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 Juste pour s'ennuyer [PV miss Beckett]

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Tikaani K. Madero
«TEACHER's» ~ professeur d'astronomie
Tikaani K. Madero


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âge rp : 41, en paraît 20
sortilège — potion fétiche : waddiwasi - aconite
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petit message : .On apprend en vieillissant. Comme je ne sais rien, je ne vieillis pas.
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MessageSujet: Juste pour s'ennuyer [PV miss Beckett]   Juste pour s'ennuyer [PV miss Beckett] I_icon_minitimeDim 8 Mar - 1:21

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Méditer sur ce qu’on est, allongé sur une table dans une salle vide et poussiéreuse. Méditer sur ce qu’on fait là, les mains jointes sur la poitrine, yeux clos comme si l’on est déjà mort. Long soupir d’attente. Son nez le gratte. Alors, il le gratte. Les vitres encrassées laissent difficilement pénétrer la lumière jusqu’à lui et ne témoigne de sa présence que la porte de la salle, laissée entrebâillée. La plupart des gens font tout leur possible pour occuper leur temps libre. Ils sortent, lisent le journal pour éviter de se retrouver confrontés à eux-mêmes et se rendre compte à quel point ils sont creux. Mais Tikaani n’a que trop conscience qu’il n’est rien d’autre qu’un vase vide et n’a pas la force, pas le courage de lutter contre cela et de s’occuper pour ne plus y penser. La condition humaine atteint même les lycans. Le damoiseau laisse vagabonder son imagination, se prend à rêver être père de famille avec pour épouse Whilemina. Mais cela n’arrivera pas, n’arrivera jamais. Et même avec une autre qu’elle. Une de ses connaissances allait se marier dans quelques semaines. Cette personne, il l’avait vu grandir, avoir des boutons, un appareil dentaire, puis du poil aux jambes et au menton. Sacré coup de vieux pour Tikaani. Autour de lui le monde changeait, vieillissait et lui restait de marbre. C’était comme si le Temps, s’apercevant du peu d’inquiétude de Tikaani à son égard, avait cessé de se soucier de lui, n’intervenant plus sur cet être et oubliant donc de le faire vieillir. Et cela ne l’embêtait pas, le vieux lupin. Même sa souffrance dans la solitude commençait à s’amenuiser, tout doucement sans qu’il s’en rende compte. Ils e sentait véritablement bien que seul. Le dhole, qui était présent dans la pièce, hissa ses pattes de devant sur le rebord de la fenêtre et se mit à grogner contre les oies sauvages qui passaient par là. Tikaani aussi se mit à crier, pour le faire taire, ce qui marcha. A présent, le chien roux se contentait de regarder de son air ahuri les adolescents marcher au travers du parc, gueule ouverte et langue pendante.

Plus un bruit, de nouveau. Tikaani leva ses pieds lourdement chaussés de bottes de cuir, montant jusqu’à ses genoux, vers le plafond, puis fit la chandelle puis emporté par le poids de ses chaussures renforcées avec du fer, il faillit tomber sur le côté. Bon, stop les bêtises. De nouveau il allongea ses jambes sur les tables de cours. Sa robe de sorcier était négligemment ouverte, laissant voir son maillot de corps et une amulette quelconque. Le lupin glissa sa main sous son haut, caressant sa peau. Le seul contact qu’il acceptait. Sa peau était malmenée par l’hiver, sèche, âpre, cassante même. Elle semblait partir entre ses doigts en une fine poussière blanche. Tikaani ôta alors la main de son cou, où elle se baladait alors, de peur d’ôter toute sa carnation, et de dévoiler ses os et sa chair maigre. Quel ennui que la vie ! Fouillant dans l’une des poches du pantalon qu’il portait sous sa robe noire, Tikaani sortit un paquet de cigarettes et un briquet. Mais l’homme n’avait pas envie de fumer. Alors il posa le briquet et le paquet sur son torse, qui se levait et descendait au rythme de ses inspirations et expirations, preuve qu’il était vivant. D’une poche intérieure de sa parure de sorcier il sortit une montre à gousset, finement sculptée et la regarda un long moment, contemplant ses aiguilles qui bougeaient, l’une vite et l’autre tout doucement. Quand enfin le brun se décida à la ranger, elle indiquait quinze heures dix-sept. Cela faisait bientôt deux heures qu’il s’était posé ici, et il lui avait semblé que ce n’était que depuis une demi-heure. Le dhole, lassé des adolescents courant au dehors, se mit à marcher dans la salle de son pas léger, puis s’allongea dans un coin.

Là, Tikaani avait envie de fumer. Avides, ses mains se saisirent du paquet et en extirpèrent un bâton tout blanc, qu’il porta à ses lèvres avec délicatesse, comme quand on embrasse les lèvres d’une femme. Il l’alluma et lentement elle commença à se consumer. Il tira dessus, et cracha la fumée par ses narines, plissant les yeux d’un bonheur simple. Une fois parvenu aux trois quarts, il n’en eut plus envie, et écrasa son mégot sur son briquet, avant de ranger ce qui en restait dans son paquet. Il le jetterait plus tard. Un rayon de soleil s’égara en direction des vitres de la salle et vint caresser la peau de Tikaani, qui s’étira alors, se délectant du bien-être que lui apportait ce moment. Un peu de nicotine, un peu de soleil, beaucoup de calme. Il bailla, écartant les bras, cambrant le dos, tendant ses jambes, puis retomba en un soupir ravi sur le bois sec de la salle vide. Le loup-garou passa une main dans ses cheveux qu’il n’avait pas prit le temps de brosser. Un moment où rien ne se passait. Dans la tête de Tikaani résonnait une légère mélodie, une musique sans paroles qu’il se mit alors à siffler, tout doucement. Puis il se mit à taper sur son torse, au rythme de l’air qu’il sifflait. Un air joyeux, qu’on ne s’attendait pas à trouver dans le cœur de cet être mélancolique et triste, allongé sur un pupitre dans une salle vide.

Il devrait être dans une salle pleine d’élèves, à cette heure-ci, mais ne se sentant pas l’envie de donner cours, il s’était tout simplement éclipsé. Déjà certainement qu’on le cherchait. Il voyait très bien la directrice, furibonde, le chercher au travers du château. Ce n’était pas la première fois qu’il lui faisait le coup, et ne serait certainement pas la dernière fois. L’année ne faisait que commencer. Une élève absentéiste, c’était banal. Mais un professeur absentéiste, c’était autre chose. Surtout qu’il ne séchait pas ses propres cours parce qu’il avait un rendez-vous important, mais juste pour le plaisir de disparaître, et de ne rien faire. Son sifflement se tut, puis il se mit à rire. Le dhole jappa, se demandant ce qui lui prenait. Juste qu’il repensait à d’anciens souvenirs. Des souvenirs heureux, quand il séchait les cours pour aller faire du vélo le long de l’eau. C’était tout. Il lui suffisait de bien peu pour se réjouir. Un moment de détente, le temps de se perdre dans son passé. Son cerveau faisait bien les choses, et ne se remémorait que les scènes de joie, rares secondes d’éternité, qui pouvaient faire de Tikaani un homme parfois content de sa vie. Une jolie illusion que de se remémorer des moments à tout jamais perdus et qu’il ne pourra plus jamais vivre. Et il retrouva les paroles de la mélodie qu’il avait en tête. Une berceuse, qui remontait à si loin… A ses années de toute petite enfance dans le grand froid. La voix de sa mère, son chant qui s’élevait vers les étoiles. Sans trop être sûr des paroles, Tikaani se mit alors à chanter. Certes, il n’avait pas la même voix que sa mère, mais on sentait dedans une pointe d’émotion qui soulevait le cœur. Le dhole l’écoutait, oreilles dressées. Un large sourire fendait le visage de Tikaani, qui les yeux clos revoyait les paysages de sa terre natale. Puis il se tut, plaquant ses mains sur son visage. Un sanglot le secoua. Mais toujours il souriait.
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Wilhelmina M. E. Beckett
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Wilhelmina M. E. Beckett


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MessageSujet: Re: Juste pour s'ennuyer [PV miss Beckett]   Juste pour s'ennuyer [PV miss Beckett] I_icon_minitimeDim 15 Mar - 19:10


    Encore et encore...Comme l'incessante mélodie, mélancolique. Ses pas frustrés et furibonds frappèrent le sol marbré, ses talons se discernant comme sons flagrants et possessifs; sous sa respiration haletante. Elle cherchait quelque chose. Et ce qu'elle cherchait la mettait dans un état de profonde furie. Quand elle pensait qu'elle lui avait donné cet emploi, sachant très bien que ça le perturberait; dans le but de lui montrer qu'elle y était arrivée. A quelque chose. Avec ou sans lui. Par esprit de vengeance et de contradiction. Mais Beckett ne s'attendait pas à ce que ce dernier s'amuse à jouer les professeurs tous les trente-six du mois; elle recevait de nombreuses remarques à ce sujet, certains de ses collègues trouvaient ça intolérables, un tel manque de lucidité et de discernement. Lorsqu'on est nommé enseignant, et payé pour sa tâche, il faut respecter ses engagements. Bien que les engagements de mister n'étaient que forcées et malmenés. Il avait été littéralement forcé de venir ici. Par elle. Alors, qu'y avait-il de plus étonnant de le voir sans motivation, s'adonner aux plaisirs du silence, seul, laissant une salle de classe remplie d'élèves. Ces derniers auraient au moins la satisfaction d'échapper à une heure de cours...Ils s'en donnaient à cœur joie.

    Wilhelmina semblait avoir perdu tout espoir de le retrouver et de lui remettre les pendules à l'heure, comme elle devait et aimait le faire. Un son attira son attention. Une douce mélodie l'arrêta au beau milieu du corridor; et ses yeux fixèrent intensément une porte, d'une salle. D'où une berceuse s'en échappait. Ce son lui était synonyme d'agréable, non perçant ni gênant pour ses oreilles. Au contraire.

      BECKETT = « Nom de... » Elle s'interrompit net. Apercevant une porte entrouverte et enfin...Ce qu'elle cherchait, dans un état de profonde frustration. « Mais qu'est ce que vous fichez là? Vous ne devriez pas être dans votre salle de classe? Je vous signale qu'on vous attend! » Par habitude, la jeune femme posa une main sur sa hanche, son regard devenant inquisiteur et sermonnant. « Je m'amuse à courir à travers le château pour vous retrouver...Car je reçois des plaintes en permanence, alors vous pourrez me faire le plaisir de faire votre travail de professeur! N'êtes vous pas payé pour ça, justement? » Soupir d'exaspération. Elle fit quelques pas et ferma la porte, s'adossant dessus et le regardant, ses iris verdâtres prenant une teinte plus neutre.


    Son visage restait neutre, sa frustration, ses traits tirés et froncés s'étaient évanouis en fumée. Fatiguée. Il y a quelques temps déjà, la charmante directrice s'était prit comme conviction de vouvoyer tous ses anciens proches, une fois que ces derniers seraient à son service. Du moins, publiquement. Mais maintenant, sachant pertinemment le lien qui les avaient unis autrefois. La manière dont ça s'était mal terminé, comme tourmentée; elle en cauchemardait encore certaines nuits. Et le voir ainsi, lui remémora de vieux souvenirs, des rires, des sourires, des cris, des éclats de voix éclatant en sanglot. Si elle n'avait pas fait cette chute, ils auraient probablement encore été ensemble, et Willie aurait été mère, n'aurait pas été directrice, et aurait continué d'exercer au Ministère de la Magie, en compagnie de son tendre compagnon. Probablement il l'aurait demandé en mariage, probablement ils auraient fondés une belle et heureuse famille. Probablement, elle serait devenue une femme heureuse et épanouie à ses côtés. Mais les dés du destin étaient jetés, cette vision ne verrait jamais le jour. Pas après tout ce qui les avaient bouleversés tous deux. Mais s'imaginer, avoir une famille était réellement ce que Beckett souhaitait? Non. En toute honnêteté. Ses désirs, ses rêves de grandeur étaient tellement puissants et intrigants, qu'elle ne pourrait envisager de se poser un jour, et renoncer au succès qu'elle rêvait depuis toujours. Choisir entre la famille et la carrière professionnelle...Son choix, au fond, se porterait plus vers la deuxième option, car son réel bonheur, n'était que dans cette voie là. L'autre étant trop compliquée et la dépassait littéralement. Comme incapable de contrôler le fil de sa propre vie.

      BECKETT = « C'était une belle chanson. » Silence. « Tikaani. »


    Sa voix prit un timbre plus aimable, plus doux, même en sachant qu'il la rejetterait et s'énerverait, juste un instant, elle voulait avoir une explication sur tout ça. Et ne plus être hantée par la sensation que tout était de sa faute. Car il le lui avait crié, et lui aurait bien chanté ça. Sur tous les toits. Wilhelmina émit un léger soupir, presque inaudible, et plongea son regard abyssal dans le sien, tenant à entendre les mots tant attendus, des excuses. Ce n'était pas de sa faute et ne l'avait jamais été.
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Tikaani K. Madero
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MessageSujet: Re: Juste pour s'ennuyer [PV miss Beckett]   Juste pour s'ennuyer [PV miss Beckett] I_icon_minitimeMar 17 Mar - 0:29

Il ne l’avait pas entendue arriver, avec ces talons claquant méchamment sur le sol froid comme le fouet claque sur le dos des damnés. Cette peste sulfureuse, horripilante et médisante, avec sa langue fourchue, ses cheveux fins comme les toiles d’araignées, ses yeux de braise, sa peau de lait qui a tourné, sorcière ! Il ne ‘la pas entendu, cette nymphe, cet amour blond, à la peau fraîche et aux lèvres pulpeuses. Dévoré entre sa haine et son amour, entre l’un et l’autre et ne sachant pour lequel opter. Chacun des mots de la demoiselle était comme un chargeur de revolver qu’elle lui déchargeait dans le corps, quel que soit le ton. Elle, celle dont il n’osait prononcer le nom le brusquait, nouant ensemble des sons pour en faire une solide corde et l’étrangler avec. Et cette corde, elle la barbèle de vous qui les éloignent encore plus, fait sentir la distance et la souffrance. A lui. C’est comme si jamais rien ne s’était passé, rien à part un rêve que lui seul aurait vécu et dont il pâtit encore, dans son âme, son corps, son esprit et son essence. Prends toi ça dans la gueule, Tikaani. Le directrice le réprimande comme un enfant, et lui reste mortifié sur sa table, attendant qu’elle l’embroche sur place. Il continue pourtant de chanter comme s’il était obsédé par les notes et sonorités qui lui échappent, autiste vide d’envies et de sentiments qui tente de s’emplir d’une triste mélodie. Et par-dessus ses cris à elle qui vocifère, et lui qui ne réponds pas, terrifié mais de pierre, comme un mort. Parce qu’il pleure et ses larmes, Tikaani ne veut pas qu’elle puisse les voir. Le lycan sait à quel point elle aime les êtres forts, et lui ne fait que s’attrister, se ramollir. Comment avaient-ils pu être ensembles ne serais-ce qu’une nuit ? Ce n’était pas les mêmes personnes, pensées, gestes. Rien ne les faisait se ressembler. Lui qui stagnait comme l’eau d’une mare que seules les branches basses d’un saule pleureur caressait, languissant. Elle qui grondait comme le torrent, meurtrissant les poissons perdus en ses eaux troubles et écumeuses. Le dhole jappa, lui ne comprenant vraiment rien aux relations humaines, étant juste bon à courir partout autour des gens qu’il voyait venir, sans se soucier de rien. D’une certaine façon, le professeur l’enviait, l’enviait tant qu’il avait envie de le tuer, lui toujours si heureux ! Tikaani ne savait que le mimer, le bonheur. Ou l’imaginer. Une âme grise dans un corps gris que personne ne voit. Le blanc, c’est beau, lumineux. Le noir, c’est attirant, mystérieux. Le gris, c’est sale.

La voix de la femme se fait plus douce. Pourquoi donc ? Un sursaut agite le corps de Tikaani, nauséeux de la savoir si près. Si près qu’il la sent, qu’elle emplit ses narines. Il arrête de chanter. Non, rien n’est beau, elle souille tout ce qu’elle touche. La mélodie qu’il chantonnait n’a à présent plus aucun attrait, parce qu’elle la trouve belle. Non, rien n’était beau avec elle, c’était un mensonge, elle se moquait, oui, se moquait ! Quelle autre solution envisager de cette traîtresse qui avait su si bien le détruire, le réduire en charpie ? Ses mains, furieuses, se crispèrent sur son visage. Son dos se cambra, Tikaani se raidit. Puis se détendit. Lutter ne sert à rien. Le lupin se sent bien trop faible pour faire quoi que ce soit. Surtout contre elle… Vipère qui siffle si bien qu’elle imite le rire du démon.

« Cesse de te moquer de moi. »

La stratégie du vouvoiement n’est pas utilisée avec lui. Plus direct, sobre, sans artifices, déjà mis à nu tant de fois qu’il ne prend plus la peine de se rhabiller. Son corps roule sur le côté, ses os craquent comme le bois du bureau sous lui qui gémit affreusement tant la tristesse de cet être contamine tout ce qui l’entoure. Il ne sait pas trop où elle est dans cette pièce et n’ose pas la regarder. Que craint-il ainsi ? De voir quoi ? Pourtant à chaque fois qu’elle passe dans un couloir,s es yeux trop bleus la suivent jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’une silhouette lointaine. Crève, meurs sale cœur ! Tu pues, t’es pourri, tu ne sers à rien ! Comment tu peux l’aimer et la détester ? Inepties grotesques d’un amoureux transi qui ne sait où jeter son amour ! Dans la poubelle aimerait-il le faire, mais rien n’est jamais si simple ! Tout à coup, mué par on ne sait quelle énergie Tikaani se redresse, s’asseyant sur le pupitre plus lourd que son corps fin, fait d’os et de mal-être, carcasse que la vie bouffe petit à petit, ayant commencé par les meilleurs morceaux, les plus tendres. Enfance, douceur, naïveté, joie, amour. Le lycan lisse sa robe, qui pourtant n’est pas froissée, en un tic nerveux, le regard fuyant vers le bas, vers le bout de ses chaussures et creusant le sol.

« Tu n’as qu’à pas me payer. »

Considération matérielle à laquelle la demoiselle montre tant d’intérêt, et dont lui n’a rien à faire. Il n’achète rien,s es habits sont élimés, usés par le temps, tout comme ses outils. Tout est gris, comme lui. Sali par un temps maussade qui s’acharne sur cet individu qui n’a jamais vu le soleil. Un jour il l’a entrevu, un tout petit rayon d’or, mais il est mort dans une mare de sang dans un escalier. Tikaani renifle, et ne peut cacher les larmes qui ont creusé des sillons humides sur son visage déjà fin, tableau scandaleux d’un champ de ruine sous la pluie. Un sourire, mécanique automatique naquit sur ses lèvres. Le dhole s’avança vers la directrice, cherchant des caresses, pointant sa truffe vers elle. A l’idée que cette femme puisse toucher ce chien, ce chien qui était comme son enfant, Tikaani eut une poussée de violence, comme il en a déjà eu par le passé. Il se leva, et tirant le chien roux par la peau de son cou qui gémit, effrayé, le lupin l’éloigna de celle qu’il voyait comme une menace. Elle l’avait touché, lui qui avant était blanc, semblable à la neige de son pays natal, et il était devenu gris : il lui avait donné un enfant, elle avait posé ses mains sur le ventre où il germait, et l’avait tué !

« Pose un doigt sur lui et il t’en coûtera la vie ! »

Un cri froid, une voix tremblante, une punition de mort, un regard plein d’horreur, d’une méchanceté voulue. Courbé en deux, tenant son ami contre ses jambes, Tikaani la défie, suffoquant de rage que de ne pouvoir plus l’adorer.
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