du centre de Pré-Au-Lard aux jardins de la Cabane Hurlante. Je me demandais vaguement qui avais pu avoir l'idée de faire construire cette maison et pourquoi, mais ça resterais sans doute sans réponse…Puis la situation présente ne me permettait pas de distraction. Je savais parfaitement ce que je faisais, en l'emmenant à l'écart, en le libérant, je suivais un plan bien établis. Je m'attendais à tout et j'avais tout prévu. Une fois libéré, je l'entendis soupirer avant qu'il ne me regarde et se remette à me parler.

« - Tu m'accuses d'être arrogant, mais tu ne prends même pas les précautions alors que tu sais que tu affrontes quelqu'un disposant d'un niveau bien plus élevé que le tien... Par ailleurs, rends-moi ma baguette, je te prie...»

Je ne dis rien, ne laissais rien transparaître. J'avais pris bien plus de précautions qu'il pouvait le croire…Ailyn ne faisait pas dans la dentelle quand il s'agissait d'enseigner, que ce soit n'importe quoi. Je savais précisément à qui j'avais à faire, je connaissais parfaitement son niveau hors norme pour un élève et surtout…Il me sous-estimait. Il tombait dans mon jeu de jolie fille idiote et trop pompeuse. Ils y tombent tous d'ailleurs…Et ça fini toujours de la même façon.

Je ne fus qu'à moitié surprise de m'être trompée de baguette. Lorsque celle que je tenais m'échappa des mains, je compris que j'aurais du être un peu plus prudente et ne pas confondre les deux. D'accord il avait été malin sur ce coup la je le reconnais…Mais j'avais encore beaucoup de carte à abattre. Tandis que lui restait limité…

« -Tu aurais dû me stupéfixer. Même si j'ai perdu ma baguette pendant un temps, je n'ai aucunement été troublé ou assommé, ce qui m'a permis de conserver ma concentration sur mon sort précédent...»

J'aurais dû, j'aurais dû…Ne faisais-je pas ce que bon me semblait? Ça aurait été beaucoup moins drôle de le stupéfixer d'entrée de jeu, puis c'est vraiment déloyal…De toute façon je lui réservais des sorts bien plus terrible qu'un simple « Stupefix ». Mais il verrait en temps voulu, quand il cesserait de m'impressionner…Lorsque je sentis l'insecte effleurer ma carotide, j'eus un frisson. Beurk quelle horreur ces bestioles…Vraiment! Et bzz, et bzz…Beurk oui!

« - Les insectes que j'ai créé possèdent un venin très dangereux qu'ils injectent en piquant leur adversaire. Mais je te propose un marché bien plus avantageux. »

Ça, j'avais déjà deviné. Il n'y aurait aucun intérêt à créer des insectes inoffensifs contre une adversaire dont on ne connaît pas le potentiel. Lorsqu'il évoqua un marché, je ne pus m'empêcher d'afficher un air narquois. Il voulait négocier? Lui? Avec moi? Ah! Sans gêne…Pensait-il que je craignais la Mort? Pas vraiment…Le seul truc qui m'ennuyait là dedans c'est que mon père serait heureux. Et je faisais tout pour qu'il ne le soit pas!

« - Dis-moi pourquoi tu m'as agressé de cette manière, et je te promet de ne plus rien te faire. »

Un silence suivit sa proposition avant que je n'éclate de rire. C'était si drôle! Il n'avait vraiment pas compris?

-Voyons…Ça me déçois de la part d'un Serdaigle. Il me semblait que dans cette maison on prônait les qualités intellectuelles…Si tu en avais réellement, tu aurais compris assez vite…Mais bon comme ça ne semble pas être le cas, je vais tout de même te révéler pourquoi…Bien que ta petite abeille ne m'effraie pas. Tue moi, je m'en fiche.

Je fis tomber ma veste sur le sol et ouvris les boutons de mon haut. Quelques uns évidemment, pas tous…Juste assez pour découvrir mon cou, où trônaient fièrement deux petits trous, marquage à vie de mon appartenance à Ailyn de Longsdale en tant que garde manger personnel.

-Tu as compris maintenant mon mignon? Je n'ai pas besoin de citer de noms je pense…Oh tiens, qu'entends-je…

Des bruits de pas. Quelqu'un s'approchait, mais je reconnaissais l'une des aura. Etrangement, ce fut l'ami de mon adversaire qui apparut, le regard pétillant, ma baguette en main.

-Je crains que vous n'ayez égaré ceci miss.
-Merci, les forces seront un peu plus équilibrée…

Si la voix n'avait pas eu l'air d'être dédoublée, l'illusion aurait pu être parfaite. Mais malheureusement c'est le genre d'exercices qui est rarement parfait…

-J'ai cru comprendre que ce garçon et toi vous étiez…Ami? Enfin, si tant est que tu puisses vraiment avoir des amis… Il est véritablement charmant…Tu ne trouves pas? Attachant…

Il s'approcha de moi comme s'il n'avait aucune entrave et me rendit ma baguette. C'est vrai que ce David était plutôt mignon…Mh dommage qu'il soit ami avec ce type, sinon j'aurais bien fais plus ample connaissance…

Spoiler:

-Voyons…Ça me déçois de la part d'un Serdaigle. Il me semblait que dans cette maison on prônait les qualités intellectuelles…Si tu en avais réellement, tu aurais compris assez vite…Mais bon comme ça ne semble pas être le cas, je vais tout de même te révéler pourquoi…Bien que ta petite abeille ne m'effraie pas. Tue moi, je m'en fiche.

James était peut-être très intelligent, trop, même, mais cela ne lui permettait pas pour autant de lire dans les pensées de chacun. Il y avait énormément de Serpentards qui seraient prêts à payer gros pour le voir souffrir, et alors qu'il s'apprêtait à obéir docilement, en broyant la nuque de la jeune fille d'une simple pensée, celle-ci ôta sa veste, avant de commencer à déboutonner son haut, laissant peu à peu voir son joli torse pâle. Cette action figea Vattic dans son geste, incapable de comprendre ou la jolie blonde souhaitait en venir. Voulait-elle mourir nue ? Mais il se rendit bientôt compte que ce n'était que pour montrer deux petits trous situés sur son petit cou, symbole de son appartenance à un ou une vampire. Les Glyphes. Des humains qui se livraient volontairement aux vampires en leur offrant leur sang de bon cœur. Les raisons variaient très souvent, mais elles tournaient généralement autour des habituelles promesses d'immortalité. Oui, il comprenait, maintenant, et, toujours sans accomplir le moindre mouvement, il lâcha d'un ton particulièrement froid :

"Je me suis à dos beaucoup de vampires de Poudlard, tous des Serpentards. Mais il n'y en a qu'une seule qui s'est montrée suffisamment arrogante pour ne pas accepter correctement la leçon que je lui ai donné... Ailyn de Longsdale. La Buveuse aux cheveux rouges. Me craindrait-elle à ce point qu'elle n'oserait plus venir se battre face à moi ?"

Ce fut alors que l'adolescente souligna des bruits de pas. Sitôt que James avait vu les marques de crocs, il s'était mis sur ses gardes. Son adversaire avait très bien pu l'entraîner là ou l'attendrait sa maîtresse. Oui. Ailyn pouvait aisément se tapir n'importe où dans le coin, même si, prétentieuse et hautaine comme il la connaissait, il se doutait surtout qu'elle se serait mise sous les feux des projecteurs, afin de s'attirer tous les regards de son grand ennemi. Mais ce ne fut pas la Buveuse qui s'approcha. Ce fut David. Le regard amusé, il tendit sa baguette à la jolie blonde, tout en lui parlant poliment d'une étrange voix dédoublée. C'était compréhensible. James comprit alors la raison de l'étrange comportement de son camarade, qui se trouvait en fait possédé par quelque chose. Un esprit frappeur, ou un fantôme, à n'en pas douter. Même si cette voix n'avait pas paru étrange, l'ami de l'amnésique n'aurait jamais parlé de cette façon. Dragueur comme pas permis, il aurait immédiatement tenté de séduire la belle jeune fille, avant de lui cracher dessus en se rendant compte qu'elle appartenait à la Maison de Salazar.

Néanmoins, si David n'avait pas sa propre baguette sur lui, il était devenu un adversaire potentiel, et à aucun moment il ne put, pas plus que la Serpentard, voir que James avait soudainement disparu, se retrouvant derrière eux. Sa baguette jaillit du mécanisme pour atterrir entre ses doigts, et le sortilège de stupéfixion, informulé, frappa David en pleine poitrine, le plongeant dans un état proche du coma, et bloquant l'esprit en lui, par la même occasion. Un mouvement de la baguette suffit pour qu'une énorme masse de terre se soulève et emprisonne le corps du Serdaigle, le mettant à l'abri de toute action de la jeune fille.

Ainsi, il s'évitait les attaques surprises.

Il transplana à plusieurs reprises, dans un arbre, derrière, devant, dans le seul et unique but de déstabiliser son adversaire.

Rangeant à nouveau sa baguette dans son mécanisme, il disparut une dernière fois, réapparaissant juste devant la Serpentard, qu'il souleva, une fois de plus, par télékinésie, la plaquant violemment contre un arbre, tout en lui bloquant son bras armé dans le vide, lui interdisant tout mouvement ou toute utilisation de sortilège. Vers lui, en tout cas. Elle pouvait parfaitement mettre le feu à l'arbre, mais le cœur de glace ne l'aurait pas lâché pour autant, la laissant brûler vive.

"Si tu tiens tant que cela à mourir, tu n'as qu'à demander à ta maîtresse vampirique que je me moque de ce qu'elle peut penser à mon égard, et je suis sûr qu'elle se contrefiche éperdument que tu meures en te battant contre moi. Qu'est-elle pour toi ? Que t'a-t-elle promis ? De te transformer ? De devenir ton amante ? Je m'en moque. Mais attaques-toi encore une seule fois à mes amis..."

Il serra tout doucement les doigts, et aussitôt, la Serpentard put sentir une énorme pression sur sa gorge, comme si un troll s'était soudainement mis à l'étrangler. Puis, d'un seul coup, tout fut terminé. Relâchant toute pression, James laissa tomber la jeune fille sur le sol. Il n'était pas sadique au point de faire souffrir une jeune fille, même si celle-ci venait de l'agresser, certainement pour le livrer. Mais s'il fallait la tuer, en revanche, il le ferait sans aucun état d'âme...

Sa précaution supplémentaire allait-elle devoir être utilisée ?

Spoiler:

Pour répondre à la question du Serdaigle, je m'étais un peu dévêtue. Juste assez pour lui montrer mon cou où trônaient deux marques de canine. Consentante, j'offrais mon sang à Ailyn en devenant ainsi presque son instrument. J'étais sa propriété et ça me protégeais d'éventuels autres vampires. Parfois elle me partageait avec Edward mais c'était les deux seuls à se nourrir de mon fluide vital. Quoi qu'il en soit, je n'aimais pas du tout la façon dont il parlait d'elle…

« - Je me suis à dos beaucoup de vampires de Poudlard, tous des Serpentards. Mais il n'y en a qu'une seule qui s'est montrée suffisamment arrogante pour ne pas accepter correctement la leçon que je lui ai donné... Ailyn de Longsdale. La Buveuse aux cheveux rouges. Me craindrait-elle à ce point qu'elle n'oserait plus venir se battre face à moi ? »

Il ne comprenait décidément rien. Ailyn ne craignait personne, pas même la mort. Alors elle ne craindrait sûrement pas un humain de pacotille dans son genre! Non. Si elle n'était pas –encore- ici, c'était parce que j'étais dans une bonne position pour pouvoir la venger. Mon pouvoir aidait et j'étais l'incarnation de son instrument vengeur. Accepter la leçon qu'il lui avait donné…Peuh! Quel abruti présomptueux. Il en méritait bien une, de leçon.

C'est à cet instant que revint mon fantôme, possédant l'ami du Serdaigle. David c'est cela? Il était choux…Dommage, je ne m'entendrais pas du tout avec lui si sir Alcott ne contrôlait pas son esprit. C'est l'avantage d'avoir dans ses alliés un fantôme âgé de plusieurs siècles. Il est forcément plus puissant que la normale. Enfin bref…Vattic réagit plutôt vite, ce qui ne m'étonna pas. Il stupéfixa son ami sans toucher mon fantôme –heureusement. Comme dans une image superposé, je le voyais forcer pour faire bouger le corps. Mais je ne devais pas m'attarder sur ça…Il fallait absolument que je reste sur mes gardes.

Une demi seconde d'inattention suffit pour qu'il me plaque à nouveau violemment contre un arbre. Je voulus bouger, mais son pouvoir m'en empêchait. Je ne paniquais pas et souris simplement en l'écoutant parler. J'avais déjà ma parade…

« - Si tu tiens tant que cela à mourir, tu n'as qu'à demander à ta maîtresse vampirique que je me moque de ce qu'elle peut penser à mon égard, et je suis sûr qu'elle se contrefiche éperdument que tu meures en te battant contre moi. Qu'est-elle pour toi ? Que t'a-t-elle promis ? De te transformer ? De devenir ton amante ? Je m'en moque. Mais attaques-toi encore une seule fois à mes amis...»

Quel idiot. Je n'avais pas une relation aussi profonde avec Ailyn qu'Edward par exemple, mais elle me voyait utile et ce simple fait m'enchantait. Elle tenait à ce que je reste en vie…J'étais certes née humaine, mais bien je serais des leurs. Elle l'avait vu, elle l'avait promis. Mais même sans cela je mourrais pour elle, simplement…Parce que c'était un honneur, un privilège. Je lui offrais mon sang, nous étions donc lié par quelque chose de plus profond…Et ça, cet idiot de Serdaigle ne pourrait le comprendre.

-Elle n'a rien a me promettre. Je lui appartiens corps et âme. Sache que tu n'as aucun ordre à me donner, je m'attaque à qui je veux et surtout quand je le veux…Ton ami est un idiot et mon fantôme le possède sans problème. Tu as commis une grave erreur…Celle de t'attaquer à l'héritière la plus puissante de sa race. Tue moi mais tiens le toi pour dit…Tu ne trouvera jamais la paix.

En même temps je ne comptais pas mourir, et il était temps de riposter. Je n'avais pas choisis la cabane hurlante par hasard: L'endroit était plein d'esprits, de spectre, ou appelez ça comme vous voulez. D'âmes égarés pour ma part. Un voile blanc dissimula mon regard pendant qu'un vent plutôt fort se leva. C'était Ailyn qui m'avait appris à contrôler cette facette de mon pouvoir, alors utilisons le. D'abord invisible à l'humain, ils apparurent petit à petit, formant un cercle de plus en plus compact autour de Vattic.

-Tes connaissances en sortilège ne te sauveront pas. Rien ne peut toucher un fantôme, ils sont insensibles à la magie…Prend ce qui va suivre comme un avertissement.

A force d'errer, ce type de spectre avait viré du côté démoniaque –raison pour laquelle Ailyn savait comment les « invoquer » et les contrôler- ils allaient donc se nourrir de la force vitale du Serdaigle, comme un Détraqueur mais…En pire.

-Tes forces vitales vont t'abandonner petit à petit…Lorsque tu arriveras à l'extrême limite, je déciderais de te laisser vivre ou non…Qu'en penses-tu? Tu vas perdre chacun de tes sens, sentir la vie s'échapper lentement de toi…Peut-être verras-tu Celesta! Juste retour des choses non?

Bien sur que oui. Ça lui apprendra…

Visiblement, la jeune fille portait une admiration sans faille envers la vampire, au vu des légères crispations qui tiraient son joli visage à chaque fois qu'il lançait ses commentaires particulièrement désobligeants sur la Buveuse qui l'avait agressé sans raison au milieu de la Forêt Interdite. A peine avait-il relâché la pression sur la gorge de l'élève de Serpentard que celle-ci répondit alors sans hésitation, malgré une voix légèrement enrouée à cause de la strangulation psychique. Elle prétendait lui appartenir et ne souffrir d'aucune limite, d'aucune loi à obéir, d'aucune contrainte à respecter. Cette remarque donna l'impression à l'amnésique de se retrouver en face d'un de ces moldus nazis des années quarante, prêt à mourir pour leur grand chef, même si celui-ci était le Diable en personne. Des gens totalement aveuglés et incapables de penser par eux-même. En fin de compte, la fille de la Maison de Salazar était plus à plaindre qu'à blâmer.

Mais James n'avait pas pour autant l'intention de la tuer. Elle n'avait fait que l'agresser, et ne l'avait nullement assailli de sortilèges impardonnables. Elle lui reprocha également de s'en être pris à la plus puissante héritière de tous les vampires existants, ce qui engendra un léger mépris pour la Buveuse. Si elle était si puissante qu'elle tentait de le faire croire, alors lui-même se montrait bien plus puissant que tout vampire au monde, puisqu'il s'était montré plus fort lors du duel qui les avait confronté. La suceuse de jus de tomates avait décidément les chevilles bien enflées. Elle se croyait être le nombril du monde, la plus puissante, la plus belle, la plus forte...

Sa défaite contre James avait dû la blesser plus profondément dans son orgueil que jamais, et elle serait à coup sûr déterminée à tout faire pour que le Serdaigle meure lentement, dans les plus atroces souffrances qui soient.

Relâchant sa télékinésie, le cœur de glace laissa l'adolescente retomber de son arbre, et tourna les talons, se dirigeant vers le bloc de terre sous lequel David était enfermé, mais il fut soudainement stoppé dans son élan, tandis qu'un froid glacial l'envahissait peu à peu...

-Tes connaissances en sortilège ne te sauveront pas. Rien ne peut toucher un fantôme, ils sont insensibles à la magie…Prend ce qui va suivre comme un avertissement.

Ce fut alors qu'ils apparurent. D'abord extrêmement flous, puis de plus en plus distincts, d'une blancheur de nacre, des dizaines de silhouettes jaillissaient peu à peu du néant. Des sorciers, des vampires, des loups-garous, tous morts aux alentours de la Cabane Hurlante, errant sans but pour l'éternité. Ils encerclaient le jeune homme qui les observait d'un air neutre, tandis que la jolie blonde lui décrivait, presque avec délectation, le sort qui serait bientôt le sien, bien que le jeune homme n'en eut guère besoin. Rangeant sa baguette dans le mécanisme de son poignet, il se tourna afin de faire face à la Serpentard, puis s'assit en tailleur sur le sol, alors qu'elle lui précisait qu'il verrait bientôt une certaine Celesta, nom qui ne signifiait rien aux oreilles de Vattic, chose qu'il précisa sur-le-champs :

"Celesta ? J'ignore qui est cette personne..."

Inspirant à fond, James se concentra. Pas pour se tirer de ce guêpier, son énergie le quittait trop vite. Il ne pouvait déjà plus transplaner. Néanmoins, il savait comment économiser sa force vive afin que les spectres s'en nourrissent le plus lentement possible. Quitte à mourir, il ne se laisserait pas avoir si rapidement. Il commença alors à fixer la jeune fille de son regard neutre, de ses grands yeux verts. Sans ciller une seule fois. Ainsi donc, il allait mourir, assassiné par une élève qui l'aurait attaqué sur un plan qu'il ne connaissait pas, à l'aide de compagnons déjà morts. Jusqu'au bout, les Serpentards se montraient d'une lâcheté à toute épreuve, préférant attaquer en groupe un adversaire afin de s'assurer la victoire. Eh bien, puisqu'il devrait succomber ce soir, il ne se défendrait plus. Il acceptait son sort tel que celui-ci venait à lui, sans plus. Aucune peur, aucune haine, aucune peine, aucune colère. Il se moquait éperdument de vivre ou de mourir. Son seul regret était de n'avoir pu déterminer qui il était véritablement avant de rejoindre le monde des morts. Il aurait tant aimé connaître son véritable nom, sa vraie famille, ses origines véridiques. Mais non. Aucun de ses évènements n'arriveraient, par la faute d'une vampire trop arrogante. Alors que les sens de James se brouillaient de plus en plus, le jeune homme inspira à fond avant de lâcher :

"J'ai quand même un conseil. Quand tu m'auras achevé, utilise tes chiens de gardes pour me retenir indéfiniment. Car si mon corps meurt et que mon esprit venait à demeurer sur terre, saches que je n'errerai pas sans but. Et ma puissance se verra décuplée par la mort..."

Il inspira à nouveau, ayant de plus en plus de mal à reprendre son souffle.

"Penses-tu vraiment que te joindre à Ailyn t'apporteras tout ce que tu veux dans la vie ? Ouvre les yeux. Sitôt qu'elle n'aura plus besoin de toi, elle te tuera sans hésiter...

Je n'ai plus rien à dire, désormais. Fais ce que tu as à faire..."

Et il ne prononça plus une seule parole. Il attendit patiemment. Et il fallut deux longues heures aux spectres pour vider l'énergie du jeune homme, même s'il ne se protégeait plus. Et pendant tout ce temps, à aucun moment il ne montra de peur ou de colère, et même si bientôt ses yeux devinrent aveugles, jamais ceux-ci ne cessèrent de fixer l'adolescente. Bientôt, l'énergie absorbée fut trop importante, et le néant commença à envahir jusqu'à la moindre de ses pensées, obscurcissant son jugement, jusqu'à ce qu'il ne soit même plus capable de penser. Alors qu'il s'enfonçait de plus en plus dans le vide, le corps de Vattic perdit toute tension, et s'effondra sur le côté, à la limite de la mort...

Spoiler:

Ignorant, voilà ce qu'il était. Il pouvait bien se vanter d'être à Serdaigle, cette maison de coincés cérébraux, il n'avait aucune culture. Celesta…Difficile d'ignorer son identité dans ce genre de moment, surtout pour ceux qui auraient eu l'intelligence de faire quelques recherches à la bibliothèque.

-Celesta, messagère de la Mort…Lorsque tu trépasseras, tu la verras. Pense à la saluer poliment, même si tu la connais déjà…Elle t'a envoyé dans le décor à ce que j'ai compris.

J'eus un léger ricanement, tandis que les spectres entraient en action. L'énergie vitale que leur offrait Vattic les rendait encore plus mauvais. Ils devenaient comme des espèces d'Esprits frappeurs, serviteurs du Malin. Etant coincé ici tant qu'ils n'auraient pas la conscience tranquille, ces pauvres âmes se voyaient offrir la meilleur des options…Se battre pour le camps des vainqueurs.

Je savais que ses sens se brouillaient, qu'il perdrait bientôt conscience. Infliger la mort de cette façon relevait d'un bon niveau de sadisme. Il sentirait ses fonctions vitales ralentir, petit à petit s'arrêter…Il sentirait son corps luter, par réflexe, pour survivre…Il connaîtrait peut être même la peur. Puis il verrait Celesta et irait brûler en Enfer. Je voyais mal ce genre de garçons au Paradis…En fait, pour moi, le Paradis était un lieu désert car tout le mon pêche! J'adhérais aux croyances d'Ailyn, après tout…C'était les plus vraisemblable. J'en arrivais même à jurer par Lucifer de temps en temps. A force de l'entendre le faire, inconsciemment…On le répète.

« - J'ai quand même un conseil. Quand tu m'auras achevé, utilise tes chiens de gardes pour me retenir indéfiniment. Car si mon corps meurt et que mon esprit venait à demeurer sur terre, saches que je n'errerai pas sans but. Et ma puissance se verra décuplée par la mort... »

J'eus un sourire narquois à l'entente de sa menace. Pensait-il que j'allais avoir peur? Que j'allais craindre sa vengeance? Quand bien même il viendrait me mener la vie dure, j'avais un autre fantôme et même toute une armée si je voulais, pour l'anéantir et l'empêcher de me nuire. Alors je n'avais pas peur, pas du tout…Il serait maîtrisé avant d'avoir pu devenir puissant. Et de toute façon…Son âme irait brûler en Enfer, puisqu'il avait osé toucher l'héritière d'un des plus puissant serviteur de Lucifer.

« - Penses-tu vraiment que te joindre à Ailyn t'apporteras tout ce que tu veux dans la vie ? Ouvre les yeux. Sitôt qu'elle n'aura plus besoin de toi, elle te tuera sans hésiter...»

Maintes fois j'avais envisagé cette possibilité. Mais beaucoup de gens connaissaient mal l'héritière de Longsdale. Comme nous tous, elle portait un masque et derrière ce masque, elle était capable de sentiments positifs. Ça se limitait à l'amour et à l'amitié, mais c'était déjà pas mal. Oh bien sur j'étais encore une misérable humaine et je savais qu'elle pouvait me briser en deux à son gré. Seulement si elle avait voulu le faire…Voilà longtemps qu'elle aurait agis. Non, elle m'avait toujours vu un avenir auprès d'elle, alors que j'étais encore une jeune fille brisée par les violences de son père et se dissimulant. Nous avions eu des instants si…Intime? Lorsqu'elle me prenait mon sang, c'était presque cela…De l'intimité. Jamais je n'en aurais autant avec un homme. Elle supportait les visions de mes actes dans chaque goutte de sang qu'elle m'ôtait. Elle supportait mes relations sexuelles avec Sevan, avec Ethan, avec Chester, pour ne citer qu'eux. Elle supportait les images qui hantaient mon passé…Elle avait prit le temps de m'apprendre à me servir correctement d'un pouvoir qui pourrait se révéler bien plus puissant qu'elle ne le pensait…Alors non, elle ne se servait pas simplement de moi. Je l'avais vu se servir de personnes et c'était totalement différent…

« - Je n'ai plus rien à dire, désormais. Fais ce que tu as à faire... »

Il acceptait bien la Mort. Je ne m'en étonnais pas. Après tout, il ne ressentait rien et c'était trop doux pour lui ce genre de mort…Il méritait bien plus. D'ailleurs Ailyn voulait le tuer elle-même. Moi je devais juste lui donner la première d'une longue série de douloureuses leçons. Lorsque je sentis son énergie être à l'extrême limite, mes yeux se voilèrent à nouveau de blanc et les fantômes cessèrent de l'aspirer. Ils se contentaient de le maintenir dans cet état.

-Je sais que tu m'entends, alors retiens bien ce que je vais te dire car c'est un message d'Ailyn: « On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid, pour ma part je la préfère saignante. Ne t'en fais pas, nous nous retrouverons bien assez tôt. ». Ce n'est pas moi qui te tuerait aujourd'hui…Cet honneur revient à quelqu'un d'autre. Profite bien de cet état de presque-mort…Et regarde autour de toi, si tu as de la chance, tu l'apercevras…Celle que tu prenais pour une petite fille.

Je lui tournais le dos et claquai des doigts. Les âmes disparurent et son ami David fut libérée de la possession de sir Alcott qui avait pris plaisir à lui voler une bonne partie de son énergie vitale en plus de quelques modifications bénignes dans son comportement…Ça risquait d'être drôle.

Laissant le présomptueux Serdaigle avec un goût amer de défaite en bouche, je retournais à Pré-Au-Lard comme si de rien n'était, retrouvant par hasard Sevan. Mission accomplie! La suite revient à Ailyn…

Oui, la bibliothèque de Poudlard contenait énormément d'informations. Pour y avoir passé énormément de temps, James le savait pertinemment, mais jamais il n'y avait lu ou entendu le nom de Celesta, ou que ce soit. Et vu comme la Serpentard en parlait, c'était la petite fille qui se prétendait être la Mort, et qui, d'une pichenette, l'avait expédié dans un mur, à l'autre bout de la Grande Salle. Comment aurait-il pu le savoir ? Elle ne lui avait jamais révélé son nom, il n'avait jamais rêvé d'elle, ni lu quoi que ce soit sur une petite fille revêtue d'un manteau noir à capuche, qui fauchait les âmes aussi facilement qu'elle respirait.

Alors que la vie s'échappait du jeune homme par tous les pores de sa peau, et qu'il lançait ses conseils à la jeune fille, celle-ci n'eut rien de plus que des sourires arrogants et des crispations de mépris dans son visage. Pauvre petite Serpentarde présomptueuse. James savait très bien, au plus profond de lui-même, que si jamais il venait à mourir, tous les fantômes qui pourraient exister au monde ne suffiraient pas à le retenir, bien au contraire, il l'alimenteraient. Au plus profond de son âme, dans l'état de quasi-mort ou il se trouvait, il voyait presque l'avenir dans ses yeux, comme s'il savait de manière absolue quels seraient les sorts d'Ailyn et de l'humaine s'il succombait ce soir... Ou un autre soir...

Un esprit débordant d'une puissance telle que rien ne pourrait jamais le retenir, et régurgitant une rage si impressionnante que toute personne en serait figée de terreur. Oui, tuer ses persécutrices de manière la plus horrible qui soit se révélerait particulièrement jouissive, mais également horrible. Il ne voulait pas qu'un tel état le fasse ainsi détruire tout ce qui vivait à perte de vue. Il le refusait. Il préférait aller rôtir en Enfer pour l'éternité, comme lui affirmait sa tortionnaire, mais il se doutait que rien ne serait aussi simple. Non, Lucifer ne voudrait pas de lui en Enfer. Il ne voudrait même pas qu'il s'en approche, d'ailleurs.

Puis cette impression de flottement, particulièrement agréable, en fin de compte, sembla se suspendre, tandis que la voix de l'adolescente traversait les brumes de son esprit pour venir titiller ses pensées incohérentes. Elle lui délivra alors le message d'Ailyn, lui précisant que ce serait elle qui viendrait l'achever, et qu'il ferait mieux de s'habituer à cet état, car il y aurait bientôt droit de manière permanente. Mais là, enfermé dans son brouillard nacré, James ne voyait pas la petite fille. Il hurla alors dans son esprit, tentant de la retrouver :

"Celesta ! Qu'est-ce que tu attends ? Viens me chercher !"

Mais la seule réponse fut un rire enfantin jaillissant de nulle part, ainsi qu'une ombre s'éloignant autant que possible, tandis qu'un le brouillard virait de plus en plus au noir, et que toute sensation bienfaisante s'évanouissait du cœur du jeune homme, le glaçant jusqu'au plus profond de son âme. Avec appréhension, il se retourna, fixant le gigantesque œil rouge qui le regardait, sans ciller une seule fois.

Et alors que le globe oculaire semblait s'embraser, James se réveilla soudainement, tiré du sommeil par David, libéré de l'emprise du fantôme. Il sursauta d'ailleurs en voyant son camarade de classe se relever si brusquement, la respiration haletante, une certaine peur dans ses yeux. Une peur qui diminuait à toute allure, jusqu'à ce que son regard retrouve sa neutralité habituelle.

"Bon sang, James ! Tu t'es fait battre ? Je croyais que t'étais le meilleur en sortilèges !"

Soupirant, le Serdaigle se remit, assez difficilement, sur ses jambes.

"Elle n'a pas utilisé de sortilèges. Elle a envoyé des spectres absorber mon énergie vitale."

Cette nouvelle écarquilla les yeux de David, qui se mit presque à hurler :

"Quoi ?! Cette lâche n'a même pas eu le cran de t'attaquer seule ?! Les Serpentards sont vraiment les pires ordures qui soient !"

Et de dépit, il cracha sur le sol. Étrange, il n'était pas un habitué de ce genre de comportement, généralement. Cependant, ce que lui avait fait le fantôme de la jeune fille ne semblait pas particulièrement malsain. Attendant un peu que son énergie soit revenue, le jeune homme finit par se relever au bout d'une heure. Bizarre. Un autre élève ayant subi une telle attaque aurait dû mettre au moins deux jours à se relever, et David le savait pertinemment. Suivant son compagnon, il continua à le fixer avec appréhension, tout en le conseillant inutilement :

"J'ai l'impression que les écailleux t'en veulent de plus en plus, James... Faudra vraiment que tu leur montre de quel bois tu te chauffes ! Il faut qu'on aille en parler à la dirlo, j'suis sûr qu'elle pourra faire éjecter la nymphette aux fantômes..."

"Non."

"Comment ça, "non" ?"

"La nouvelle directrice dirige aussi la Maison de Serpentard, et il y a de fortes chances pour qu'elle soit aussi partiale que Beckett. Crois-moi, dans ce genre de situations, nous sommes seuls..."

"Et qu'est-ce que tu vas faire, alors ? Tendre l'autre joue ?"

"Non. Si Ailyn se croit si puissante, elle ne devrait pas tarder à venir me trouver, ou à me fixer un rendez-vous. Et à partir de ce moment, soit nous trouvons un terrain d'entente, soit l'un de nous ne verra plus le soleil se lever..."

Sur ces paroles, les deux amis se dirigèrent vers le château d'un pas lent.